qu'est-ce que la Kippa?
Voici quelques renseignements sur la Kippa, extraits du livre : "Le Judaïsme de A à Z" de Jacob Newman.
KIPPA: Calotte que les hommes juifs pratiquants portent sur la tête, conformément à la tradition, quand ils n'ont pas d'autre couvre-chef. La Bible ne mentionne aucune obligation de ce genre, mais déjà à l'époque du Talmud, il était considéré comme méritoire d'avoit la tête couverte pendant la prière et même en principe; certains Sages se font un honneur de n'avoir jamais parcouru plus de quatre coudées (daleth ammoth) la tête nue, afin de se rappeler constamment que la Chekhina (la Présence divine) est au-dessus d'eux. Depuis le Moyen Age, l'usage a prévalu, aussi bien chez les Achkenazim que chez les Sefardim, de garder la tête couverte en signe de piété, et pour les femmes mariées aussi par décence. Avoir le chef découvert (guillouy roche) est assimilé à une conduite frivole (kallouth roche) et condamné de ce fait par Maïmonide. Par la suite le fait de se découvrir, surtout pendant la prière ou à la synagogue, a été taxé de houkkath ha-goï, parce qu'il est de règle dans l'Eglise chrétienne. A l'heure actuelle, par respect pour la tradition, les juifs pieux portent toujours un couvre-chef quand ils prient, s'adonnent à l'étude sacrée, prononcent des bénédictions, citent la Tora, mangent et boivent.
Autre source: Les Symboles du Judaïsme par Marc-Alain Ouaknin:
LA KIPPA: C'est une petite calotte brodée ou en tissu que les hommes portent sur la tête en permanence. Les formes sont différentes selon les communautés et peuvent avoir des dimensions très variables. Ainsi dans les communautés Braslav (mystiques Juifs originaires de Russie), la Kipa est très large et couvre l'ensemble de la tête; elle est brodée, de couleur blanche ou crème et présente un petit pompon à son sommet. Dans les communautés orthodoxes séfarades (d'origine espagnole, d'Afrique du Nord ou de pays de langue arabe), la Kipa se porte sous le chapeau noir; nettement plus petite que celle des Braslav, elle est brodée noire. Dans les communautés orthodoxes ashkénazes (d'origine allemande ou d'Europe de l'Est), la Kipa se porte aussi sous le chapeau noir, mais elle est noire et en tissu. Dans les communautés qui ne se définissent pas par leur orthodoxie, qui acceptent la modernité et son généralement sionistes (c'est-à-dire qui reconnaissent la légitimité et la centralité de l'Etat d'Israël), la Kipa est brodée et peut être de toutes les couleurs. En réalité, le port de la Kipa n'est pas une obligation émanant de la Tora (Pentateuque), c'est plutôt une coutume qui, au fil des siècles, s'est transformée en une obligation.
Depuis le XVIIIe s., la Kipa remplaçant petit à petit le turban chez les Séfarades et les grands chapeaux chez les ashkénazes, est devenue un signe de piété et d'identification juive. Le sens exact de la Kipa n'est pas bien connu; c'est surtout un signe d'humilité de l'homme dans sa relation à Dieu.
L'homme place une limite symbolique au-dessus de sa tête pour montrer sa finitude. Symbole qui peut être compris dans un autre sens, nécessité de mettre une limite au-dessus de soi-même pour pouvoir la franchir et se dépasser...