Le symbolisme au cimetière du Père Lachaise

LA SYMBOLIQUE DU CIMETIERE DU PERE-LACHAISE

 

Par


Adama

 

 

 

 

 

Cette porte monumentale a été conçue pour rompre le temps, il s’agit de symboliser le passage vers une autre dimension de temps, celui de l’éternité. Le visiteur qui passe cette porte se trouve plongé dans une atmosphère intemporelle. Les deux colonnes portent chacune un sablier ailé, emblème du temps qui s’envole, et l’une des devises latines dessous sont tirées du livre de la Sagesse, un livre apocryphe de la Bible attribué à Salomon  chapitre 3 verset IV : Et s’ils ont offert aux homme le spectacle de leur châtiment, leur espérance, à eux, était pleine d’immortalité.

 

Chaque sablier est flanqué d’un flambeau : la lumière brille dans les ténèbres, lointain écho des premiers versets de l’Evangile de Jean.

 

Le visiteur va donc pénétrer dans un espace où le temps s’arrête, comme figé dans la pierre, il sera face à une forêt de symboles, dont les sens, sont pour certains oubliés.

 

 

 

L’Orobouros : le serpent qui se mord la queue se retrouve sur de nombreuses sépultures. Il s’agit du symbole des cycles cosmiques, des renouveaux. Il s’agit d’un symbole antique, qui se perd dans la nuit des temps, il est attesté en Asie autant qu’en Occident, il existe même à l’époque de l’Egypte pharaonique.

 

Le serpent était également un symbole des Ophites, un mouvement gnostique antique qui pensait que le serpent qui avait séduit Eve était le père de toutes les sciences.

 

L’Orobouros se retrouvera même sur le frontispice de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Il sera également présent sur de nombreux documents maçonniques : diplômes, bijoux, tabliers, etc. Il est très probable que l’influence spirite du XIXe s. soit pour quelque chose dans la diffusion de ce symbole dans l’art funéraire, il représente parfaitement la « transition » la nouvelle vie qui commence dans un autre monde.

 

 

 

 

Le Bâ égyptien représenté de manière non traditionnelle, avec deux dragons de types asiatiques. Il s’agit ici, d’un symbole très rare, unique, présent au Père Lachaise. Si le symbole du Ba égyptien est bien connu, la présence des deux dragons est ici exceptionnelle, et mêle les influences égyptiennes à celles du monde de l’extrême-orient.  Dans la Chine ancienne, il était dit que le dragon avalait le soleil, ce qui expliquait les éclipses de soleil et la population devait frapper sur des objets métalliques pour faire fuir le dragon et rendre le Soleil. Le dragon est le symbole des forces Chtoniennes. Le dragon est associé aux ailes, et ici, c’es bien d’un dragon dans le style égyptianisant qui est représenté. Il s’agit de dragons femelles reconnaissable au fait qu’ils n’ont pas de crête comme les dragons mâles. Ces dragons vivent dans les marécages, qui peuvent être associés au monde des esprit errants. Nos dragons entourent un cercle solaire. Ici le soleil est représenté comme être spirituel, dans la plus pure tradition égyptienne. Les anciens grecs prenaient serments devant le soleil. Le soleil est identifié à Apollon, et ici, nul doute que le défunt va vers la lumière sur le char d’Apollon. Ce symbole est véritablement syncrétiste et fort intéressant.

 

 

A titre de comparaison, le Bâ traditionnel égyptien, présent également au cimetière du Père Lachaise. C’est un symbole religieux égyptien qui est très présent dans l’art de l’époque.

