La kéraunographie ou les énigmes de la Foudre

LES ENIGMES DE LA FOUDRE

 

 Foudre sur Odgen (Utah - USA)

L’astronome Camille Flammarion dans son excellent ouvrage « l’atmosphère » dresse un catalogue d’observations étranges liées à la foudre, et notamment à la Kéraunographie ou « tonnerre photographe ». Ces faits liés à un phénomène naturel, restent encore inexpliqués, voici un extrait de cet ouvrage de Camille Flammarion :

 

 

Tous ces faits sont étranges, bizarres, inexplicables. Mais quel nom donner aux suivants, aux images gravées par la foudre sur la chair des foudroyés, à la « kéraunographie », comme on l’ appelée, à l’acte du tonnerre photographe ? Nous avons pourtant un grand nombre de cas authentiquement constatés d’impressions photoélectriques dues à un tatouage dessiné par les mains de la foudre.

 

Nous avons déjà vu plus haut deux faits qui se rattachent à ces productions d’images : celui d’une boucle de tente marquée sur le front du capitaine foudroyé au camp de Châlons, le 7 Mai 1869, quoique cette boucle ait été extérieure à la tente et située à 8 ou 10 centimètres, et que, de plus, elle ait été lancée à l’opposé, jusqu’à 23 pas de la tente, et celui d’un tronc d’arbre garni de ses rameaux gravé sur le corps d’un trappiste foudroyé au mois de juin 1879.

Foudre sur Salt Lake City - Utah (USA)

 

Voici d’autres exemples plus complets :

 

Au mois d’août 1869, deux hommes et une femme ont été tués à Neuf-Brisach sous un peuplier, et ils sont encore aujourd’hui enterrés à l’endroit où ils furent frappés. L’un d’eux avait sur la joue une photographie très facile à reconnaître de l’écorce de l’arbre.

 

Le 29 Mai 1868, un violent orage arriva sur Chambéry au moment où un détachement du 47e de ligne se livrait à l’exercice du tir, aux Charmettes. Tandis qu’une partie des soldats continuaient de tirer, quelques hommes se réfugièrent sous les arbres qui borde la route. Ils y étaient à peine que la foudre, tombant sur un châtaignier, en renversa six. L’un d’eux, mortellement atteint, succomba au bout d’un quart d’heure, après avoir prononcé quelques mots. Deux heures après la mort, l’examen du cadavre a permis au médecin de l’hôpital de Chambéry de constater la production d’images photo-électriques. Sur le membre supérieur droit existaient trois bouquets de feuilles d’une coloration rouge-violet plus ou moins foncé, et reproduits dans leurs plus petits détails avec la fidélité photographique la plus parfaite. Le premier, situé à la partie moyenne de la face antérieure de l’avant-bras, représentait une branche allongée munie de feuilles de châtaignier ; le second, paraissant formé de deux ou trois rameaux réunis, apparaissait vers le milieu du bras ; le troisième se montrait au centre de l’épaule.

 

Les journaux de mars 1867 ont reproduit le fait suivant, publié par les journaux anglais : Trois enfants avaient cherché asile sous un arbre. La foudre éclate, tombe sur l’arbre et décrit autour une série de cercles. Les enfants, un moment terrifiés, reprennent leurs sens, et l’un d’eux présente sur l’un des côtés de son corps l’image parfaite de l’arbre qui l’abritait. La photographie était si exacte qu’on distinguait facilement les feuilles et les fibres des branches.

 

Le 27 juin 1866, la foudre tomba sur un tilleul à Bergheim (Haut-Rhin). Deux voyageurs qui s’étaient mis à l’abri sous l’arbre ont été renversés sans connaissance ; l’un avait été soulevé à plus d’un mètre de hauteur, il est retombé sur le dos. On les croyait morts, mais par des soins immédiats ils sont revenus à eux, et se sont rétablis… Deux voyageurs portent sur le dos et jusqu’aux jambes l’empreinte, comme photographiée, des feuilles du tilleul. Le dessinateur le plus habile n’aurait pu faire mieux. – La relation de ce coup de foudre à été donnée par M. Hirn, correspondant de l’Institut.

