Géométrie et géophraphie sacrée en Chine

La science dans la Chine antique : géométrie et géographie sacrée

 

Nuwa mesure le ciel

 

Nous présentons ici un extrait du livre d’Abel Rey « la science orientale avant les Grecs », chez Albin Michel, 1930. La présentation est intéressante, en revanche, l’analyse de la cartographie chinoise antique, qualifiée de « puérile » par l’auteur, montre une méconnaissance de l’approche symbolique et cosmogonique de cette cartographie, qui prend ses assises non sur la mesure du monde, mais sur une vision sacrée de l’Univers. D’où ces cartes qui décontenançaient notre auteur ! Malgré tout, ce texte reste intéressant.

 

 

« Les Chinois ont donc su, de bonne heure, tant dans leurs pressentiments géométriques que dans leur astronomie, manier le carré et le cercle. Et ces deux figures ont fourni, d’assez  bonne heure aussi, des moyens projectifs de représentation. Les Chaldéens s’étaient montrés grands amateurs de tables numériques. Les Chinois nous apparaissent comme amateurs de tableaux. Dans leur métrique, dont le triangle rectangle de côtés 3, 4 et  5 est, à leur dire, la pierre angulaire, ils se sont servis, nous l’avons vu, de la décomposition du carré en carrés plus petits et en triangles.

 

Le cercle et le carré, avec les nombres 3 et 4, représentaient, nous le savons, le ciel, le parasol céleste, et la terre, le char terrestre. Mais cette figuration rudimentaire fut poussée et compliquée. « Dans l’un des plus anciens documents chinois connu sous le nom de Tribut de Yu, le schéma de l’Empire (c’est-à-dire du monde terrestre, car la seule expression désignant l’Empire est celle de « Dessous du ciel ») est constitué par des carrés concentriques orientés Nord-Sud. Le carré central (royaume du Milieu) est celui qui est administré directement par le Fils du Ciel ; ensuite vient la zone des fiefs relevant immédiatement de lui ; puis celle des seigneurs médiats, puis des peuplades tributaires, et ainsi de suite, le degré de civilisation étant indiqué par la proximité du centre et l’indépendance complète signifiant la sauvagerie absolue.

 

Plus tard, vers la fin du IVe siècle, sous les influences hindoues elles-mêmes, peut-être mêlées à des influences occidentales (dans les notices qui, seules, nous ont été conservées, on trouve, à côté d’éléments du folklore hindou, des traces du folklore hellénique), la cartographie deviendra un peu moins puérile : il s’agira alors de neuf continents, et la Chine n’y sera plus que la neuvième partie du continent Sud-Est. Mais, depuis longtemps, les Grecs savaient faire des cartes moins fantaisistes. Seul est à retenir le pressentiment de la figuration géométrique et projective qui remonte sans doute assez haut et est au moins contemporain de la tradition géométrique rapportée par le Tcheou-Pei. »



22/02/2007
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