Enigme des Apparitions Mariales - Lourdes - France

LOURDES ET LE MYSTERE DES APPARITIONS

par

ADAMA

 

 

Image d'Epinal mais rendant bien l'atmosphère surnaturelle de l'apparition

 

 

 

Le sujet que je vais aborder avec vous est un thème passionnant et passionnel, il ne laisse personne indiférent, peut-être parce qu'au centre de cette affaire existe un mystère réel qui dérange les uns et conforte les autres. Il s'agit de Lourdes et du mystère des apparitions à Bernadette Soubirous en 1858, une enfant simple mais saine. Cet été je me suis rendu à Lourdes pour me rendre compte par moi-même, et j'ai été saisi par cette ville, par le lieu des sanctuaires et de la grotte, indibutablement il se passe quelque chose là bas depuis 1858.

 

Tout d'abord un chiffre, Lourdes accueille chaque année cinq millions de visiteurs par an, ce qui en fait le plus grand lieu de pèlerinage du monde, avant la Mecque et Bénarès, ce qui est une destinée extraordinaire pour une ville qui était perdu et anonyme au fond des Pyrénées.

 

Les trois premières apparitions ont lieu les 11, 14 et 18 février 1858, examinons la première manifestation du phénomène le jeudi 11 Février. A 11 heure du matin François Soubirous le père de Bernadette est couché sur son lit, il n'y a pas de travail pour lui aujourd'hui. Il économise ses forces pour le lendemain. Bernadette s'aperçoit qu'il n'y a plus de bois, alors avec l'accord de sa mère après quelque résistance, étant donné que Bernadette est malade, elle s'en va chercher du bois avec sa soeur Toinette et Jeanne Abadie une amie, la fille du carrier. Dehors c'est brouillard et bruine.

Elles vont ramasser du bois du côté de Massabielle, l'endroit est appelé "la tute aux cochons", c'est là où venait paître le troupeau municipal de plusieurs dizaines de cochons en été. C'est dans cet endroit insalubre que va se manifester le surnaturel, la sainteté. Donnant à l'homme comme un message qui pourrait être que le pire des êtres humains peut devenir un ange ou que la plus mauvaise des situations peut se retourner en bonheur.

 

Les deux petite filles passent le Gave pour prendre du bois, Bernadette hésite en raison de l'eau glaciale son état de santé étant fragile. Puis elle se décide.

Alors écrit-elle, je revins devant la grotte et je commençai à me déchausser,

A peine si j'avais ôté le premier bas, j'entedis un bruit comme si ç'eut été un coup de vent.

Elle regarde derrière elle. Les peupliers ne remuent pas. Elle se penche pour enlever le deuxième bas. Encore le même bruit! Mais cette fois, en face d'elle, des branches s'agitent: celles d'un rosier sauvage (Rosa canina), enraciné à la base d'une sorte de niche située à 3 m du sol, au-dessus de la bordure droite de la grotte. Une "lumière douce" éclaire ce trou d'ombre et voici, dans cette lumière, un sourire. C'est une merveilleuse jeune fille, vêtue de blanc. Elle ouvre les mains dans un geste d'accueil qui semble signifier : Approchez! Bernadette est saisie: c'est une sorte de "crainte", mais "pas pour fuir", précise-t-elle. Au contraire, elle n'aimerait rien tant que de rester là. Pourtant, elle lutte, pour ne pas s'abandonner à un rêve.

 Elle se frotte les yeux à plusieurs reprises. Et chaque fois, elle retrouve la même apparition avec son sourire. Alors dit-elle :

Je mis la main à la poche, j'y trouvai le chapelet. Je voulais faire le signe de croix... Je ne pus porter la main au front. Elle m'est tombée. Le saisissement s'empara plus fort de moi, ma main tremblait. La vision fit le signe de croix. Alors j'essayai une seconde fois. Et je pus. Aussitôt que j'eus fait le signe de croix, le grand saisissement que j'éprouvais disparut. Je me mis à genoux, et je dis mon chapelet en en présence de cette belle dame. La vision faisait courir les grains du sien, mais elle ne remuait pas les lèvres. Quand j'eus fini mon chapelet, elle me fit signe d'approcher. Mais je n'ai pas osé. Alors elle disparut, tout d'un coup.

 

Telle est le récit que Bernadette fit elle-même de son expérience. Ensuite il n'y avait plus que le rocher sombre et la bruine. Un détail ne vous a sans doute pas échapper Seigneurs Chevaliers, au début du récit, c'est le coup de vent. Il rappelle étrangement le récit des Actes des Apôtres en Actes chapitre 2 verset 2/3 : Tout à coup il y eut un bruit qui venait du ciel comme le souffle d'un violent coup de vent : la maison où ils se tenaient en fut toute remplie; alors leur apparurent comme des langues de feu qui se partageaient et il s'en posa sur chacun d'eux.

