Halloween suivi d'une ethnologie des vampires
LA FETE D'HALLOWEEN
SUIVIE
d'UnE
ETHNOLOGIE DES VAMPIRES
I - Origine d'Halloween
La tradition d'Halloween remonte à plus de 2000 ans, bien avant les fêtes que nous pouvons connaître dans le Christianisme. C'est une fête d'origine celte. Il existait trois fêtes principales qui rythmaient l'année chez les Celtes : Belteine, Lugnasad et Samain.
- Belteine était située le 1 mai, elle correspondait au solstice d'été. C'était la fête de la lumière et du feu, dédié au dieu Bélénos, c'était la fête des Druides. La magie était très présente : croyance aux présages, cueillettes de certaines plantes, divination, etc...
- Lugnasad, fêtée le 1 août, était la fête des moissons. Lugnasad est caractérisé par des jeux, de la danse, des foires ou des concours.
Enfin nous arrivons à la fête qui nous intéresse ici, le 1er novembre date de la Samain, elle marquait pour les Celtes le début de la saison sombre. C'était une fête capitale et la présence de chacun était obligatoire sous peine de mort ou de sanctions très graves. Pour les Celtes, c'est le moment où les hommes ont accès à l'autre monde, au monde des dieux et des morts. Cette fête est marquée par des cérémonies religieuses et des sacrifices d'animaux, ainsi que par des banquets rituels. Ce n'est pas une fête triste mais une transition. Etymologiquement, Halloween est la déformation de l'expression All-Souls-Eve, qui signifie "veille de toutes les âmes". Elle coïncidait avec le changement des saisons et la récolte du blé. Pour les paysans irlandais et anglais qui vivaient de leur terre, cela correspondait à la fin de l'année. Des traditions celtiques, ils avaient gardé la croyance que l'esprit des morts de l'année précédente revenait ce jour-là, et allait de porte en porte pour s'amuser une dernière fois avant d'aller de porte en porte pour s'amuser une dernière fois avant d'aller dans le monde des morts. Afin de les éloigner de chez eux et de s'assurer de leurs bonnes grâces, les gens déposaient des boissons et de la nourriture sur le pas de leurs portes.
A partir du VIIe siècle, il y eu fusion entre Samain et la fête catholique de la Toussaint. Halloween, comme toutes les autres fêtes celtes, a surtout subsisté en Irlande. En effet, l'église irlandaise ne va s'opposer aux traditions celtes qu'au début du XIXe siècle. Alors qu'en France, dès le Moyen-Age, l'église va combattre les vieilles traditions. Ainsi Halloween a continuée d'être fêtée en Grande-Bretagne alors que la fête religieuse de la Toussaint l'a supplantée en France. Il en reste cependant quelques traces; on raconte en Bretagne que l'Ankou, le charretier de la mort, fait défiler dans le cimetière tous les morts de l'année à venir. Selon la légende, un jeune homme curieux a observé le défilé et s'est vu dans le dernier revenant. Il mourut alors aussitôt.
La fête de St Martin, qui tombe le 11 novembre a, dans certaines régions, pris le relais de Samain. Ainsi à Dunkerque, un défilé d'enfants se déroule le 11 novembre. On va à la campagne chercher l'âne perdu de St Martin avec des lanternes creusées dans des betteraves ou des citrouilles.
II - ORIGINE DE LA CITROUILLE D'HALLOWEEN
Lors de la nuit d'Halloween les maisons, les lieux publics sont couverts de citrouilles grimaçantes, illuminés de l'intérieur, d'où vient cette tradition? Et bien laissez moi vous conter l'histoire de Jack-O'-Lantern et vous serez tout de cet usage singulier.
Selon le folklore irlandais, c'est à un certain Jack, fermier irlandais très paresseux, que l'on doit la tradition de transformer les citrouilles en lanternes. Un jour où il avait trop bu, il aperçut un jeune homme qui lui demanda l'aumône. Lorsque Jack s'approcha de lui, le diable se transforma en pièce de monnaie. Jack ramassa la pièce et comme il était ivre, il ne se rendit pas compte qu'il avait conclu un pacte avec Satan.
