considérations sur la prêtrise en Egypte ancienne - Commission archéologie du Livre de Mormon

Quelques considérations des auteurs anciens sur l'Egypte et la prêtrise en vigueur en Egypte

 

 Temple de Karnak

 

Les papyrus qui ont permis la traduction inspirée, au sein du  Mormonisme, du Livre d'Abraham, nous pose des questions en tant que mormons, mais aussi pour ceux qui le sont également, en tant que francs-maçons,  sur le degré de connaissance des anciens Egyptiens et sur leurs cérémonies liées à leur prêtrise dans les Temples. Une prêtrise qui fut « imitée » d'après le livre d'Abraham d'un ordre encore plus ancien. Nous allons citer pèle mêle quelques éléments de ces auteurs anciens, qui permettent d'avoir un bon éclairage de cette époque lointaine, et qui nous montre des similitudes dans cette ancienne prêtrise avec la Prêtrise authentique et Rétablie.

 

Porphyre dit :

 

Les plus instruits des Grecs ont ambitionné de visiter l'Egypte pour y étudier les lois et les usages les plus remarquables. Bien que ce pays fût inaccessible aux étrangers, on cite cependant, parmi les anciens, comme ayant voyagé en Egypte : Orphée, … Homère, Pythagore et Solon.

 

Diodore de Sicile dit :

 

Les prêtres égyptiens sont supérieurs en science céleste. Mystérieux et peu communicatifs, dit Strabon, ils se laissent décider, et à la longue, et à force d'attention et de prières, à révéler quelques uns de leurs préceptes ; mais néanmoins ils en cachaient la plus grande partie. Ils dévoilèrent aux Grecs le secret de l'année complète, que ceux-ci ignoraient comme plusieurs autres choses, jusqu'au moment où les astronomes modernes les connurent par ceux qui traduisirent en langue grecque les préceptes des prêtres égyptiens.

 

 Temple égyptien reconstitué en 3D. Vue du lac sacré et des portiques

 

Hérodote dit :

 

Mélampus transporta en Grèce les Mystères de l'Egypte d'une manière incomplète ou  inexacte. Il n'a pas absolument tout compris ni dévoilé de ce culte… légèrement modifié...mais les Sages qui sont venus après lui en ont dévoilés davantage. Les Egyptiens montraient une répugnance manifeste pour les étrangers ; ils n'admettaient pas les Hébreux à leur table, ç'aurait été une profanation (note : ici le vieux litige dont parle la Bible, à propos de la sortie d'Egypte semble évoquer au travers cette phrase d'Hérodote), et ils n'embrassaient pas les Grecs sur la bouche. Ils se gardaient bien de montrer aux étrangers les souterrains de leur labyrinthe, un temple contenant probablement des sépultures des rois. 

 

Voici quelques considérations de  S. Mayassis dans Mystères et Initiations de l'Egypte ancienne aux Ed. Archè Milano – 1988.

 

Les initiés étaient en même temps des prêtres, initiateurs et en même temps serviteur des images saintes. Les Egyptiens confiaient leurs mystères initiateurs aux futurs rois et aux prêtres éprouvés possédant une éducation, une instruction et appartenant à une bonne famille. Les prêtres d'Isis qui venaient de mourir étaient revêtus du costume sacré, symbolisant les différents aspects de la divinité, ce même costume dont on revêtait les statues « pour marquer que la parole divine, le discours sacré, l'initiation, sont avec eux et qu'ils se rendent à l'autre vie en n'emportant rien d'autre que cette seule « parole ».  

 

La glyptique et l'architecture était coloré à l'époque, tentative de reconstitution

 

Les prêtres égyptiens composaient la famille, le collège sacré. Les prêtres égyptiens savants possèdent la plus haute sagesse. Les prêtres égyptiens sont « les hommes de la science », « les docteurs des choses mystérieuses ».  Olympiodore dit Les sages sont même les seuls prêtres véritables, car ils ont réfléchi sur les sacrifices, la construction des temples, la purification et, d'une manière générale sur toutes les cérémonies qui concernent les dieux.

 

Platon pour s'initier à la hiérologie, fréquenta les prêtres égyptiens. Le plus haut degré d'éducation en Egypte était l'instruction religieuse. Philon d'Alexandrie rapporte que les habitants des Thèbes d'Egypte « inventèrent » la philosophie : « les Thébais d'Egypte se disent les plus anciens des hommes et prétendent que la philosophie et l'astrologie exactes ont été inventées chez eux.

 

De leur côté, les Egyptiens prétendent que Héphaistos (Pthah ?), fils de Nilos, fut le créateur des principes de philosophie enseignés par les prêtres et les prophètes. Les prêtres-philosophes égyptiens philosophaient dans les parties de leurs temples les plus sacrées et les plus inaccessibles aux profanes. Car pour satisfaire leur désir de l'étude, ces lieux leur convenaient mieux ; ils passaient leur vie près de leurs temples, et le respect du divin leur accordait la protection et la tranquillité. Les  adyta, des lieux sacrés, étaient des souterrains. Pangratès,  prêtre égyptien, recevait d'Isis l'initiation à la magie en fréquentant les adyta souterrains. Pythagore reçut la philosophie cachée, des prêtres égyptiens dans les adyta de leurs temples.

