Livre : Traduction Corso le jour après Roswell suite b)
Pendant 50 ans, ce fut comme ça que les secrets de Roswell furent maintenus secrets et ça continue encore aujourd'hui. Ceux qui cherchent des documents Gouvernementaux déclassés afin de trouver les secrets de Roswell et les contacts que maintiennent les USA avec ceux qui les visitent, trouveront des projets, nom de code après nom de code, chacun avec ses propres dossiers, son propre système de classification, sa propre administration militaire ou gouvernementale, son propre budget et même ses propres rapports sur des documents hautement classifiés. Tous ces projets avaient la même fonction. Gérer la relation en cours avec les visiteurs extraterrestres découverts à Roswell. Ainsi, à chaque niveau, une fois la sécurité violée, pour n'importe qu'elle raison, une partie du secret était révélée à travers la dé-classification, pendant que le reste était emmené dans un nouveau projet classifié ou déplacé dans un projet déjà existant.
Pour ceux qui travaillent dans la logique militaire et gouvernementale, le gouvernement est dynamique, très réactif. Pendant toutes les années après Roswell, ils n'ont pas été seulement une poignée à vouloir savoir ce qui s'était réellement passé, ils étaient des centaines voire même bien plus. En fait, ils n'ont jamais caché la vérité, elle a toujours été là, les gens ne savaient pas ce qu'ils regardaient et ne reconnaissaient donc pas ce qu'ils voyaient.
Le projet BLUE BOOK fut créé pour calmer le Public et le satisfaire d'avoir un organisme qui permette de rapporter les observations. Les projets "GRUDGE" et "SIGN" étaient classés au plus haut niveau de sécurité afin de permettre aux Militaires d'enquêter sur les observations qui n'étaient pas explicables par des ballons, des oies, ou la planète Vénus. BLUE FLY et TWINKLE avaient d'autres buts, comme par exemple camoufler d'autres projets comme HORIZON, HARP, RAINBOW et même la SDI (Space Defense Initiative). Tous avaient en commun la technologie extraterrestre. Mais personne n'en a rien su.
Quand des journalistes, aujourd'hui, décrivent des rencontres extraterrestres, ils se tordent de rire ou vendent l'histoire aux tabloïds, lesquels impriment un dessin d'Extraterrestre avec une grosse tête, des yeux en amande, et six doigts. À nouveau tout le monde rigole, mais c'est ce à quoi ces Choses ressemblent réellement parce que Corso en a vu une en partance pour Wright Field.
Les soucoupes volantes ont vraiment volé au-dessus de Washington en 1952 et il y a plein de photos et de rapports de radars pour le confirmer. Mais ils nièrent tout et ils encouragèrent les écrivains de Science-fiction à faire des films comme "THE MAN FROM PLANET X" pour dégonfler la pression à propos de la vérité sur les soucoupes volantes. C'était appelé camouflage avec révélation limitée et ça marchait plutôt bien. Si le Public pouvait s'en amuser voire même s'en effrayer, en suivant des voies pourvues de leurres placés à cet effet par le Groupe de travail, il serait moins à même de tomber sur ce que nous faisons réellement. Mais que se passait-il réellement ?
Comme l'avait suggéré le Général Twining, dans son rapport, la "Technologie étrangère" était la section pour effectuer des recherches sur les objets extraterrestres de Roswell. "Technologie étrangère" était un terme qui englobait beaucoup : De l'hélicoptère Français, au Mig Russe capturé.
Et si quelques débris technologiques d'un étrange vaisseau en forme d'aile arrivaient dans les bureaux des R&D ?
Toute cette recherche était classifiée parce qu'il s'agissait de mises au point d'armes contre les Russes et les journalistes le savaient. Donc les R&D n'avaient rien à dire. Les R&D étaient la couverture parfaite. Tout ce qu'avait à faire Corso, c'était de chercher quoi faire avec les objets qu'il possédait.
"Venez Phil, allons-y" dit le Général Trudeau à Corso par l'intercom de son bureau.
Corso rejoignit Trudeau dans son bureau. C'était une routine répétée 3 ou 4 fois par jour. Trudeau voulait être mis au courant en personne parce que les murs avaient des oreilles au Pentagone. Leurs discussions étaient toujours privées.
"Donc maintenant, vous savez comment le paquet est arrivé ?" demanda Trudeau. Sur une feuille, Corso avait tracé le chemin de l'information de Roswell du 509e Groupe jusqu'à Fort Bliss, puis de là, à Wright Field, le point de dissémination.
"Je me doutais que cela n'était pas arrivé par la Poste" dit-il, "Je ne pense pas qu'Elle avait un camion assez gros."
"Est-ce que cela peut nous aider à trouver ce que nous devons faire ?" demanda t'il.
Même s'il avait été négligé pendant des années, il était clair que le bureau des R&D était la destination voulue de ce paquet. Le Général Twining, plus que quiconque, savait combien le budget des R&D était protégé pendant les années de Guerre Froide.
Corso comprenait désormais comment la censure s'était mise en place et il voyait maintenant combien le plan du Général était brillant. À moins qu'ils ne fassent partie du groupe de travail d'Eisenhower, même les membres de la Sécurité Nationale de la Maison Blanche ne savaient pas que les R&D servaient de dépôt pour les objets de Roswell. Corso en faisait partie. En fait, c'est jusqu'à ce qu'il voie les dossiers par lui-même que Corso réalisa ce que Twining et son groupe de travail avaient accompli. Au moment où Corso était à la Maison Blanche, tout était, apparemment, de l'histoire ancienne. Les gens étaient plus inquiets à propos des informations sur les observations qui inondaient chaque jour le projet BLUE BOOK que par l'histoire oubliée de Roswell.