 

 

Chauve souris : L’animal est représenté en majesté, ailes déployées et corps en position assise, comme trônant à l’entrée de la chapelle funéraire. Ce motif de décoration n’est pas aussi courant qu’ont pourrait le penser dans l’art du XIX e. La chauve-souris est assimilée au monde de la nuit, de la magie noire et c’est l’un des animaux de prédilection des Vampires. Bram Stoker avec son célèbre roman « Dracula » a répandu l’idée que le Vampire pouvait se transformer à volonté en cet animal. Il reprenait ici des croyances encore ancrées en Serbie et en Roumanie. Il est vrai par ailleurs qu’il existe bien une espèce de chauve-souris appelée « vampires » suceuse de sang, dont certaines ont la force pour enlever une poule.  La réputation mystérieuse de la chauve souris vient du fait qu’elles habitent des lieux obscurs et souterrains, et qu’elles ne sortent que la nuit. C’était l’animal idéal à associer aux vampires des légendes. En raison du sens particulier de ce symbole, ont le trouve rarement dans nos cimetières.

 

 

Orobouros et sablier : C’est ici l’affirmation de la croyance en des cycles de vie et de temps qui est représentée. L’association des deux symboles forment comme un hiéroglyphe d’outre tombe, comprenne celui qui pourra. Le sablier encore appelé horloge de sable, rappelle également que l’homme est poussière, et que le temps le conduit à la poussière.

 

 

Le calice aux serpents : un véritable symbole ophite. La coupe est assimilable au Graal, vase de la vie éternelle en Christ, et les serpents sont les symboles de la connaissance pour y parvenir.

 

 

Je présente ici une sculpture saisissante qui évoque parfaitement un spectre ou un revenant, errant sur la terre sous la lune diaphane. L’artiste à parfaitement rendu le côté dramatique, et mélancolique que l’ont pouvait se faire à l’époque de la mort. Le défunt ici s’accroche à une fenêtre, porte sur notre monde, qu’il veut encore parcourir, c’est la parfaite définition dans la pierre du revenant.

 

 

 

La croix celtique : Ce motif se retrouve de temps en temps dans l’art de l’époque. La croix celtique est un élément très riche en signification, elle est le lien entre l’ancien et le nouveau monde (paganisme et christianisme), le cercle symbolise la perfection, et montre également les 4 directions, ou 4 points cardinaux. Il semblerait que cette croix était déjà présente parmi les anciens celtes, avant le christianisme, et à ce titre, c’est le seul élément cruciforme qui puisse être utilisé comme symbole des anciens rites celtes. Les 8 capsae nous renvoie à l’infini. Le 8 renvoie également à un sens païen en relation avec le cercle d’Abred. Cette croix associe chez les anciens celtes le temps et l’espace. La signification exacte de ce symbole chez les anciens celtes restent énigmatique et problématique. Certains auteurs y voient même le fait que les Druides connaissaient déjà le mystère du Christ. Ils se basent sur le fait que les anciens Druides se convertirent très rapidement au Christianisme et en devinrent de zélés missionnaires, comme si, ils avaient trouvé là, confirmation de leur propre croyances païennes.

 

 

Le loup : symbole très rare sur une tombe ou une chapelle funéraire. C’est l’animal associé aux vampires et à la magie. Les relations entre les loups et les hommes sont complexes et contradictoires. L’emblème de Rome c’est la Louve qui allaita Romulus et Remus. Et nous avons de nombreux exemples de louves ayant sauvés des enfants humains. Le loup est aussi associé au monde de la nuit, au gardien des pactes noirs. C’est en magie un élément obscur. Dans la moderne Wicca, le loup à retrouvé l’image qu’il avait dans le chamanisme amérindien. Et il a été dégagé de sa partie noire. En France, entre le XVIe et le XVIIIe s. a existé de mystérieuses confréries de loups, que l’ont nommaient « lupercales », on en connaît très peu de choses. Certains chercheurs voient dans l’affaire de la bête du Gévaudan, une implication d’une de ces confréries mystérieuses des loups. A noter que dans un cimetière le loup comme symbole est tout à fait exceptionnel.

 

ARTICLE EN CONSTRUCTION

 

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24/07/2007
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