Apocalypse de Jean, Rose-Croix et Mormonisme

Apocalypse de Jean, Rose-Croix et Mormonisme

 

Le petit caillou blanc et le nom secret ou l'identité céleste

 

Par

 

Sariah, Thot et Jacob

 

 

Le chapitre 2 verset 17 de l'Apocalypse de Jean dans la Bible, nous donne une indication dont la portée est à la fois théologique et mystique :

 

17    Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises ! Au vainqueur, je donnerai de la manne cachée et un caillou blanc ; sur ce caillou est écrit un nom nouveau que personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit.

 

Ce verset est présent avec une application au sein de l'ancienne fraternité des Rose-Croix, dont la manifestation visible commence au XVII e siècle en Allemagne. Dans la Rose-Croix de l'époque, le nom caché et véritable semble être en pratique. Et nous retrouvons cet usage au sein du Mormonisme avec cette révélation donnée au Prophète Joseph Smith :

 

 

Doctrine et Alliances Section 130:10 -11

 

 

10  Alors la pierre blanche mentionnée dans Apocalypse 2:17 deviendra pour chaque personne qui en recevra une un urim et un thummim par lesquels les choses qui ont trait aux royaumes d'un ordre supérieur seront révélées;

11  Et à chacun de ceux qui entrent dans le royaume céleste est donnée une pierre blanche sur laquelle est écrit un nouveau nom que nul ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit. Le nouveau nom est le mot-clef.

 

Dans le Mormonisme le nom est un véritable mot sacré de reconnaissance, qui donne accès au Royaume céleste, dans une Réintégration de l'état originel de la vie prémortelle. Ce thème théologique est également en partie présent, sous une forme différente,  dans le « Traité de la Réintégration de l'âme » de Martinès de Pasqualy, où le but est de redevenir un esprit et une âme pure dans l'état Adamique.

 

Voici l'enseignement des Rose-Croix à ce propos, que j'extrais du livre de Sédir « Histoire des Rose-Croix » édition de 1932 aux « amitiés spirituelles ».

 

Au vainqueur, dit le Saint-Esprit dans l'Apocalypse, je donnerai la manne cachée et un caillou blanc, et sur le caillou un nom nouveau, qui n'est connu de personne, excepté de celui qui le reçoit.

 

Le vainqueur, c'est celui qui a traversé et dépassé lui-même et toutes choses. La manne cachée, c'est un sentiment intérieur, une joie céleste. Le caillou est une petite pierre, si petite qu'on la foule aux pieds sans doucleur (calculus, caillou ; de calcare, fouler). La pierre est blanche et brillante comme la flamme ronde, infiniment petite, polie sur toutes les faces, étonnamment légère. Un des sens que présente ce caillou pourrait être le symbole de Jésus-Christ. Jésus est la candeur de la lumière éternelle ; il est la splendeur du Père ; il est le miroir sans tache, en qui vivent tous les vivants. Au vainqueur transcendant ce caillou blanc est donné, portant avec lui la vie, magnificence et vérité. Ce caillou ressemble à une flamme. L'amour du Verbe éternel est un amour de feu ; ce feu a rempli le monde, et il veut que tous les esprits brûlent en lui. Il est si petit, ce caillou, qu'on peut le fouleur aux pieds sans le sentir.

 

Le Fils de Dieu a justifié l'étymologie du mot calculus. Obéissant jusqu'à la mort et jusqu'à la mort de la croix, il s'est anéanti. Non plus homme, mais ver de terre, opprobre du genre humain et mépris de la populace, il s'est mis sous les pieds des Juifs, qui l'ont foulé sans le sentir. S'ils eussent reconnu Dieu, ils n'eussent pas dressé sa croix. Il y a plus, aujourd'hui Jésus est petit et nul dans tous les cœurs qui ne l'aiment pas. Cette magnifique petite pierre est ronde et égale à elle-même sur toutes ses faces. La forme ronde, la forme de la sphère rappelle la vérité éternelle, sans commencement ni fin. Cette égalité d'aspect que présente de tous côtés la forme sphérique indique la justice qui pèsera tout avec équité, rendant à chacun ce qui lui est dû.

