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La Bibliothèque Généalogique des Mormons à Salt Lake City - Utah
Note : Un article très sympathique et intéressant, fort bien documenté malgré quelques petites erreurs, comme l'Ange Moroni par exemple n'est pas un Archange. Bien que par son importance, il l'aurait pu l'être! Mais la présentation de la Bibliothèque Généalogique et du travail généalogique est remarquable.
La Bibliothèque Généalogique des Mormons à Salt Lake City (Utah)
Par Jean LEGRAND GénéOdaLogie Centre d'Entraide Généalogique de Franche-Comté Cercle Généalogique de la Brie Société Généalogique de l'Yonne Cercle Généalogique et Héraldique de l'Auvergne et du Velay 02/1998
NDLR : Les notes de bas de page ont été insérées dans le corps du texte entre crochets [ ].
Chaque année depuis 1991, des groupes de généalogistes français se rendent à Salt Lake City, afin de travailler à la Bibliothèque Généalogique [ Son nom officiel est " Family History Library ", ce qui se traduit par " Bibliothèque d'Histoire des Familles ".] mise en place et gérée par les Mormons. Pendant près de deux semaines, ils investissent cette " Mecque des généalogistes " et y réalisent une belle moisson d'informations. Un nouveau voyage est en préparation pour le printemps prochain. Ne voudriez-vous pas vous joindre à nous ? Mais auparavant, vous souhaitez certainement disposer d'informations complémentaires. Que peut-on trouver à la Bibliothèque généalogique de Salt Lake City qui justifie un tel voyage ? Et que viennent faire les Mormons dans tout cela ?
Qui sont les Mormons ?
Le nom officiel de ceux qu'on désigne couramment sous le nom de " Mormons " est plutôt " membres de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours " (" Church of Jesus-Christ of Latter Days Saints "). Il s'agit d'une église chrétienne qui tire l'essentiel de ses préceptes d'une sorte de troisième " Testament ", complétant l'Ancien et le Nouveau, appelé le " Livre de Mormon ", qui a été révélé au début du siècle dernier par l'archange Moroni à Joseph Smith, que les Mormons considèrent comme leur premier prophète. L'archange lui a révélé la cachette où étaient dissimulées des tablettes d'or gravées, contenant le texte du Livre, rédigé en hébreu, une langue que Joseph Smith ne connaissait pas, mais qu'il a pu néanmoins traduire avec l'aide de l'archange avant que celui-ci ne les emporte.
Joseph Smith, persécuté avec ses premiers disciples, a dû très vite fuir l'état de New-York, où il vivait et où a eu lieu la révélation du Livre de Mormon, pour fonder une première communauté à Nauvoo, dans l'Illinois (région de Chicago). La petite communauté des premiers Mormons prospéra là pendant quelques années avant d'être à nouveau chassée en direction de l'Ouest, après l'assassinat de Joseph Smith et de son frère. Sous la direction du nouveau prophète, Brigham Young, et après trois années d'errance, les pionniers mormons arrivèrent enfin, en 1847, en vue du but fixé par le prophète, la plaine du Grand Lac Salé, dans ce qui n'était pas encore l'état de l'Utah. Ils y fondèrent, non loin des rives du lac, une nouvelle ville et entreprirent de mettre en valeur l'ensemble de la région, qui était encore un désert.
La ville prospéra rapidement et en 1896, lors de l'accession de l'Utah au rang d'État de l'Union, elle en devint tout naturellement la capitale. De nos jours, c'est une belle ville moderne, aux larges avenues tracées au cordeau, dominée par le Capitole, siège des organes politiques qui régissent la vie des citoyens de l'État d'Utah et surtout par le Temple mormon, une belle construction inspirée de l'architecture gothique, terminée il y a à peine un peu plus de cent ans, une éternité pour l'Américain moyen…
Quelques mises au point nécessaires
Quand on parle des Mormons, quelques clichés à la vie dure viennent tout de suite à l'esprit. Il est bon, avant d'aller plus loin, de préciser quelques points essentiels. Tout d'abord, les Mormons ne sont pas une secte et n'ont rien à voir ni avec les disciples de Moon ni avec d'autres organisations du même genre. Il s'agit d'une église, parmi les nombreuses églises protestantes qui fleurissent aux États-Unis. Elle compte neuf millions de fidèles, dont la grande majorité en Utah. Mais il y a environ 24 000 Mormons en France [ Informations relevées sur le 36 15 SDJ, service Minitel de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours en France. ]. D'autre part, la polygamie, interdite au moment de l'accession de l'Utah au rang d'État des États-Unis, n'existe plus depuis longtemps. Par contre, le cliché, lui, a la vie dure… Enfin, les Mormons sont souvent confondus avec les Amish, qui vivent en Pennsylvanie, à plus de 3 000 kilomètres de Salt Lake City, connus pour refuser totalement le progrès. Ce n'est pas le cas des Mormons, qui vivent avec leur temps et y sont parfaitement intégrés.