 

Reconstitution du temple de Louxor

 

Mais les prêtres philosophes, philosophaient partout : sous les portiques des grandes cours de leurs temples, dans les salles hypostyles, sur les terrasses, à l'ombre des arbres, au bord des lacs sacrés et dans leurs demeures bâties à côtés des temples ; ils étaient « stoïciens » des portiques de leurs temples. On ne célébrait dans les adyta que les cérémonies d'initiation ou autres, dans des locaux saints, aménagés et destinés à cette fin, et en présence des dieux, mais pour les spéculations philosophiques il n'a avait pas, nous semble-t-il, de salles particulières, étant donné que l'enseignement initiateur ne se transmettait pas par des conférences.

 

Selon Flavius Jospèphe, l'institution des prêtres en Egypte est l'œuvre des rois ; (note : cela rejoint ici ce que dit le Livre d'Abraham, en effet, je cite Abraham 1 – 26 :

Pharaon, homme juste, établit son royaume et jugea son peuple sagement et justement pendant toute sa vie, s'appliquant à imiter cet ordre établi par les pères au cours des premières générations, du temps du premier règne patriarcal, le règne d'Adam, et aussi celui de Noé, son père, qui le bénit des bénédictions de la terre et des bénédictions de la sagesse, mais le maudit relativement à la Prêtrise.) sur leur ordre, les prêtres, dès l'ancien temps, s'occupaient de deux choses : 1°) de servir, et d'adorer les dieux 2°) de se donner à la sagesse.

 

Temple d'Edfu

 

Flavius Josèphe nous apprend également que depuis très longtemps et dès la plus haute antiquité les prêtres d'Egypte et de Babylone s'occupaient des écritures et philosophaient sur leur contenu. Fin de citation. L'établissement des rites osiriens par les prêtres ou les premiers initiés, remonte à l'époque des premières dynasties, nous en retrouvons certains dans les Textes des Pyramides, et à l'âge néolithique.

 

Depuis leur jeunesse, les prêtres et les prophètes de l'Egypte s'exerçaient à la sagesse. La prêtrise en Egypte était héréditaire, et les jeunes fils des prêtres, à l'âge de vingt ans, étaient déjà très bien instruits, et engagés dans l'exercice de la sagesse. Petosiris devient prêtre Ouab à l'âge de dix-huit ans. Ces jeunes enfants des prêtres assumaient déjà, semble-t-il, la pratique de certaines coutumes religieuses comme par exemple, l'enterrement du phénix mort, l'oiseau sacré. Au temps d'Homère, les prêtres choisissaient les aspirants à la prêtrise parmi les éphèbes, mais l'enseignement intégral se conférait à un âge avancé. Hermès-Thot n'avait pas livré la doctrine intégrale, à son fils Tat, vu l'âge encore très jeune de celui-ci.

 

 

Un prête égyptien nous indique l'âge de son initiation à la prêtrise : Je me suis présenté devant le dieu étant un jeune homme excellent » Homère était éphèbe quand il fut jugé méritant pour entrer dans la classe des prêtres. Le roi d'Egypte était servi par les fils des prêtres les plus illustres, élevés avec les plus grands soins, très instruits, et ayant plus de vingt ans, de véritables modèles de vertu. Mais à ces jeunes gens on ne confiait pas la science, la connaissance complète, à cause de leur jeune âge.

 

A l'époque d'Apulée (IIe s.) en Alexandrie « hommes et femmes étaient initiés aux divins mystères ». Plus loin il ajoute : « qu'aux mortels qui parvenus au terme de l'existence, foulent le seuil où finit la lumière, et à  condition que l'on puisse leur confier sans crainte les augustes secrets de la religion… »

 

Amenemhat, fils d'un prêtre, fut élevé dès son enfance dans le temple de Karnak. A l'âge de cinquante-quatre ans il se trouvait au bas de la hiérarchie sacerdotale, mais à la soixantaine on le nomma Grand Prêtre chef des mystères dans Karnak, chef de la terre entière, bouche causant de la satisfaction dans les temples, admis à entrer au ciel (le saint des saints) et à voir ce qui y est.

 

 

 

Le Grand Prêtre d'Amon, Bakhenkhonsou, portait inscrit, sur sa statue exposée à Munich : J'ai été, depuis ma petite enfance jusqu'à ma vieillesse, dans la maison d'Amon, le servant en vérité, mes yeux voyant ses deux uréus. Sur sa statue du Caire nous lisons : « Je sortis de l'école des écritures, située dans le temple de la Dame du Ciel (Mout) étant un enfant accompli. Je fus instruit aux fonctions sacerdotales dans le temple d'Amon, comme un fils sous la main de son père. Sur le dossier de sa statue de Munich ont été inscrites ces paroles : « Je passai quatre ans en qualité d'enfant accompli. Je passai douze ans en qualité d'adolescent et j'étais alors à l tête de l'écurie d'entraînement du roi (Seti I). Je fus prêtre ouâb d'Amon pendant quatre ans. Je fus père divin d'Amon pendant douze ans. Je fus Troisième prophète d'Amon pendant quinze ans. Je fus Deuxième prophète d'Amon pendant douze ans » et il ne fut nommé Premier prophète qu'à l'âge de 64 ans et en exerça les fonctions pendant 27 ans. De façon générale, les prêtres ne parvenaient au rang des Premiers prophètes d'Ammon, qu'à l'âge mûr.

 

 

Obélisque au temple de Karnak



21/12/2006
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