La Belle et la Bête un film initiatique

La Belle et la Bête, un film initiatique…

 

 

                L'impossible amour d'une Belle et d'une Bête.

Deux êtres que tout sépare vont unir leurs âmes en un chant sacré.

Ils vont s'élever l'un et l'autre au delà des lois, des préjugés.

Nous avons tous un peu d'elle, un peu de lui.

 

 

Tourné en 1945 sous la direction de Jean Cocteau, ce film est bien  plus qu'une œuvre cinématographique. Il s'agit d'un film initiatique, avec plusieurs lectures possibles. Nous pouvons y voir la lutte entre l'instinct et l'humanité, la maîtrise de soi. Tout le monde se souvient encore de ces étonnantes mains tenant des torches, dans un château intemporel, où le temps semblait figé, comme en un espace sacré.

Le film présente des citations plastiques des tabeaux Vermeer pour les décors réalistes de la maison du marchand,  et des gravures de Gustave Doré pour le château, qui ajoute à l'ambiance surnaturelle des lieux.

Pour un universitaire français, le film présente des analogies avec l'alchimie : ainsi la rose par lequel le malheur arrive ne serait autre que «la quintessence», le fameux «cinquième élément» qui, selon l'ésotérisme occidental, «gouverne l'air, l'eau, la terre et le feu» ; le parc où vit recluse la bête présenterait de nombreux aspects «animiques»; et, pour reprendre la terminologie alchimique la belle serait «le mercure», la bête le soufre et le cheval blanc le sel.

Nous pouvons également déceler dans cet opus cinématographique, des influences mythologiques, avec Diane, et peut être une influence d'Ovide avec ses métamorphoses. La rose qui scelle le destin de la bête, jusqu'à ce que la belle arrive, est ici un élément négatif par son piquant. Il ne s'agit pas de la rose mystique, mais plutôt d'une fleur ensorcelée qui jeta une malédiction sur le prince.

C'est un film surréaliste et surnaturel, onirique, qui parle à chacun d'entre nous, éveillant une réflexion sur la nature de l'Homme, sur ce qu'il peut faire de meilleur comme de pire. Le château est superbe, il évoque un univers en dehors de ce monde. Un lieu magique et enchanté, où les lois des hommes n'ont plus cours et où la bête vit dans le souvenir d'une gloire passée. Mais la fin heureuse se transforme en une véritable transfiguration de la bête devenu Prince, et montant aux cieux dans des nuées.

Les décors et costumes sont de Christian Bérard, ils ont été réalisé avec des matériaux de fortune après guerre, mais l'inspiration de Christian Bérard a permis d'en faire de véritables merveilles qui ont permis de donné au film, ces superbes rendus.

Ce film unique en son genre, a reçu le Prix Louis Delluc en 1946, sa première date de sortie en France fut le 29 Octobre 1946.

Réalisateur  : Jean Cocteau

Distribution : Jean Marais (La Bête/Le prince/Avenant)
                      Josette Day (Belle)
                      Mila Parély (Félicie)
                      Nane Germon (Adélaïde)
                      Michel Auclair (Ludovic)
                      Raoul Marco (L'usurier)
                      Marcel André (Le père de Belle)

 

Quelques photos du film

 

 La belle et la bête par Cocteau

 

 

 

 

 

 

 

 

 



01/04/2006
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