Trudeau voulait savoir ce que les recherches de Corso avaient données et ce qu'il savait sur Roswell pendant ses années à la Maison Blanche et ce qu'il avait vu.
"Phil, nous savons tous les deux que le paquet que vous possédez n'est pas une surprise." dit Trudeau.
Corso ne répondit pas car en répondant à cela, il brisait la confidentialité auquel il était assigné par l'équipe de N.S.C. à la Maison Blanche.
"Vous n'avez rien à dire officiellement" continua t'il, "et je ne vous en veux pas. Mais vous pouvez me donner vos impressions sur la façon de parler des gens qui travaillaient pour le Groupe."
"Je n'ai pas travaillé pour le Groupe, mon Général" dit Corso, "Et quoi que j'ai pu voir ou entendre, est dû au fait que c'est passé à côté de moi. Pas parce que j'étais supposé travailler dessus."
Mais Trudeau poussa Corso à se rappeler comment la N.S.C. avait traité avec le Groupe et combien l'équipe du Centre des Renseignements, à la Maison Blanche, pressait pour avoir toute l'information possible sur ce que faisait le Groupe.
Bien sûr, Corso se rappelait de ce qui avait pu se passer à Roswell, à propos de ce qui se cachait derrière le projet BLUE BOOK et aussi à propos de ces lumières survolant Washington en 1952. En 1961, avec les informations que Corso venait de recueillir, il pouvait voir clairement ce qu'il n'avait pas compris en 1955. Il ne comprenait pas pourquoi la CIA était si agressive à propos des observations répétées d'ovnis et pourquoi elle cherchait toutes les informations possibles sur la technologie de Roswell.
Trudeau voulait savoir comment travaillait la bureaucratie, combien d'activités différentes gérait lui-même le Groupe. Le Général W. B. Smith avait remplacé Forrestal après son « suicide » durant la deuxième année de l'Administration Truman. À travers les questions du Général Trudeau, Corso se rendit compte que non seulement il connaissait déjà parfaitement l'histoire mais qu'en plus il savait quels types de problèmes rencontreraient les R&D et comment les résoudre.
Ce Groupe était au-dessus du Top-secret et officiellement, n'avait pas le droit d'exister.
Des sous-groupes furent formés pour enquêter sur des zones spécifiques de la Recherche. Ces groupes avaient des niveaux de classifications inférieurs. Le groupe devait déterminer ce qui pouvait être diffusé au public et ce qui devait rester secret, coûte que coûte.
Comme dans l'histoire des cabanes, les membres du groupe créèrent de nouvelles structures de protection pour l'information qu'ils devaient préserver.
Le camouflage officiel pliait sous le poids de l'information que le Groupe devait étudier. La structure du groupe a changé depuis sa formation à la fin des années 40. Ce qui avait commencé comme un groupe de vieux amis était devenu un désordre incontrôlable dans les cinq années à suivre.
Beaucoup de morceaux du gâteau s'échappaient alentour et chaque branche militaire voulait une part du "budget noir". Il était donc nécessaire d'avoir une Administration entière juste pour gérer les gestionnaires de la censure. Ainsi, à un certain moment, en cours d'Administration Eisenhower, le grand camouflage semblait craquer. Personne ne savait ce que faisaient les autres.
Dans les années 50, une cascade d'effets se développa. Ce qui avait commencé par une simple opération de camouflage s'était fragmenté en plusieurs petites unités. Les fonctions de contrôle et de commandement commençaient à faiblir et comme un sous-marin faisant surface, des morceaux d'information émergeaient. Le CIC de l'Armée, une des forces les plus efficaces pour préserver le secret de Roswell, avait faibli à cause de la CIA et du FBI qui poussaient derrière.
À la fin des années 50, le schéma original pour perpétrer le camouflage était défectueux. Les fonctions étaient maintenant gérées par une série de groupes individuels dans les agences militaires et civiles, chacun avait accès à une information limitée, et chacun poursuivait ses propres recherches et enquêtes et chacun se comportait comme si le Super Groupe du renseignement était aux commandes.
Mais comme le Magicien d'Oz, il n'y avait pas de super groupe du Renseignement. Ses fonctions avaient été absorbées par les différents groupes, mais personne n'en parlait parce que ce Groupe n'était pas supposé exister officiellement. Et, pendant les quarante années suivantes, chaque agence crût être gérée par des gens hauts placés.
Rappelez-vous les files d'attente de voitures pendant la crise pétrolière de 1973. Quand un conducteur, pensant qu'une station d'essence était ouverte, attendait à la pompe, 50 minutes après, d'autres voitures attendaient derrière lui. De grandes files de voitures attendaient derrière des pompes qui n'ouvraient jamais parce qu'elles n'avaient pas d'essence.
C'était ce à quoi ressemblait le grand camouflage pendant l'ère Kennedy.
"Il n'y a personne à la maison" dit Trudeau en lisant les notes de Corso, "personne excepté nous. Nous devons faire notre propre politique."
Trudeau était Général, le produit d'un procédé politique et de l'approbation du Congrès. Les Généraux sont faits par le Gouvernement, pas par l'Armée. Ils se trouvent entre le Gouvernement et la vaste machine militaire. Les Généraux sont là pour créer la conduite à suivre afin que la politique militaire fonctionne telle qu'elle est censée le faire.
Trudeau s'apprêtait à appliquer une politique là où 10 ans de groupes de travails secrets avaient échoué : exploiter la technologie de Roswell.
"J'ai besoin de vous pour me dire ce que vous avez trouvé et aussi pour trouver le chemin à suivre en dehors du bureau" dit Trudeau. "Il y a sûrement quelques pièces technologiques dans vos dossiers qui pourraient faire des armes que nous pourrions utiliser pour un de nos hélicoptères. Qu'avons nous à disposition ?" dit-il "Nous devons faire quelque chose sinon personne ne le fera."