 

Ce que donnera la petite pierre, chacun le gardera éternellement. Ce caillou est extraordinairement léger. Le Verbe éternel ne pèse rien ; il soutient par sa vertu le ciel et la terre. Il est intime à chacun, et n'est saisi par personne. Jésus est l'aîné des créatures, et son excellence les surpasse toutes ; il se manifeste à qui il veut, là où il va, porté par sa légèreté immense ; notre humanité est montée par dessus tous les cieux, et s'est assise à la droite du Père.

 

« La pierre blanche est donnée au contemplateur ; elle porte le nom nouveau, que celui-là seul connaît qui la reçoit. »

 

Tous les esprits qui se retournent vers Dieu reçoivent un nom propre. Le nom dépend de la dignité plus ou moins excellente de leurs vertus, et de la hauteur de leur amour. Notre premier nom, celui de notre innocence, celui que nous recevons au baptême, est orné des mérites de Jésus-Christ. Si nous rentrons en grâce, après l'innocence baptismale perdue, nous recevons du Saint-Esprit un nom nouveau et ce sera un nom éternel. »

 

Fin de citation de l'œuvre de Sédir.

 

Ramus en Illinois (USA) présente un magnifique cadre champêtre propice à la méditation où à la prière

 

Ce texte fort riche est emprunt de culture catholique de son époque à certains endroits, mais possède également une véritable inspiration ésotérique, et même hermétique au sens de l'art d'Hermès. Le nom nouveau et secret est donc ici un gage d'une nouvelle vie. Et le Mormonisme par l'intermédiaire de Joseph Smith, qui en reçu la révélation le 2 Avril 1843 à Ramus en Illinois. Dans l'Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours, le nom est révélé au Temple, et doit demeurer à jamais secret, car il est comme nous l'avons dit, un véritable passe pour le monde céleste. Il s'agit en fait de la véritable identité céleste de tout un chacun.

 

Il existe également la tradition d'un « nomen mysticum » au sein de la Franc-Maçonnerie, dans le degré ou grade de Rose-Croix pratiqués par certains rites spécifiques (le nomen mysticum n'étant pas présent dans tous les rites maçonniques), trace tangible du passage et/ou de l'influence de l'énigmatique confrérie des R+C au sein de l'Ordre Maçonnique.

 

Dans l'Egypte antique, changer de nom indique changer de programme de vie, lorsque l'ont veut nuire par exemple, on va marteler son nom, cette pratique est courante en Egypte. Et elle a perdurée dans la magie « moderne ». La diction du nom d'une personne dans un rite magique est essentielle, les forces mis en œuvre se réunissent alors vers l'objectif donné par le magicien. Ce fut une pratique qui exista et qui existe encore dans les campagnes.

 

Dans la Bible, plusieurs personnages importants changeront de nom sur indication du Seigneur, citons ces exemples :

 

Genèse XVII ; 5

5        On ne t'appellera plus du nom d'Abram : ton nom sera Abraham, car j'ai fait de toi le père d'une multitude de nations.

 

Genèse XVII ; 15 :

 

Dieu dit encore à Abraham : Pour ce qui est de ta femme Saraï, tu ne l'appelleras plus Saraï ; mais son nom sera Sara.

 

Genèse XXXII:28 

 

(L'homme) reprit : Jacob ne sera plus le nom qu'on te donnera, mais Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur.

 

 Le combat de l'ange avec Jacob par Delacroix (Eglise Saint-Sulpice - Paris)

 

Néhémie IX:7 :

 

  C'est toi, Éternel Dieu, qui as choisi Abram, qui l'as fait sortir d'Our des Chaldéens et qui lui as donné le nom d'Abraham.

 

 

 

Esaïe LXII :2  Alors les nations verront ta justice Et tous les rois ta gloire ; Et l'on t'appellera d'un nom nouveau Que la bouche de l'Éternel déterminera.