 

Le point commun est ici le coup de vent, pour les Apôtres il s'agira du Saint Esprit, pour Bernadette de la Dame.

 

Le temps qui m'est imparti me me permet pas de rentrer dans le détail des apparitions, par conséquent je vais dresser le calendrier des apparitions.

 

Calendrier des apparitions:

 

De tout temps, on a considéré qu'il y en avait eu 18.

Chronologiquement, elles se situent du 11 février au 16 juillet de la même année, 1858.

- Les deux premières ont été, à la fois imprévues et sans parole, ni communication, les jeudi 11 et dimanche 14 février.

On peut les tenir pour le prologue de la série.

- Deux autres ont été tout autant imprévues.

- La troisième, que rien n'avait annoncé, le jeudi 18 février, le lendemain du mercredi des Cendres, 1er jour du Carême de 1858.

Mais, en revanche, elle comporte l'invitation gracieuse à venir chaque jour, 15 jours durant. De ce fait, elle inaugure la "quinzaine".

- La seizième, venue de façon  inopinée, trois semaines après la fameuse quinzaine, le Jeudi 25 mars... Elle est essentielle, puisque l'Apparition, enfin, se nomme : "Je suis l'Immaculée Conception".

 

Entre ces deux dates, les jeudi 18 février et 4 mars, douze apparitions... celles de la quinzaine; toutes parfaitement annoncées et prévues.

Dans cette période, il convient de noter:

- qu'à deux reprises, Bernadette n'a pas eu d'apparition. Des recoupements très précis ont permis d'établir qu'il s'agit des lundi 22 et vendredi 26 février;

- que lors de la 9ème apparition, le jeudi 25 février, il s'est produit un fait très particulier: la découverte de la Source;

- enfin, que les deux dernières, en épilogue, ont été tout aussi imprévues et sans communication orale que les deux premières : les 7 avril (17ème), le mercredi de Pâques, et 16 juillet (18ème), pour la fête du Mont Carmel.

C'était donc le cadre général des apparitions.

 

Il faut souligner que l'apparition s'adressait à Bernadette en patois de Lourdes, avec toujours beaucoup de défférence, chose à laquelle n'était pas habituée la petite bergère. Bernadette de son côté désignait l'apparition par Aquero, qui en patois est un neutre, pouvant désigner à la fois le masculin et le féminin, jamais elle ne dit qu'il s'agissait de la Vierge Marie, jusqu'à ce qu'Aquèro se nomme elle-même.

 

J'ai dressé maintenant la liste des dialogues d'Aquero avec Bernadette, traduit du patois lourdais :

 

- Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours?

- Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse de ce monde, mais dans l'autre.

- Pénitence, Pénitence, Pénitence.

- Vous prierez Dieu pour les pécheurs.

- Allez baiser la terre en pénitence, pour la conversion des pécheurs.

- Allez boire à la fontaine et vous y laver.

- Vous mangerez de cette herbe, qui est là.

- Allez dire aux prêtres qu'on vienne ici en procession et qu'on y bâtisse une chapelle.

- Allez dire aux prêtres de faire bâtir ici, une chapelle.

- Je suis l'Immaculée Conception. En patois "Que soy era Immaculada Counceptiou".

 

Soit un ensemble de dix paroles s'étendant sur l'ensemble des manifestations d'Aquero.

 

Un épisode des apparitions mérite d'être exposé, c'est celui de la découverte de la source au symbolisme profond:

 

Le 25 février 1858, Bernadette se met à gratter la terre, se barbouille le visage, avale de l'eau boueuse mêlée d'herbe, et met au jour la source qui coule encore aujourd'hui. "Allez boire à la fontaine et vous y laver" ordonne l'apparition.

 

La symbolique de cet épisode est clair, au fond de l'âme la plus noire, si il est fait pénitence, retour sur soi, en grattant la terre impure de son âme, il est possible de trouver une source d'eau pure, qui fait de chacun de nous une parcelle d'étincelle divine. S'abreuver à cette source permet de se laver de ses péchés, de ses fautes passées. C'est là le message de Bernadette dans cet épisode et ce que veut nous signifier l'apparition.

 

Et dans cette source va se réaliser des guérisons inexpliquées par la science, dont 65 sont des miracles à part entière reconnue par l'Eglise Catholique. Depuis 1858 à nos jours, 2000 guérisons sont inexpliquées par la médecine, ce qui est considérable. Ces chiffres ne tiennent pas compte de ceux, dont leurs maux guéris, ne souhaitent pas se déclarer par discrétion ou par peur des procédures administratives envers la médecine et l'Eglise.

 

Les maladies guéries sont des maladies infectieuses comme la tuberculose, les maladies neurologiques et les cancers, les maladies métaboliques, les artérioscléroses, les tromboses cérébrales.

