Jusqu'ou Pythéas le Massaliote s'aventura-t-il vraiment?

JUSQU'OU PYTHEAS LE MASSALIOTE S'AVENTURA-T-IL VRAIMENT ?

 

Par

 

Pythéas et Adama

 

 Reconstitution de birème grecque, navire de combat qui n'était pas fait pour la haute mer.

 

Pythéas est un personnage hors du commun à étudier. Il est né aux environs de 380 avant notre ère, à Massalia alors colonie grecque, et qui est devenue l'actuelle Marseille. Il est l'élève du mathématicien Eudoxe de Cnide, qui lui enseigne les procédés mathématiques pour déterminer la latitude d'un lieu. Il déterminera la latitude de Massalia avec une précision digne de notre science moderne. Le géographe de la Renaissance Gassendi s'inspirera des travaux de localisation des latitudes de Pythéas pour conduire ses propre recherches. Pythéas est un astronome hors pair.

 

En 330 avant J.C. il entreprend un voyage d'exploration qui pose encore bien des questions pour l'historien. Il écrira deux ouvrages « Sur l'Océan » et « description de la terre ». Il voyagea de Gades (l'actuelle Cadix jusqu'à Thulé qui serait l'Islande). Ces livres ne nous sont parvenus qu'indirectement, par les écrits d'Eratosthène de Cyrène l'un des grands bibliothécaires de la grande bibliothèque d'Alexandrie, mais aussi de Polybe, de Pline, et de bien d'autres auteurs antiques. Strabon en parle mais pour se faire détracteur de Pythéas qu'il qualifie de menteur, tellement son odyssée défie l'imagination.

 

Il faut pourtant convenir que son récit contient bien des éléments sérieux, que des esprits non avertis de l'époque ne pouvaient prendre ne considération. Sir Wiston Churchill s'est intéressé au récit de ce navigateur antique, et qualifie son périple d'aussi important que celui de Christophe Colomb. En effet, Pythéas semble avoir atteint le continent Américain en traversant l'Atlantique avec un navire solide, et fait pour la haute Mer. Il parle dans ses relations de voyages d'exploration maritime de « mer d'algues » que certains identifient avec la Mer des Sargasses. Une fois de plus, cela mets à mal les affirmations selon lesquelles les Anciens ne faisaient que du « cabotage » le long des côtés de la « Mare Nostrum » (la Méditerranée). Par ailleurs, Pythéas s'est même aventuré sur la Baltique et sur la « mer gelée » ce qui est un exploit non négligeable.

 

Reconstitution d'une trirème pouvant tenir la haute mer, peut être semblable au navire de Pythéas le Massaliote.

 

Pythéas prouvera la rotondité de la terre, décrira avec précision le cercle polaire et ses phénomènes. Il rapportera de ses voyages un calcul presque exact de la circonférence de la terre ! Et bien d'autres découvertes.

 

Enfin Pythéas nous ramène le mystère du « poumon marin » voici ce qu'en dit Polybe qui nous rapporte cette étrange découverte de notre explorateur massaliote :

 

« de ces endroits où ni la terre n'avait d'existence, ni la mer, ni l'air, mais une sorte de mélange de ces choses comme un poumon marin dans lequel la terre et la mer et toutes ces choses sont ensemble en suspension, et comme si c'était un lien entre tous, ces choses existant dans une forme dans laquelle on ne peut ni marcher, ni naviguer. »

 

Pythéas nous dit que ce poumon marin lui évoque la respiration de l'Océan. Encore de nos jours les spécialistes sont divisés sur ce qu'a pu bien voir Pythéas, et qui effraya son équipage pourtant aguerri aux choses de la Mer. Toutes les hypothèses ont déjà été évoquées, depuis l' observation d'une méduse géante translucide qui aurait fait penser à une sorte de poumon en Grec « pleumôn », terme repris par Platon pour désigner justement les méduses.

 

Ce phénomène du « poumon marin » incite Pythéas et son équipage à faire demi tour aux « confins du monde ». Strabon qui reste sceptique sur cette relation nous dit malgré tout cela :

 

Pythéas parle en outre des parages de Thulé et de ces lieux, dans lesquels il n'existe plus de terre proprement dite, ni de mer ni d'air, mais un mélange fait de ces choses, semblable au poumon marin, dans lequel il dit que la terre et la mer et toutes choses sont comme en suspension, comme si ce quelque chose était un lien entre tous les éléments, ne permettant ni de marcher ni de naviguer. 

 

Pour l'explorateur Paul-Emile Victor, il s'agissait du pack, le « brash-ice » formant une sorte de brume impénétrable avec la banquise et l'eau vitreuse agitée par la houle. Dont aurait été témoin Pythéas et ses hommes.

 

 

 

 Tentative de reconstitution du navire de haute Mer de Pythéas

 

 

 

 

 

 

 



18/12/2006
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 346 autres membres