Cinq ou six personnes, à la Navy, à l'Air Force et à l'armée savaient ce que possédaient les R&D et ils ne diraient rien à quiconque dans leurs branches respectives et rien à la CIA. Donc, dans le cas où ça devrait se passer dans la bureaucratie militaire, la censure deviendrait la censure de la censure, laissant chacun d'entre eux libre de faire ce qu'il veut.
Les Renseignements Militaires disaient que les Soviétiques étaient si infiltrés dans les secrets Américains qu'au Kremlin ils savaient des choses avant que les Militaires Américains soient mis au courant par le Congrès.
L'Armée savait que le KGB avait pénétré la CIA et le responsable de la CIA avait fait partie intégrante du Groupe de travail sur les soucoupes volantes depuis les années 50. Donc, quels que soient les secrets que le Groupe possédait, ce n'était certainement pas des secrets pour le KGB. Mais le KGB et la CIA n'étaient pas réellement les adversaires que tout le monde pensait.
Ils s'espionnaient les uns les autres, si bien qu'en fin de compte ils fonctionnaient comme une seule organisation. Ils étaient tous Espions professionnels. L'information est un pouvoir à utiliser. Vous ne la donnez pas simplement à vos responsables politiques, Républicains, Communistes ou autres, juste parce qu'ils vous le demandent. Vous ne pouvez pas croire les Politiciens, mais vous pouvez croire les autres espions. Les espions étaient donc, finalement, fidèles à leurs groupes et tous les groupes jouaient le même jeu. La CIA, le KGB, les Services Secrets Britanniques et d'autres Agences de Renseignement étaient loyaux envers eux-mêmes et leur profession en premier lieu, seulement ensuite vis à vis de leur gouvernement respectif.
Les Militaires savaient que le KGB, pas le Parti Communiste officiel, récupérait le maximum d'information sur le gouvernement Soviétique et la CIA sur le gouvernement Américain. Des organisations professionnelles d'espionnage comme la CIA et le KGB avaient tendance à se préserver eux-mêmes et c'est pourquoi pas plus les Militaires Russes que les Militaires Américains n'avaient confiance en eux.
Si l'on examine la grande guerre de l'espionnage pendant la Guerre Froide, on s'aperçoit que la CIA et le KGB se comportaient comme une seule organisation. Corso pensait qu'il y avait une raison à cela. Il savait qu'Ils pensaient que les Autres étaient trop stupides pour garder le monde en sécurité. Corso le pensait car il a connu des agents du KGB pendant son activité, il a de plus bénéficié de suffisamment d'information pour se faire une image de l'Union Soviétique durant les années 50 et 60 et cette image était très différente de ce que l'on pouvait lire en première page du "New York Times".
Ils savaient que dans les années 50 et 60, la CIA avait été infiltrée par le KGB et que la plupart des gens du Pentagone jouaient à l'espion entre eux. Ils changeaient d'itinéraires pour aller travailler, utilisaient toujours de fausses histoires pour tester les lignes téléphoniques non sûres, exploraient leurs bureaux à la recherche de micros espions, utilisaient toujours un code lorsqu'ils parlaient avec d'autres sur un sujet sensible.
Ils avaient un agent de renseignement qui lui-même avait des amis dans l'armée Russe qui ne croyaient pas plus au KGB qu'à la CIA. Si le nom de Corso était associé à une histoire, cet agent le prévenait, mais il ne prévenait jamais la CIA. Dans la capitale de son propre pays, ce genre d'information permit à Corso de rester en vie.
La CIA a suivi Corso de très prés pendant ses 4 années à la Maison Blanche. Cela le rendit malade. Puis lorsqu'il revint à Washington, en 1961, pour travailler avec le Général Trudeau, la CIA recommença sa surveillance rapprochée. Le jour suivant, après avoir dit à son patron ce qu'il allait faire, Corso alla directement à Langley, Virginie et entra dans le bureau de son vieil adversaire, le directeur des opérations de camouflages, Frank Wiesner, un des meilleurs amis du KGB.
Corso dit à Wiesner qu'hier serait la dernière journée durant laquelle il se promènerait sans arme. Il posa son 45 sur le bureau de Wiesner et lui dit que s'il voyait encore une surveillance rapprochée le lendemain, Wiesner serait retrouvé dans le Potomac avec deux trous à la place des yeux.
Wiesner lui dit, "Vous n'en ferez rien, mon Colonel". Mais Corso lui rappela qu'il savait très précisément où tous les cadavres étaient incinérés. Tous ces gens qu'il avait fait assassiner par son incurie et pire encore lors de sa coopération avec les Russes. Il raconterait tout ce qu'il savait au Congrès.
Wiesner se rétracta. Lors d'un voyage à Londres, Wiesner se suicida, il fut trouvé pendu dans sa chambre d'hôtel.
Corso n'a jamais raconté son histoire. Deux ans plus tard, en 1963, un des amis de Wiesner à l'Agence lui dit que tout était "Pour rire". Ça faisait partie d'un processus pour recruter Corso à la CIA après son départ à la retraite de l'Armée. Mais Corso voulait travailler pour le Sénateur Strom Thurmond, au Comité des Relations Etrangères et pour le Sénateur Richard Russel à la Commission Warren.
Leurs connaissances communes sur la CIA et le KGB faisaient que lorsque Trudeau exigeait que la CIA sorte pendant les délibérations sur le budget, il savait parfaitement que toute la discussion serait passée au KGB dans les 24 heures.
La CIA était l'ennemi. Vous ne deviez croire personne. Donc il fut évident qu'avant 1961, plus personne ne se rappelait ce que l'Armée avait reçu de Roswell. Tout ce qu'avaient à faire Trudeau et Corso, c'était d'élaborer leur propre stratégie sans faire participer la CIA et les Espions du Gouvernement.