 

Foudre à Monument Valley (Utah/Arizona - USA) 

 

Dans l’été de 1865, un médecin des environs de Vienne (Autriche), M. le docteur Derendingern, revenait chez lui en chemin de fer. En descendant, il s’aperçut qu’il n’avait plus son porte-monnaie, qu’on lui avait sans doute volé. Ce porte-monnaie était en écaille, portant d’un côté, en incrustation d’acier, le chiffre du docteur, deux D croisés. Quelque temps après, le docteur fut appelé auprès d’un étranger qu’on avait trouvé gisant inanimé sous un arbre et qui avait été frappée par la foudre. La première chose que le docteur remarqua sur le malade, sur fut son chiffre comme photographié sur la peau de la cuisse. Qu’on juge de son étonnement ! Ses soins parvinrent à ranimer le malade, qu’il fit transporter à l’hospice. Là le docteur annonça que dans les vêtements devait se trouver le porte-monnaie en écaille. Le fait fut vérifié. L’individu frappé par la foudre était le voleur. Le fluide, en l’atteignant, avait été attiré par le métal du  porte-monnaie, et, en fondant le chiffre incrusté, en avait, par un de ses effets bizarres si connus, laissé la trace sur le corps.

 

Le 4 septembre 1864, trois hommes étaient occupés à cueillir des poires près du bourg de Nibelle (Loiret), lorsque la foudre tomba, contourna l’arbre en forme de vis et tua l’un des hommes. Les deux autres reprirent connaissance, et l’un d’eux portait sur sa poitrine, très distinctement daguerréotypées, des branches et des feuilles de poirier.

 

Nous pourrions ajouter à ces photographies produites par le tonnerre les vingt-quatre autres cas réunis par notre confrère l’astronome A. Poey ; nous pourrions rappeler avec Raspail qu’un enfant, ayant été foudroyé pendant qu’il dénichait un nid sur un peuplier, garda sur sa poitrine le dessin du nid et de l’oiseau ; citer l’exemple de Mme Morosa, de Lugano, qui, assise près d’une fenêtre pendant un orage, eut soudain, comme complément d’une commotion, une fleur parfaitement dessinée sur sa jambe, et qui ne s’effaça jamais ; rapporter l’histoire de ce marin foudroyé dans la rate de Zante (îles Ioniennes) et qui reçut sur la poitrine la photographie du numéro 44 qui était attaché à l’un des agrès du bâtiment ; mais nous nous bornerons à compléter ces effets étranges par celui-ci, qui impressionna singulièrement la fin de l’avant-dernier siècle.

 

Le 18 juillet 1689 la foudre tomba sur le clocher de l’église Saint-Sauveur, à Lagny, et imprima sur la nappe de l’autel les paroles sacrées de la consécration, à commencer par :

Qui pridie quam pateretur…jusqu’aux dernières Haec quotriescumque fecertis, in mei memoriam facietis, en omettant les paroles mêmes de l’Eucharistie : HOC EST CORPUS MEUM, et HIC EST SANGUIS MEUS. Ce texte était imprimé de droite à gauche. Le canon de l’autel, qui le portait, était tombé sur la nappe, et avait été reproduit, à l’exception des paroles omises qui étaient imprimées en rouge. La photographie nous aide aujourd’hui à comprendre cette reproduction partielle. Mais on conçoit qu’un tel prodige ait frappé, sous le siècle de Louis XIV, ceux qui l’ont observé.

 

 Ville de Lagny où se déroula l'incident de kéraunogrpahie  

de l'Eglise Saint Sauveur le 18 Juillet 1689.

 

Commentaires d’Adama :

 

Ces cas de photographies naturelles, par la foudre, sont très intéressants. Ils méritent d’être connus et posent certaines questions. Notamment ; existe-t-il quelque part dans le monde, des photographies du à la kéraunographie, sur des supports naturels. Serait-il possible qu’une scène de la préhistoire par exemple, ait pu être figé dans les parois d’une grottes naturelle ? La grotte faisant office de chambre noire. C’est parfaitement possible, quoi qu’il en soit, le procédé de transfert de cette image sur un élément soit naturel, soit artificiel, reste sans réponse, et demeure un mystère de la science.

 

 

 

 Foudre à Paris - France



14/10/2006
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