Histoire du Livre d'Abraham et le mystère des Papyrus - Partie 1

ORDRE DES CHEVALIERS DE KOLOB

Genèse du Livre d'Abraham et l'énigme de l'Hypocephalus

 

Reproduction de l'Hypocephalus ou fac similé n°2

En 1828 un explorateur français du nom d'Antonio Sebolo obtint du Vice Roi d'Egypte Méhémet Ali, l'autorisation d'effectuer des fouilles sur la terre des pharaons.

En 1831 à la tête d'un chantier employant 433 hommes, pendant quatre mois et deux jours, Sebolo conduit les opérations de fouilles dans une tombe près de l'emplacement de l'ancienne Thèbes. La catacombe était à chambres multiples, et contenait plusieurs centaines de momies, appartenant aux trois ordres d'ensevelissement. 11 momies seulement, appartenant à l'ordre le plus haut, étaient en bon état et purent être exhumées. Sebolo les emporta pour Paris, avec les momies encore dans leurs sarcophages. Il descendit à Trieste, où il mourut après une maladie de dix jours.

Thèbes en Egypte, à proximité de laquelle furent découvertes les momies accompagnés des rouleaux de papyrus.

Les momies furent léguées par testament à un neveu, Michal H. Chandler. Il habitait alors Philadelphie en Pennsylvanie. Mais on pensait qu'il était Irlandais, et les momies furent envoyées en Irlande. Après des péripéties qui dureront deux ans, les momies arrivent enfin pendant l'hiver ou le printemps de 1833 à New York, à l'adresse de Michael H. Chandler.

Mommie de Thèbes - exemple

En Mai 1833, M.Chandler paya les taxes douanières et en prend possession. En ouvrant les sarcophages, il s'attendait à trouver des objets précieux, mais il n'y avait rien de cela. En revanche, aux côtés des deux corps, des rouleaux de tissus, conservés avec le même soin que les momies. Il ouvre les rouleaux et trouve à l'intérieur des linges des rouleaux de papyrus, en parfait état de conservation, écrits en caractères hiéroglyphiques noirs et rouges, très finement calligraphiés.

George Q. Canon dans son livre "life of Joseph Smith" dit Avec quelques autres corps, il y avait des bandes de papyrus portant des épigraphes et des calculs astronomiques".

Mais quelle pouvait bien être la signification de ces textes? Personne en ville, ne pouvait traduire ces documents antiques. Puis un personnage dont l'histoire n'a pas retenu le nom, conseilla à Chandler monsieur Joseph Smith Fils, pour la traduction.

Mais Chandler emporta le tout, momies et papyrus, à Philadelphie, mais aucun savant ne fut capable de lire et d'interpréter les documents. George Q. Canon dit dans le l'ouvrage cité plus haut Les savants de Philadelphie et d'autres lieux accoururent pour voir ces représentants de l'antiquité, et M. Chandler leur demanda de traduire quelques caractères. Même les plus compétents d'entre eux ne furent capables d'interpréter la signification que d'un petit nombre de signes.

Chandler créea une association, dans l'objet était de donner des conférences à travers les Etats-Unis, sur les momies et leurs étranges papyrii.

Enfin, il arrivera à Kirtland, le 3 Juillet 1835, où il obtint une entrevue avec le prophète Mormon Joseph Smith, emmenant seulement quatre momies et les rouleaux de papyrus. Oliver Cowdery dit Il fut dit à M. Chandler par Joseph Smith que ses écrits pourraient être déchiffrés et il me donna très poliement le privilège d'en copier qelques quatre ou cinq extraits séparés, disant en même temps qu'l ne pouvait pas trouver quelqu'un qui pût lui en donner rapidement une traduction, il les porterait à Londres.

Le Temple de Kirtland, c'est dans cette ville que Joseph Smith traduisit les papyrus de Michael H. Chandler à partir 1835

Joseph Smith examina les documents, il donna l'interprétation d'un petit nombre d'entre eux à sa satisfaction. Et M. Chandler en fut convaincu, et avant qu'aucune offre d'achat du lot intervienne, il devait écrire à Kirtland dans une lettre datée du 6 Juillet 1835 :

J'atteste, par la présente, à tous ceux que cela intéresse, des connaissances de M. Joseph Smith fils dans le déchiffrage des anciens caractères hiéroglyphiques égyptiens en ma possession, que j'ai montrés, dans beaucoup de villes importantes, aux plus grands savants; selon tous les renseignements que j'ai pu obtenir ou trouver, j'estime que celui de M. Joseph Smith correspond dans les moindres détails." Michael H. Chandler, voyageant avec et propriétaire de momies égytpiennes.