Donc quand le Général Trudeau disait qu'ils devaient faire silence radio sur le paquet de Roswell, Corso savait exactement de quoi il parlait. Si personne ne sait ce que vous possédez, ne le divulguez pas. Mais si vous pensez que vous pouvez en tirer quelque chose à l'extérieur, dites-le. Utilisez toutes les ressources à votre disposition mais ne dites pas tout à tout le monde ce que vous faites. Les seules personnes présentes dans la pièce étaient Trudeau et Corso.
Le Général Trudeau promit, "Je ne dirais rien si vous ne dites rien, Phil."
"Il n'y a personne à part nous, mon Général" répondit Corso.
Dés lors ils commencèrent à élaborer une stratégie. "Hypothétiquement" dit Trudeau, "quelle est la meilleure conduite à tenir pour exploiter ce que nous avons sans que quiconque ne devine que nous faisons quelque chose de spécial ?"
"Simple mon Général" dit Corso, "Nous ne faisons rien de spécial"
"Vous avez un plan ?" questionna Trudeau.
"Plus une idée qu'un plan" commença Corso, "Mais elle commence comme ça : c'est ce que vous avez demandé. Si nous ne voulons pas que quelqu'un pense que nous faisons quelque chose sortant de l'ordinaire et bien, nous ne ferons rien qui sorte de l'ordinaire. Quand le Général Twining a fait ses recommandations au Président Truman et à l'Armée, il n'a pas suggéré qu'ils feraient quelque chose de différent avec ce dossier qu'avec les dossiers habituels. Donc travail habituel. C'est comme cela que le groupe opérait. Ce qu'ils ont fait, c'est d'organiser un plan de travail même si ça n'avait jamais été fait auparavant. C'était le camouflage : Ne changez pas les choses mais utilisez vos procédures habituelles pour manipuler cette technologie extraterrestre."
"Donc, quelles sont vos recommandations ? " demanda Trudeau.
"Nous allons suivre le même chemin que ce bureau a toujours utilisé : les rapports." dit Corso, "Je vais écrire des rapports sur la technologie extraterrestre comme tout autre rapport sur une technologie étrangère. Ce que je vois, ce que je pense des potentiels, où nous pouvons les développer, avec quelles entreprises et avec quels styles de contrats."
"Quand commencez-vous ? " demanda le Général.
"Je vais établir une liste du dossier, je vais aller voir les Scientifiques autorisés avec lesquels nous pouvons agir en confiance, comme Oberth et von Braun, pour des conseils."
"Je vois ce que vous voulez dire" dit Trudeau, "bien sûr, nous allons lister tous nos Entrepreneurs dans la Défense, aussi. Pour savoir lesquels ont des contrats de développements en cours qui nous permettraient d'y insérer nos projets directement."
"Exactement, les contrats existants seront la couverture sur ce que nous développerons." dit Corso, "Rien ne sortira de l'ordinaire parce que nous ne commencerons jamais rien qui ne soit déjà commencé dans un contrat précédent."
"C'est juste un grand brassage" dit Trudeau.
"Ce que nous allons seulement faire" dit Corso, "C'est de mélanger la technologie actuelle en cours de développement avec la technologie extraterrestre et nous allons laisser les entreprises déposer leurs propres brevets d'inventions."
"Bien sûr" réalisa Trudeau, "S'ils possèdent leurs propres brevets, nous aurons complètement inversé l'étude de la technologie."
"Exactement, c'est cela. Personne ne le saura jamais. Nous ne dirons jamais aux entreprises d'où vient cette technologie, ainsi le monde connaîtra l'histoire de ces brevets comme faisant partie de l'histoire des inventions."
"C'est une couverture parfaite" dit le Général, "Où allez-vous commencer ?"
"Je vais écrire mes premières analyses et recommandations cette nuit." promit Corso, "Il n'y a pas un moment à perdre."
Corso commença son propre rapport par les rapports d'autopsies dans lequel il indiqua :
"Il faisait état d'un être de 110 cm. Le corps semble décomposé et les photos elles-mêmes ne sont pas très utilisables sauf pour la curiosité. Ce sont les rapports médicaux qui sont intéressants. Les organes, les os, et la peau sont différents des nôtres. Le coeur de la créature et ses poumons sont plus gros que ceux des humains. Les os sont plus fins mais semblent plus solides comme si les atomes étaient alignés pour une plus grande résistance à la tension. La peau démontre aussi un alignement atomique différent avec ce qu'il semble avoir pour finalité de protéger les organes vitaux des rayons cosmiques ou des ondes gravitationnelles que nous ne comprenons pas.
Les rapports médicaux suggèrent que les médecins ont été plus surpris par les similitudes entre l'être trouvé dans le vaisseau et l'être humain que les différences (note : les rapports de la NSC font référence à cette créature comme une entité biologique extraterrestre ou EBE). En particulier le cerveau est plus gros dans l' EBE mais différent du nôtre."
Corso décrivit tout ça pendant une des nombreuses nuits qu'il allait passer cette année-là, ébauchant des notes qu'il taperait plus tard dans des rapports officiels qui ne seraient vus que par le Général Trudeau et apportant des conclusions qui ressembleraient plus à de la Science-fiction qu'à la réalité.
Corso pensait que ses rapports ne verraient jamais la lumière du jour. Dans la réalité quotidienne du monde, ils semblaient, même maintenant, fantastiques. Est-ce que c'était réellement ce qu'il avait écrit ? ou quelqu'un d'autre ?d'où venaient les idées ?