Quelques temps plus tard, le diable vint donc chercher Jack pour l'emmener en enfer. Jack réussit à jouer un tour à Satan. Il le fit grimper dans un arbre dont il ne pouvait redescendre. Jack lui proposa son aide contre la promesse qu'il n'irait jamais en enfer. Lorsque Jack mourut, il monta au paradis. Mais comme il avait commis trop de pêchés, il n'eut pas le droit d'y entrer. En enfer, le diable respecta son accord : il ne voulut pas de lui. Pour s'éclairer dans le noir, Jack creusa alors un gros navet et mis un peu de braise de l'enfer à l'intérieur. Depuis il erre avec sa lanterne en cherchant un endroit où il pourrait se reposer. Ce célèbre revenant s'appelle Jack-O'-Lantern.
Auparavant, les lampes étaient donc faîtes dans des navets ou des betteraves. Lorsque les irlandais immigrèrent aux Etats-Unis, ils découvrirent les citrouilles cultivées par les indiens : de navet, la lanterne se fit citrouille.
Telle est l'histoire de la citrouille d'Halloween.
ETHNOLOGIE DES
VAMPIRES
Les vampires sont un sujet de fascination pour l'homme moderne, popularisés au cinéma avec des films comme Dracula de Ford Coppola ou Entretien avec un vampire d'après l'oeuvre d'Anne Rice, c'est Bram Stoker qui créera le mythe moderne du vampire aristocrate avec Dracula à la fin du XIXe siècle. Trois mots clés sont à retenir dans le mythe du vampire : sang, mort, érotisme.
Ces créatures suceuses de sang ne sont pas un mythe contemporain, elles ont toujours existées depuis la nuit des temps et ce dans tous les pays. Chez les Grecs anciens ont les appellent les Stryges, ce sont des femmes au corps d'oiseau qui viennent sucer le sang des vivants. Chez les Hébreux, nous trouvons Lilith, première femme d'Adam avant la création d'Eve. C'est à Lilith que ferait allusion la Bible en Genèse, chapitre 1 verset 27 : il les créa mâle et femelle. Répudiée par Adam parce qu'elle refusait de lui obéir, Lilith devient une créature démoniaque qui règne sur les démons et les esprits mauvais. Comme les lamies et les stryges, elle suce le sang des nourrissons et elle dépouille les jeunes hommes de leur vitalité pendant leur sommeil. La magie fournira des amulettes pour se protéger de Lilith.
La peur qu'inspire le vampire n'est pas née de notre pure imagination; elle prend sa source dans de nombreux documents censés rapporter des faits réels. En Europe, notamment dans les Balkans, à l'époque médiévale, des hordes de vampires infestaient littéralement campagnes et villages, décimant les populations. Le plus souvent, c'étaient les prêtres et les seigneurs de la région qui étaient chargés d'établir des "rapports scientifiques" afin de trouver des parades à de telles malédictions.
Lorsque les troupes autrichiennes envahirent les territoires les plus reculés de l'Europe de l'Est, telles la Serbie et la Valachie, les forces d'occupation s'aperçurent rapidement de l'existence d'étonnantes pratiques locales. En effet, les populations avaient coutume d'exhumer leurs morts afin de les "tuer"! Certains érudits assistèrent à ces exhumations et en rédigèrent des comptes rendus détaillés.
Qu'est-ce qu'un vampire? Serait-ce un être humain, et par conséquent sexué, ou bien une "chose" une créature monstrueuse, hideuse et perverse qui pourrait prendre forme humaine? C'est justement dans ce dilemme entre la forme humaine immédiatement reconnaissable et l'éventualité d'une métamorphose spectaculaire en un monstre effroyable que nous devons chercher la clé de cette popularité du vampire, aussi bien dans les siècles passés que de nos jours. Bien que d'apparence normale, le vampire recèlerait de terribles surprises en nous présentant au même instant l'innommable contraste qui l'habite -celui d'une chair vivante associée à la pourriture cadavérique.
