Maison hantée à Beuvry - France - 1907

(Camille Flammarion - Les Maisons Hantées )

LA MAISON HANTEE DE BEUVRY

 

Beuvry,  gros bourg de sept mille habitants (1923), à 8 kilomètres de Béthune, en plein pays noir.

"Notre voyage trop tardif, écrivait dans un rapport (Annales des sciences psychiques, février 1907) M. Chaplain, ingénieur, ne nous a pas permis d'assister aux phénomènes, qui avaient cessé depuis plusieurs jours. Néanmoins, nous avons pu, malgré la défiance du propriétaire, pénétrer dans la maison, en interroger les habitants et examiner sur le mobilier les traces incontestables de violence avec laquelle il a été traité.

Les premiers faits remontent au 3 janvier. M. Sénéchal, qui tient un petit commerce d'épicerie, habite la maison, avec sa femme déjà âgée et complètement impotente, par suite d'une paralysie qui la tient clouée dans son fauteuil depuis plusieurs années, et une jeune fille d'environ quinze ans qui leur sert de servante.

A partir du 3 janvier, les meubles de la maison commencèrent à danser une sarabande insenscée. Les chaises volèrent d'une pièce à l'autre, vinrent se briser contre les tables ou les murs; les vases, les objets de ménage tombèrent à terre, en morceaux; le comptoir de la boutique fut renversé; des caisses de savon sautèrent au-dessus de lui; des chaussures montèrent l'escalier; un plat à viande sortit du four et vint tomber dans la chambre à coucher, une carafe tomba à terre sans se briser, mais, replacée, reprit le même chemin et cette fois se brisa.

Tous ces faits se passaient pendant le jour et cessaient à la tombée de la nuit. Ils avaient toujours lieu dans la pièce où était la jeune servante et jamais en son absence. Cette fille ayant pris un congé de quelques jours, la maison retrouva sa tranquillité et les phénomènes reparurent au moment de sa rentrée dans la maison.

Un autre caractère est que jamais personne n'a vu les objets se mouvoir : on entendait un bruit derrière soi, on se retournait et on constatait la chose. La jeune servante, elle-même, n'a jamais vu le mouvement se produire. Les époux Sénéchal n'ont pas remarqué un état spécial chez la jeune fille; elle vaquait à ses occupations normalement.

Quelques jours avant notre arrivée, M. Sénéchal avait congédié sa servante. Depuis lors, aucun fait ne s'est reproduit. Nous avons fait notre possible pour retrouver la jeune fille, mais sans succès. Les époux Sénéchal désolés de ce qui s'est passé chez eux, ont refusé absolument de donner l'adresse de leur servante."

                                                     Paul Chaplain, ingénieur.

 

Vue d'artiste de Beuvry, près de Béthunes

 



15/09/2006
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