Un débat fut engagé entre Joseph Smith et Michael Chandler, sur ces papyrus, leurs écritures, en les comparant aux caractères découverts sur les plaques d'airain du Livre de Mormon, ils tombèrent d'accord sur des points de ressemblance.

Puis les amis du Prophète Joseph Smith achetèrent les quatre momies avec les papyrus. Avec William W. Phelps et Oliver Cowdery comme secrétaires, le prophète Mormon commença la traduction.

La méthode utilisée pour entreprendre la traduction fait l'objet d'une petite polémique. Il semble bien que les études personnelles de Joseph Smith, auteur d'une grammaire égyptienne, la seule à l'époque avec celle de Jean François Champollion (nous reviendrons dans la seconde partie de cette étude sur cette grammaire de Joseph Smith), et aidé par l'inspiration divine qui lui était si souvent donnée, ait permis la traduction inspirée de ces papyrus. Cette traduction inspirée devait donner au  monde quelques uns des plus beaux textes religieux et mystiques modernes, qui n'ont pas fini de soulever bien des questions.

L'historien Brigham H. Roberts écrit Joseph entreprit l'étude des lettres et de la grammaire égyptiennes. Dans cette recherche, il se trouvait quasiment en territoire pionnier, mais, comme Champollion, il avait un sens linguistique presque intuitif. Le travail avança toutefois lentement. Il débuta en 1835. Ce ne fut que sept ans plus tard, en 1842, qu'il put en commencer la publication, et elle ne fut jamais terminée.

Une étude considérable fut menée par Joseph Smith qui précéda cette traduction. Le 1er Octobre 1835 il écrit Cet après-midi, j'ai travaillé à l'alphabet égyptien en compagnie des frères Oliver Cowdery et W.W. Phelps, et pendant les recherches, les principes de l'astronomie, tels que notre père Abraham et les anciens les comprenaient, se déployèrent à notre entendement.

Le 16 décembre 1835 Joseph dit les frères William E. M' Lellin, Brigham Young et J. Carter m'ont rendu une visite qui m'a fait beaucoup plaisir. Je leur ai montré et expliqué les documents égyptiens, et je leur ai aussi expliqué beaucoup de choses concernant les relations de Dieu avec les anciens et la formation du système planétaire.

Pour le prophète Mormon, ces documents révèlent par inspiration des éléments astronomiques très important, surtout cosmogoniques par rapport au lieu d'habitation du  Père Céleste. Une vue très moderne, dont s'inspireront nombre d'auteurs de science fiction, et qui inspirera beaucoup d'auteurs, mais aussi de religieux de toutes sortes, l'influence de cette traduction n'a jamais été véritablement étudiée, et les résultats en seraient étonnants.  Il est à signaler que pour d'anciennes traditions juives, Abraham fut le père de l'astronomie, il est intéressant de noter que Joseph Smith se situe au coeur de cette tradition à l'époque moderne.

Une grande partie des traductions avait été faite avant la fin de 1835, mais les très nombreuses difficultés que rencontrèrent les Saints des Derniers Jours  et leur prophète, empèchère ce dernier de terminer son travail. Il faut bien notre qu'à l'époque aucune grammaire égyptienne n'existait en Amérique, et le travail de traduction était très difficile, voir impossible.

Le 25 décembre 1825, Oliver Cowdery écrit :

La langue dans laquelle ce document est écrit est très riche, et beaucoup d'hiéroglyphes sont extrêmement frappants. De toute évidence ils ont été écrits par des personnes qui connaissaient l'histoire de la création, la chute de l'homme, et, plus ou moins, des idées ou notions correctes de la Divinité. La représentation de la Divinité - trois et cependant un - est destinée curieusement pour rendre simplement, quoique d'une manière frappante, la façon de l'écrivain de concevoir ce personnage exalté. Le serpent représenté en train de marcher, ou formé de manière à être à même de marcher, debout en face ou  près d'une forme féminine, est pour moi une des plus formidables représentations que j'aie jamais vue sur papier, ou substance pour écrire, et doit contribuer grandement à convaincre l'esprit rationel de l'exactitude et de l'authenticité des Ecritures Saintes."