"Si l'on considère les facteurs biologiques similaires qui affectent l'être humain, comme les coureurs de fonds pour lesquels le coeur et les poumons sont plus gros que la moyenne, les montagnards dont la capacité pulmonaire est plus grande que ceux qui vivent au niveau de la mer et même aux athlètes dont l'alignement musculaire est différent des autres, on peut supposer que les EBE représentent la fin d'un processus génétique pour les adapter aux voyages spatiaux de longues distances, dans un environnement électromagnétique et à des vitesses telles que décrites dans la théorie de la relativité d'Einstein ?
(note : le Dr Herman Oberth suggéra qu'il faudrait considérer l'appareil de Roswell, non pas comme un vaisseau spatial, mais comme une machine temporelle. Son rapport technique sur la propulsion est joint.) ".
8 – L'E.B.E.
Les EBE sont décrites dans les rapports d'autopsies plutôt comme des robots humanoïdes que comme une forme de vie. Vie fabriquée spécialement pour les voyages longue distance dans l'espace et le temps.
En été, Corso fit son premier rapport pour le Général Trudeau. Et quel rapport ! Il donnait le ton pour tous les autres ainsi que les recommandations que ferait Corso pour le Général pendant les deux années suivantes. Ce rapport commença avec la plus grosse trouvaille : les Extraterrestres eux-mêmes.
Les rapports médicaux et les photos, qui se trouvaient devant Corso, lui suggéraient que la Créature était remarquablement adaptée à un long voyage spatial.
Par exemple, le temps biologique.
Les médecins de Walter Reed émettaient l'hypothèse que le temps devait passer très lentement pour cette Entité parce qu'elle possédait un métabolisme très lent, mis en évidence, disaient-ils, par les énormes capacités du coeur et des poumons. La physiologie de cette créature indiquait que ce n'était pas une créature qui avait un corps devant travailler dur pour se sustenter. Un gros coeur impliquait qu'il battait moins vite qu'un coeur humain pour conduire le fluide, comme du fluide lymphatique, à travers un système circulatoire limité, primitif et de capacité réduite.
Le résultat devait être que l'horloge biologique battait moins vite que celle d'un humain et probablement permettait à la créature de voyager sur de grandes distances dans un temps biologique plus court que celui d'un humain.
Le coeur était en état de décomposition avancé au moment où les chercheurs de Walter Reed avaient mis la main dessus. Ils pensaient que l'atmosphère Terrestre était légèrement toxique pour les organes de la Créature. Le personnel médical du 509e Groupe avait rapidement mis dans un gel de préservation une de ces créatures : ce que Corso avait vu des années auparavant.
Les médecins pathologistes de Walter Reed furent incapables de déterminer avec certitude la structure du coeur de la créature excepté qu'il fonctionnait comme une réserve passive de sang ainsi que comme une pompe qui ne travaillait pas de la même façon qu'un coeur humain. Ils disaient que le coeur de l'Extraterrestre semblait avoir un diaphragme musculaire interne qui devait travailler plus dur qu'un coeur humain parce que les créatures devaient survivre dans une zone de gravité réduite, en tout cas, telle que la gravité est comprise actuellement.
Comme les chameaux stockent l'eau, la Créature stockait une atmosphère respirable dans ses poumons de grande capacité. Ces poumons travaillaient comme un réservoir d'essence, envoyant l'atmosphère, très lentement, dans le système de la Créature.
À cause de son gros coeur et de la capacité de ses poumons, les Chercheurs croyaient que ça permettait de réduire le transport d'un volume important d'atmosphère pendant le voyage. Les créatures ne faisaient que 120 cm de haut et les poumons occupaient une grande partie de la cage thoracique. Cela indiquait aussi que peut-être la créature était spécialement conçue pour les voyages de longues distances.
Ils pensaient que le coeur et les poumons étaient "Bio-fabriqués" et donc le squelette aussi.
Bien qu'elle soit en état de décomposition avancée, les os de la Créature ressemblaient à de la fibre. Ils étaient comparables aux os humains tels que : côtes, sternum, clavicules et pelvis. Les pathologistes spéculèrent sur les os qui étaient plus flexibles que ceux d'un humain et plus résistants. Ceci pouvait avoir pour but d'absorber les chocs. Les créatures semblaient bien adaptées, avec ce type de squelette, aux chocs et aux forces extrêmes.
L'équipe de récupération, à Roswell, avait signalé que deux Créatures vivantes après le crash avaient des difficultés pour respirer notre atmosphère. Peut-être était-ce dû au fait qu'elles avaient été éjectées de leur vaisseau, non protégées de notre gravité ou de notre atmosphère. Personne ne le savait. Personne ne savait non plus si la créature morte peu après le crash était morte à causes des blessures causées par les armes des sentinelles ou pour d'autres raisons. Les témoins militaires racontèrent des histoires différentes à propos de la Créature qui survécut et qui essaya de s'échapper.
Certains disaient qu'elle luttait pour respirer, d'autres disaient qu'elle agonisait uniquement après avoir été "flinguée" par les sentinelles. Corso pensa que c'était peut-être la forte gravité de la Terre qui l'avait d'abord fait paniquer. Ça pouvait expliquer sa respiration laborieuse. Puis après avoir été "flinguée", elle avait de la peine à respirer en raison de ses blessures. Le rapport médical ne mentionnait rien à propos de gaz toxique ou d'une atmosphère quelconque que la Créature aurait pu respirer.
Si le vaisseau de Roswell était un appareil de surveillance, comme le pensaient des Chercheurs à Wright Field, alors il est probable que les Créatures n'avaient pas l'intention de quitter ce vaisseau. C'était un vaisseau équipé avec un appareillage capable de percer la nuit en utilisant la différence de température des objets pour créer une image visuelle permettant aux occupants du vaisseau de voir dans l'obscurité. Et parce qu'il pouvait apparaître et disparaître des écrans radars, les chercheurs pensaient que les Créatures restaient simplement à l'intérieur du vaisseau et observaient.