D'une manière générale, les traits physiques du vampire ont de quoi donner la chair de poule : ongles longs et effilés comme des griffes; pâleur sépulcrale du teint, sauf dans les moments qui suivent les "repas"; regard souvent décrit comme "mort" mais possédant néanmoins un grand pouvoir hypnotique et, enfin, canines proéminentes qui, telles celles des rats, semblent toujours prêtes à l'attaque.
La conséquence d'une telle transmutation est qu'un homme ou une femme ordinaire, grâce à d'étranges rituels d'échanges de sang, devient immortel. Mais la qualité de cette immortalité vampirique est teintée de l'idée de châtiment -celui-là même qui est réservé aux êtres enfreignants les lois de la nature. S'ils vivent "de l'autre côté", les vampires sont pourtant des morts qui ont choisi de continuer à fréquenter le monde des vivants plutôt que de s'élancer vers ces séjours où l'âme se prépare, dans la paix et la lumière, à se réincarner dans de nouveaux cycles d'existences. Le monde des vampires est froid, sombre et solitaire. La main de la mort guide tous leurs actes, et c'est un joug qu'ils doivent porter à jamais.
Un vampire peut vivre des centaines, voire des milliers d'années. Il a par conséquent tout le temps d'amasser une fortune considérable et d'accéder à une belle position sociale, apparentée à celle de la petite noblesse. Pour affirmer son statut de lord, il doit s'habiller avec élégance, ce qui pose évidemment problème vu son éternelle "difficulté de paraître" durant les heures diurnes. C'est pourquoi le vampire fera preuve d'une immense générosité envers les commerçants ouvrant en nocturne et vis-à-vis de ceux qui acceptent de traiter leurs affaires lors d'un souper plutôt qu'à leur bureau.
Le vampire classique est vêtu comme un gentleman. La tenue courante inclut immanquablement la longue cape noire, qui, déployée, ressemble à des ailes de chauve-souris. Cette fameuse cape est faite de satin ou de soie brillante, et son "tombé" est parfait. On ne sait rien de son origine ni de sa fonction. Certains prétendent que c'est le vampire lui-même qui l'a tissée, après le stade final de sa transformation, le secret de fabrication étant transmis de vampire à vampire exclusivement. Dans cet ample vêtement, le vampire peut s'enrouler de la tête aux pieds tout en levant légèrement les bras au-dessus de sa tête, dans une attitude hiératique immortalisée par le cinéma. Dans cette position, il est aisé de remarquer que le vampire crée une sorte de "trou noir" dans lequel il se rend littéralement invisible. Ainsi, il peut se cacher n'importe où, ou bien quitter les lieux le plus discrètement du monde.
Sous sa cape, le vampire porte un smoking noir très classe, avec queue de pie tombant jusqu'aux mollets. Le pantalon à pinces est également noir et impeccablement repassé. Le smoking est inévitablement assorti d'une chemise à col dur d'une blancheur immaculée. On notera que ce col est nettement plus "montant" que la normale, pour aider à masquer la pâleur douteuse du visage. D'ailleurs, le vampire se débrouille toujours pour éviter de se trouver en pleine lumière, choisissant de préférence les éclairages aux bougies, et il essaie, par le chic de sa tenue, de détourner l'attention de son apparence purement physique.
Tous les éléments du costume sont taillés dans la même étoffe que la cape, afin de ne pas entraver le mouvement qui peut, à tout instant, jaillir de manière fulgurante. Rappelons que le vampire est avantagé par le fait de vivre hors du temps, et que les mouvements de son corps sont donc extrêmement rapides, souvent même imperceptibles pour l'oeil humain.
Enfin, le vampire est chaussé d'escarpins vernis, que son serviteur aura astiqués avec soin. Le vampire moderne, quant à lui, peut (et doit) sacrifier à l'élégance de son époque, sa grande et... longue culture l'autorisant à toutes les audaces. Et puis, n'y a-t-il pas quelque intérêt à se fondre dans la foule?...