Portrait de Joseph Smith, dont le regard inspiré sur ces papyrii donnera

au monde le merveilleux Livre d'Abraham

 

Hélas, une partie seulement de l'oeuvre de traduction inspirée sera menée à bien par le prophète Joseph Smith.  Un des rouleaux de papyrus contenant les écrits de Joseph qui fut vendu en Egypte, ne fut jamais traduit suffisamment pour être publié. D'après Cannon, le prophète Mormon en déchira lui-même une partie, nous citons :

Dans le livre de Joseph qui fut vendu en Egypte, on trouve une représentation prophétique du jugement, on voit le Sauveur assis sur son trône, couronné et tenant les sceptres de la justice et du pouvoir; devant lui sont assemblés les douze tribus d'Israël et tous les royaumes du monde; tandis que Michel l'Archange, tient les clefs de l'abîme sans fond dans lequel Satan a été enchaîné.

La publication du Livre d'Abraham débuta en Mars 1842 à Nauvoo, dans Times and Seasons. Publications accompagnées de fac-similés de certaines parties du papyrus. La reproduction des papyrus fut confiée au graveur canadien Reuben Hedlok, qui les grava sur bois, pour les illustrations du journal.  John Taylor, travailleur du bois, était présent à Nauvoo, et trvaillait pour le Times and Seasons, il est probable qu'il ait aidé à la réalisation des reproductions.

Pendant des années après la publication des fac-similés, les documents originaux étaient toujours en possession de la famille Smith. Et après le martyre du  Prophète, furent conservés par sa femme, Emma Smith. Commença alors l'étrange destin de ces documents. Elle les vendit plus tard au Musée de Saint Louis, puis ils parvirent au Musée de Chicago.  Lors du grand incendie de Chicago en 1871, le Musée fut détruit. On cru alors à la disparition dans les flammes des précieux papyrus.

Le temps passa, et en 1966 le docteur Aziz Atiya, savant égyptien enseignant  à NewYork, le découvrit en compagnie de 10 autres manuscrits au Musée d'Art Métropolitain de New York. Il le reconnut comme une partie des manuscrits ayant appartenu autrefois à Joseph Smith et demanda aux directeurs du Musée de les restituer à l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.  Ce fut fait le 27 novembre 1967. Le papyrus duquel a été traduit le texte du Livre d'Abraham n'était pas de ceux retrouvés.

Vous trouverez le texte intégral du Livre d'Abraham sur ce site. Le mystère reste entier sur le destin exact de ce papyrus. Cette traduction inspirée de ces papyrus a été l'un des apports modernes au domaine religieux, le plus important de notre époque. Les notions d'astronomie contenue dans ce texte, la description de la rotation des planètes, l'existence d'un système de Kolob, n'a pas finie de stupéfier le monde et d'interpeller les hommes et les femmes de bonne volonté.

Dans le deuxième volet de ce dossier, nous traiterons des papyrus de Joseph Smith face à la science égyptologique moderne. Nous verrons qu'il existe certes des contradictions, mais que la validité du texte du Livre d'Abraham n'est pas pour autant à rejeter bien au contraire. Joseph Smith a utilisé l'inspiration de l'Esprit pour son travail, et les papyrus ont été comme des révélateurs d'une autre réalité. Nous verrons également qu'il existe encore bien des mystères autour de l'hypocephalus, et qu'il ne s'agit pas de documents comme les autres. Ce n'est pas un hasard, si le prophète Joseph Smith les a eu entre les mains.

Adama.

 

 

 

Bibliographie : William Edwin Bernett, l'Eglise Rétablie. Ed. Lds Church 1985

 

Le livre d'Abraham en ligne

https://koloborder.blog4ever.com/blog/lirarticle-18187-66176.html

 

 

 



04/03/2006
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