Peut être que d'autres types de vaisseaux de la même culture étaient équipés pour atterrir ou effectuer des missions à l'extérieur ce qui permettaient à l'équipage de sortir sans conséquences aucunes. Les médecins ne spéculèrent pas là-dessus.
Ce qui intrigua ceux qui inspectaient le vaisseau, une fois envoyé à Wright Field, c'était la totale absence de nourriture et de moyens pour la préparer. Il n'y avait aucun garde-manger à bord. À l'époque ou le voyage dans l'Espace était de la science-fiction, les analystes militaires étaient toujours au travail pour formuler des idées sur la façon d'intégrer cette technologie. Ce n'était pas pour voyager vers d'autres planètes mais pour naviguer autour de la Terre. Si vous voulez mettre des hommes en orbite terrestre, comment allez-vous gérer leurs déchets, fournir l'oxygène adéquat et les nourrir pendant des périodes prolongées ?
Après avoir développé un véhicule assez puissant pour mettre un vaisseau en orbite autour de la Terre, le garder assez longtemps pour qu'il puisse effectuer sa mission était le problème suivant.
Le vaisseau de Roswell semblait avoir résolu ce problème, mais il n'y avait aucune indication sur la façon de préparer la nourriture et comment gérer les déchets.
Il y avait beaucoup de spéculations de la part des Chercheurs à propos de la composition de ces créatures et de ce qui pouvait les nourrir. D'abord, les médecins étaient plus intéressés par les similitudes entre les Créatures et les humains que par les différences. Plutôt qu'une apparence hideuse d'insecte ou de reptile mangeur d'homme comme dans "La Guerre des mondes", ces Créatures ressemblaient à de petites versions d'hommes, différentes voilà tout. C'était sinistre.
Bien que les médecins n'aient pas pu définir les fonctions chimiques de leurs corps, ils avaient déterminé qu'elles ne contenaient pas de nouveaux organes. Le rapport que Corso avait en sa possession suggérait une nouvelle organisation des organes qui nécessitait une plus ample évaluation avant de formuler une opinion. Un intérêt spécifique en était le fluide qui servait de sang à la Créature mais qui servait aussi à réguler les sécrétions glandulaires de façon plus marquée que dans un corps humain. Pour ces entités biologiques, les systèmes sanguins et lymphatiques semblaient combinés. Si un échange nutritionnel se produisait entre ces deux systèmes, cet échange pouvait seulement prendre place à travers la peau de la Créature parce qu'elle ne possédait ni organes digestifs ou intestinaux.
Le rapport médical révélait que les créatures étaient recouvertes d'une pellicule protectrice, d'un seul tenant, une autre peau dans laquelle les atomes étaient alignés afin de fournir une meilleure résistance tissulaire et une grande flexibilité. Un examinateur décrivit que ceci lui rappelait une toile d'araignée. Ça semblait très fragile mais était très résistant. La qualité unique de la toile d'araignée provient de l'alignement de ses fibres qui permet de résister à une grande pression.
Le vêtement, ou seconde peau, de la créature avait été littéralement tissé autour de son corps, lui fournissant une parfaite peau protectrice. Les médecins n'avaient jamais rien vu de tel.
L'alignement des fibres du vêtement suggérait aux médecins qu'il pouvait aussi protéger le porteur des rayons cosmiques qui bombardent tout vaisseau évoluant dans l'espace. Les organes internes semblaient si fragiles et si grands que les médecins de Walter Reed pensaient que sans ce vêtement, la Créature aurait été trop vulnérable au constant bombardement de particules d'énergie. Tout voyageur de l'espace subirait, sans protection, le même sort : il cuirait comme dans un four à micro-ondes. Le bombardement de particules à l'intérieur du vaisseau serait si intense qu'il accélérerait la structure atomique de la Créature et la chaleur résultante l'aurait littéralement cuit.
Les médecins étaient fascinés aussi par la peau interne de cette Créature. Elle ressemblait à une couche de peau de tissus gras comme ils n'en avaient jamais vu auparavant. Elle était, de plus, complètement perméable comme si elle faisait constamment des échanges chimiques avec les systèmes sanguin et lymphatique. Était-ce la façon dont la Créature se nourrissait et la façon dont les déchets étaient gérés ?
La très petite bouche et l'absence de système digestif, troublèrent les Chercheurs, au début, parce qu'ils ne savaient pas comment ces Créatures se nourrissaient. Mais leurs hypothèses selon lesquelles les processus chimiques de la peau et peut-être même le « gaspillage chimique » lors de la circulation, pouvaient peut-être expliquer l'absence de moyens pour la gestion de nourriture et l'absence de déchets dans le vaisseau.
Corso pensait que ces Créatures n'avaient pas besoin de nourriture ou de toilettes parce qu'elles n'étaient pas des formes de vies, juste une sorte de robot ou d'androïde. Une autre explication suggérée par les ingénieurs de Wright Field était que ce vaisseau devait être juste un petit vaisseau qui ne s'éloignait pas trop d'un plus gros. Le métabolisme démontrait qu'elles pouvaient survivre pendant des périodes prolongées en se nourrissant d'une petite ration alimentaire jusqu'à leur retour à la base. Ni les ingénieurs, ni les médecins n'avaient d'explication sur l'absence de toilettes à bord du vaisseau.
Personne ne concevait le circuit des excréments. Corso pensait que la peau de la créature était plus ressemblante à une écorce de plante qu'à de la peau humaine. Cela pouvait expliquer l'absence de nourriture et de toilettes. Une attention toute particulière fut apportée, lors de l'autopsie, au cerveau de ces Créatures, leurs tailles, nature et anatomie.