 

 

Les premières guérisons ont eu lieu dès 1858 en plein cycle des apparitions, ainsi le 1 mars 1858, une simple paysanne, Catherine Latapie, guérit mystérieusement. Enceinte, traînant derrière elle ses deux jeunes enfants, elle part à la grotte sur une impulsion "plus fort qu'elle". Elle est au bout du rouleau. Deux ans auparavant, en gaulant les glands pour nourrir ses cochons, elle est tombée d'un chêne, s'est déboîté le bras en a gardé deux doigts paralysés. Elle ne peut plus ni filer, ni tricoter : c'est la ruine

 

Les personnes guéries sont de tout âge, des deux sexes, laïcs ou religieuses. Il faut souligner que les guérisons touchent également des musulmans et des juifs. Ainsi le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur revendique un miracle qui s'est passé à Lourdes pour un croyant de l'Islam...

Il faut savoir qu'il vient à Lourdes l'ensemble de l'humanité, pas seulement des croyants des 3 religions abrahamiques, mais aussi des bouddhistes, des hindouistes, des shintoïstes, des animistes, etc, etc... Ici Lourdes se place sous le signe de la fraternité dans la Foi, sous le signe de l'universel.

 

Ces guérisons n'ont pas manquées de susciter au cours des années des réactions diverses :

 

- chez nos grands-parents, l'émerveillement et la conviction de leur origine divine;

- aux yeux des experts médicaux de tous les temps, la nécessité du contrôle de leur réalité et les moyens qu'il convenait de prendre pour cautionner leur caractère prodigieux;

- pour le Magistère de l'Eglise catholique romaine, un opportun fondement apologétique,

- pour les incroyants, un embarras certain face à quelque chose que l'on ne peut comprendre sans recours à la religion, d'où bien souvent des rejets maladroits sans vouloir examiner ce qui se passe réellement à Lourdes.

- pour les croyants d'autres religions, une fascination certaine face à l'inexpliqué, un espoir également de guérir lorsque tout a été essayé dans sa culture sans succès.

 

Pour toutes ces raisons, le phénomène de Lourdes à bien un caractère d'universalité.

Depuis 1858, 7000 dossiers ont été ouverts par le bureau médical. Près de 2000 guérisons sont restées inexpliquées. 274 ont été retenues, et 65 ont été reconnues miraculeuses. (Chiffres de 1997)

Pour des raisons de secret médical, les guérisons ne sont plus publiées, et les miracles ne le sont plus qu'avec l'autorisation du miraculé. Ces chiffres ne tiennent pas compte de ceux, qui, leurs maux évanouis, ne considèrent pas que se contraindre à des années d'examen pour la seule gloire de Dieu vaille la peine. Ils sont guéris? Tant mieux. Enfin il faut considérer également les maux mineurs, dont des milliers de personnes sont guéries comme par enchantement. Une estimation large donne plusieurs dizaines de milliers de gens qui souffraient et qui à Lourdes, grâce à l'eau de la source, sont guéris et retrouvent la santé.

 

 Avant de conclure il convient de se pencher sur le vecteur des guérisons, l'eau de la source mis à jour sur les indications de l'apparition.

 

Cette eau ne possède en soi aucun propriété particulière, c'est une eau de source potable. Néanmoins cette eau à une étrange particularité, si vous vous plongez dans l'un des bassins, vous ressortez sec et non mouillé. Les rationalistes ont avancé l'explication que l'eau de la source étant à 15° et le corps humain à 37°, il se produit un phénomène d'évaporation instantané. Pourtant des personnes s'étant baignée dans de l'eau à 15° ailleurs qu'à Lourdes sont bien ressortis trempés, alors la vérité est ailleurs semble-t-il.

 

Pour conclure, voici une citation extraite de "Notre-Dame de Lourdes" d'Henri Lasserre de 1885, qui résume bien Bernadette Soubirous :

 

- Dans le Monde proprement dit, dans le vaste Monde, le pauvre est absolument délaissé. Accablé sous le poids du travail, épuisé de besoins, dédaigné et abandonné, ne semble-t-il pas qu'il soit maudit du Créateur de la terre?

Eh bien! c'est précisément tout le contraire : il est le bien-aimé du Père universel. Tandis que le Monde a été maudit à jamais par l'infaillible parole du Christ, ce sont les pauvres, les souffrants, les humbles, les petits, qui sont pour Dieu "la bonne compagnie", la société choisie où se complaît son coeur. "Vous êtes mes amis", leur dit-il dans son Evangile. Il fait plus, il s'identifie avec eux, n'ouvrant le ciel aux riches qu'autant qu'ils auront été les bienfaiteurs des indigents : "Ce que vous avez fait au dernier de ces abandonnés, c'est à Moi-même que vous l'avez fait."

 

 

 



16/09/2006
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