 

Jérémie XX:3 

 

Mais le lendemain, Pachhour fit dégager Jérémie des entraves. Et Jérémie lui dit : Ce n'est pas le nom de Pachhour que l'Éternel te donne, c'est celui de Magor–Missabib.

 

 

Jean 1:42 

 

Il le conduisit vers Jésus. Jésus le regarda et dit : Tu es Simon, fils de Jonas : tu seras appelé Céphas –– ce qui se traduit : Pierre.

 

 

Nous pouvons constater à la lecture de ces versets bibliques que la pratique du changement de nom est courante lorsqu'un événement divin arrive, le Père Céleste garde pour chacun d'entre nous une appellation que la plupart des Gentils ignorent, mis à part les initiés par leurs traditions et les Saints des Derniers Jours qui ont retrouvés cette pratique par Révélation.

 

Les Compagnons des différents devoirs prennent également un autre nom, en rapport avec leur métier et leur région, et ne seront plus désignés à l'intérieur du Compagnonnage que par ce nom nouveau.

 

Le Judaïsme enseigne que quelquefois le changement de nom peut éloigner l'ange de la mort, notamment dans le cas de maladies graves comme le dit le Talmud de Babylone. Cela recoupe parfaitement ce que dit la Tradition à ce propos, le changement de nom opère comme une sorte de transmutation, c'est un autre nom, c'est un autre personnage, c'est une alchimie de l'onomastique sous le regard bienveillant de l'œil qui voit tout.

 

Platon lui même parle avec beaucoup de justesse de ce que signifie le « nom » dans la République chapitre VII , XV. Nous citons un court extrait de ce qu'il enseigne : Selon toute apparence, les noms établis avec justesse se trouvent parmi ceux qui ont rapport aux choses éternelles et à la nature, car c'est ici surtout que l'établissement des noms à du être fait avec soin : peut-être même quelques-uns d'entre eux ont-ils été formés par une puissance plus divine que celle des hommes.

 

Dans la Bible, la première action d'Adam est de « nommer » les choses. Voici le texte en Genèse chapitre II, 19/20

 

19  Le Seigneur Dieu façonna de la terre tous les animaux de la campagne et tous les oiseaux du ciel. Il les amena vers l'homme pour voir comment il les appellerait, afin que tout être vivant porte le nom dont l'homme l'appellerait.

20  L'homme appela de leurs noms toutes les bêtes, les oiseaux du ciel et tous les animaux de la campagne ; mais, pour un homme, il ne trouva pas d'aide qui fût son vis–à–vis.

 

Le nom identifie, c'est aussi ce qui nous différencie et nous permets d'exister en tant que « soi ». Le fait qu'Adam nomme les êtes vivants le crée lui même humain différencié des autres êtres dans la Création. Le nommé, c'est également l'usage de la Parole créatrice.

 

Le choix d'un nouveau nom pour les initiés à la Maçonnerie et au Compagnonnage, et le fait d'être appelé par Révélation d'un autre nom pour les Mormons et les Rose-Croix de la Fama nous fait penser à cette Ecriture située en Ephésiens IV ; 22

 

22  il s'agit de vous défaire de l'homme ancien qui correspond à votre conduite passée et qui périt sous l'effet des désirs trompeurs,

 

Cette phrase de Paul est pleine de vérité, le changement de nom nous révèle notre identité céleste, mais également, nous initie au sens le plus profond du terme à un processus de transformation où le vil plomb se transformera en or, l'homme devient alors nouveau.

 

Une fois de plus, les traditions se retrouvent, et dans le cas de Joseph Smith, ce qu'il reçut comme révélation à propos du nom secret, et très semblable à ce que connaissaient les Rose-Croix de la Fama des temps jadis. La Rose-Croix était un ordre profondément mystique, et quelque part Joseph Smith est un véritable Rose-Croix au sens de l'accomplissement par le travail accompli ici bas pour l'œuvre glorieuse de Dieu.

 

Sariah

Thot

Jacob.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



22/09/2007
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