Des témoins lors de la récupération du vaisseau, avaient signalé l'impression de recevoir des sensations de la Créature mourante. Sensations de douleurs et de souffrances. Personne n'entendit la Créature produire un son, les sensations pouvaient être de la télépathie. Les témoins avaient déclaré qu'ils n'avaient pas entendu de mots distincts dans leurs cerveaux, juste des sensations, plus simples que des phrases mais aussi plus complexes parce que ces mêmes témoins étaient capables de prendre part, non seulement à la souffrance de cette Créature, mais aussi à son désarroi, comme si elle pleurait les autres qui avaient péri dans le vaisseau.
Les médecins pensaient que le cerveau extraterrestre, disproportionné en relation au cerveau humain et à la taille de cette Créature, était constitué de quatre parties. Les Créatures étaient mortes et leurs cerveaux avaient commencé à se décomposer. Même avec ces Créatures vivantes, la technologie médicale de 1947 n'aurait rien fait de plus, faute des scanners à ultrasons des laboratoires d'aujourd'hui. Les médecins n'avaient pas de moyens pour évaluer la nature des lobes ou des "sphères" comme ils les appelaient dans un rapport. Excepté la grande interrogation sur la nature du cerveau et de son pouvoir psycho-kinétique, les rapports étaient très légers en véritables données.
Une des preuves possibles de la manière de travailler des cerveaux extraterrestres était ce que Corso appelait dans ses rapports : "Le bandana".
Cet objet ressemblait à un bandeau de tête sans aucun ornement ou décoration. Fabriqué dans une sorte de plastique flexible avec des senseurs et des contacts électriques similaires à ceux d'un électroencéphalogramme.
Cet élément était placé autour du crâne de l'Extraterrestre, juste au-dessus des oreilles, à l'endroit où le crâne commençait à s'enfler pour contenir le gros cerveau. En ce temps-là, les rapports de Wright Field indiquaient que les ingénieurs pensaient que ça pouvait être une sorte d'appareil de communication, comme le micro des pilotes pendant la Deuxième Guerre Mondiale.
Inutile de dire que pendant les quelques heures durant lesquelles cet objet s'était trouvé à Walter Reed, plus d'un officier du 509e Groupe l'avait mis autour de la tête pour voir ce que ça produisait. Au début, ça ne faisait rien. Il n'y avait pas de boutons, pas d'interrupteurs, pas de fils électriques, rien qui ne puisse suggérer que c'était un panneau de contrôle.
Personne ne savait comment l'allumer ou l'éteindre. Cette bande n'était pas vraiment ajustable bien qu'elle soit assez élastique pour s'adapter à toutes les têtes. Toutefois, les rapports indiquaient que quelques Officiers qui avaient un tour de tête assez large pour l'avoir en contact avec toute la surface du crane avaient eu le choc de leur vie.
Les Officiers signalèrent comme une sensation de picotement dans le crâne et un impressionnant ballet de couleurs changeantes et qui explosaient sous les paupières alors qu'ils le tournaient autour de la tête et posaient les capteurs à différents endroits du crâne.
Ces rapports de témoins suggéraient à Corso que ces senseurs stimulaient différentes parties du cerveau et en même temps échangeaient des informations avec le cerveau. Cet objet était un système sophistiqué pour traduire les impulsions électriques, du cerveau des Extraterrestres en ordres spécifiques de fonctionnement. Peut-être cela permettait-il de gérer les systèmes de propulsion et de navigation du vaisseau.
C'est seulement lorsqu'ils développèrent le projet de recherche sur les ondes cérébrales que Corso comprit ce qu'ils possédaient et comment il devait être développé. Cela prit très longtemps pour récolter les fruits de cette technologie mais 50 ans après Roswell, des versions de ce système sont devenues un composant du système de navigation de quelques uns des hélicoptères les plus sophistiqués et plus tard une interface électronique pour les jeux sur ordinateurs individuels.
Les ingénieurs du 509e Groupe étaient aussi surpris par l'absence de contrôles traditionnels et de système de propulsion dans le véhicule crashé. D'après ces rapports et les objets, Corso imagina que les clefs pour comprendre ce qui faisait bouger et ce qui dirigeait le vol du vaisseau n'était pas dans le vaisseau lui-même mais dans la relation entre les pilotes et le vaisseau. Avec l'hypothèse d'un système de guidage par ondes cérébrales, cela démontrait un concept de guidage de vol révolutionnaire dans lequel le pilote était le système. Corso pensait que c'était de cette façon que se faisait la navigation du vaisseau, avec une relation directe entre les ondes cérébrales du cerveau des pilotes et les systèmes de contrôles.
Les ondes cérébrales étaient interprétées par le 'bandana' qui servait d'interface. Corso ne reçut jamais de copie de l'autopsie de l'extraterrestre que la Navy avait reçu du Général Twining. Il avait seulement lu les rapports militaires. Initialement, les cadavres furent stockés à Wright Field, puis ils furent envoyés dans d'autres services. Quand l'Air Force devint une branche à part de l'Armée, les corps stockés à Wright Field, ainsi que le vaisseau, furent envoyés à la base de Norton, Californie où l'Air Force commença ses expériences pour dupliquer la technologie du véhicule.
L'Air Force étudia les capacités de vol du vaisseau et comment s'en défendre.
Ces expériences eurent lieu à Norton, puis finalement, à Nellis, Nevada, au fameux site de Groom Lake où la technologie Stealth fut développée. L'Armée n'était intéressée que par les systèmes d'armements à bord du vaisseau et leur réutilisation possible dans ses propres installations.
Le vaisseau original de Roswell resta à Norton où l'Air Force et la CIA maintinrent une sorte de musée extraterrestre. Mais les expériences sur la réplique du vaisseau extraterrestre continuèrent pendant les années durant lesquelles les Ingénieurs cherchèrent à adapter les systèmes de navigation et de propulsion à la technologie actuelle et ça continue encore..
Corso n'a jamais vu le vaisseau à Norton mais il vit assez de rapports passer dans son bureau pour savoir quel en était le secret et comment il était mû. Il n'y avait pas de système de propulsion conventionnel pour expliquer le vaisseau de Roswell. Il n'y avait pas de moteur nucléaire, pas de fusées, pas de réacteurs. Certains du R&D cherchèrent à adapter le système de guidage du vaisseau à la technologie actuelle. Mais des années 1960 aux années 1970, ils échouèrent pour le rendre opérationnel. Le vaisseau de Roswell était capable de déplacer la gravité à travers la propagation d'ondes magnétiques. Une fois ceci découvert, les Ingénieurs cherchèrent comment le vaisseau pouvait contenir sa capacité électrique et comment les pilotes pouvaient vivre à l'intérieur d'un champ magnétique.
Le résultat ne serait pas seulement une grande découverte, mais aussi des bénéfices chiffrés en milliards de dollars au travers de contrats de développements pour une nouvelle génération d'appareils militaires aériens et de sous-marins.
Les premières révélations sur la nature du vaisseau et son interface avec le pilote arrivèrent très rapidement pendant les premières années de tests à Norton. L'Air Force découvrit que le véhicule entier fonctionnait comme un conducteur géant. Le vaisseau stockait lui-même l'énergie nécessaire pour propager la vague magnétique afin de le soulever afin qu'il puisse atteindre des vitesses supérieures à 7000 km/h.
Les pilotes n'étaient pas affectés par la force G durant l'accélération parce qu'à l'intérieur du vaisseau, tout se passait comme si la gravité était pliée autour de l'onde développée par le vaisseau. C'était peut-être comme voyager à l'intérieur d'un ouragan. Mais comment l'interface travaillait-elle entre les pilotes et l'onde générée ?
Corso écrivit dans son rapport à Trudeau que le secret de ce système pouvait se trouver dans le vêtement que portait les créatures. Ces créatures n'étaient pas simplement les pilotes d'un véhicule, elles étaient partie intégrante du circuit électrique de ce véhicule, le déplaçant de la même façon que l'on bouge un muscle. Le vaisseau était simplement une extension de leurs propres corps parce qu'il était lié à leurs systèmes neurologiques. Donc ces créatures étaient capables de survivre de manière prolongée à l'intérieur d'un haut champ d'énergie en devenant le circuit primaire de contrôle de l'onde.
Elles étaient protégées par leurs vêtements qui les recouvraient de la tête aux pieds. Leurs vêtements les rendaient capables de faire un avec le vaisseau, de faire partie de l'onde. En 1947, c'était une technologie si nouvelle qu'elle était effrayante et frustrante. Si les Américains pouvaient reproduire seulement la source d'énergie de l'appareil, ils obtiendraient une technologie qui dépasserait toutes les formes de propulsions à réactions classiques.
C'est ce qu'ils essayent encore de faire aujourd'hui, 50 ans après le crash de Roswell.
Corso voulait commencer son propre rapport avec les rapports d'autopsies des Extraterrestres et ensuite sur ce qu'ils pouvaient comprendre de la technologie du vaisseau spatial.
Corso entra dans le bureau du Général Trudeau et dit : "Voici le rapport que vous attendez, mon Général".
Ce rapport contenait bien plus que Trudeau ne le pensait parce que le sujet était nouveau et compliqué. Corso savait qu'il traitait de quelque chose qui pouvait changer le monde. Il était dans les R&D et avait la responsabilité de ce matériel comme le Général Twining l'avait prédit, 50 ans plus tôt.
Corso avait trouvé des pièces d'un puzzle pour une nouvelle ère de technologie. Pendant des années, les Scientifiques avaient imaginé ce que pourrait être un voyage dans l'espace, spécialement depuis que les Russes avaient lancé Spoutnik. Les plans pour une base militaire lunaire étaient développés par l'Armée dans les années 50 sous la responsabilité du Général Arthur Trudeau mais cela avait été stoppé en raison de la création de la NASA. Ces plans avaient pour but de se confronter avec les problèmes de voyage dans l'Espace. Mais le vaisseau montrait qu'une race extraterrestre s'était adaptée elle-même au voyage dans l'espace, aux différentes gravités, aux rayons cosmiques et aux ondes magnétiques.
Tout ce qu'avaient à faire les R&D, c'était utiliser les vastes ressources militaires et industrielles à leur disposition pour récolter les fruits de cette technologie.
9 – Les projets démarrent
« C'est un rapport diabolique », dit le Général Trudeau, en regardant la liasse de papiers que Corso lui avait emmené ce matin-là. Corso avait attendu depuis 6h00 du matin son retour au Pentagone. «Que faites-vous? Vous avez passé la nuit à écrire?»
« J'ai fait quelques heures supplémentaires » dit Corso, « je ne veux pas passer trop de temps avec ce dossier dingue quand les gens sont supposés travailler. »
Le Général sourit mais au fond était impressionné.
La Recherche militaire et les Agences de développements étaient mises sous pressions par le Congrès afin d'obtenir des succès. Le projet Horizon dormait dans sa propre armoire et prenait la poussière.
Il y avait un intérêt croissant dans l'Armée sur le fait qu'elle soit impliquée avec les Français en Indochine contre le Vietcong.
C'était une guerre que les Américains ne pouvaient pas gagner mais qui pomperait toutes les ressources de la vraie guerre avec l'Europe de l'Est.
Donc, plutôt que de marquer quelques buts, le Général Trudeau avait besoin de projets pour garder les Agences civiles sous pression et empêcher la fuite de leurs ressources.
Le Général Trudeau poussa pour un plan tactique.
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