Quel rapport entre les Mormons et la généalogie ?
La religion des Mormons est caractérisée par l'importance exceptionnelle qu'ils donnent à la famille. Dans leur croyance, les liens familiaux ne se dissolvent même pas après la mort. Mais la condition du maintien de ces liens est de faire partie de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Pour permettre à tous ceux qui, nés avant la " révélation " du Livre de Mormon, n'ont pu être initiés, les Mormons ont prévu de pouvoir baptiser rétroactivement leurs ancêtres. Pour cela, il faut les connaître et s'organiser en conséquence pour mener des recherches. La généalogie est donc d'abord une motivation religieuse, ce qui n'exclut pas bien entendu l'intérêt personnel.
La Bibliothèque Généalogique (" Family History Library ")
La Bibliothèque Généalogique de Salt Lake City représente l'un de ces moyens de recherche que les Mormons ont mis sur pieds et ouvert gratuitement à tous les chercheurs intéressés, quelles que soient leur croyance et leur nationalité. La Bibliothèque est une émanation de la Société Généalogique de l'Utah, fondée en 1894.
La Bibliothèque est abritée dans un bâtiment moderne [ Qui dit " bâtiment moderne " en Amérique dit automatiquement " air conditionné " et même " air conditionné froid ". Prévoyez un lainage pour travailler dans la bibliothèque pour éviter rhumes ou courbatures. ] et spacieux qui comporte six niveaux. Deux de ceux-ci sont destinés à accueillir les livres et microfilms concernant l'Amérique du Nord (États-Unis et Canada), un niveau est consacré aux Îles Britanniques, un autre, qui intéresse la majorité des chercheurs français, est consacré à l' " International ", terme vague qui cache le fait que pour le moment du moins, la majorité des documents concernent l'Europe. Le sixième abrite des bureaux administratifs. Ces documents sont principalement mais pas exclusivement des microfilms. Depuis les années soixante en France, beaucoup plus tôt dans certains autres pays européens, les Mormons ont organisé, avec l'accord des autorités de tutelle des services d'archives, le microfilmage systématique des registres paroissiaux et d'état-civil. Ceci répond à la nécessité évoquée plus haut de pouvoir recenser le maximum d'ancêtres afin de les baptiser. C'est un travail de Romain. En France, près de 45% des départements sont micro-filmés [ L'état du microfilmage peut être consulté sur le 36 15 SDJ. Il est aussi publié de temps en temps dans la presse généalogique. La plupart des départements de l'Est et du Nord ainsi que plusieurs départements du Midi sont terminés. Une quinzaine d'autres, de diverses régions, sont actuellement en cours de micro-filmage. NDLR : Voir Liste des départements Français dont les registres paroissiaux et d'état civil ont été microfilmés par les Mormons ]. Les opérations continuent régulièrement et les microfilmages sont aussi repris pour les départements déjà terminés au fur et à mesure que de nouveaux registres deviennent légalement accessibles. En effet, les Mormons n'ont pas de privilège particulier et ne peuvent microfilmer que les registres que les lois locales permettent normalement de consulter. En France, ce délai est de cent ans. Après microfilmage, une copie est laissée au service d'archives, tandis que l'original est stocké dans une grotte artificielle gigantesque construite en béton sous une montagne de l'Utah, proche de Salt Lake City [ Désolé, on ne peut absolument pas visiter. ] . Dans ce formidable abri, les conditions d'hygrométrie, de température et d'éclairage sont très soigneusement contrôlées. Actuellement, on estime que plus de deux milliards d'actes, stockés sur huit cent mille bobines, attendent sous " la montagne " le jour où un chercheur voudra les faire revenir au jour, avec les précieuses informations qu'ils contiennent…
Il y a aussi une très importante bibliothèque, dont une majorité des titres est bien sûr consacrée à l'Amérique du Nord. Mais plus de quatre mille ouvrages, regroupés dans une partie du niveau international, intéressent directement les chercheurs venus de France. De plus, il y a en libre accès des quantités comparables de livres et de revues sur d'autres pays d'Europe, particulièrement les pays de langue germanique ou anglo-saxonne (mais l'Italie, l'Espagne, les pays slaves sont aussi bien représentés, sans parler d'autres régions du monde).
Ouvrages de la bibliothèque ou microfilms, ouvrages de référence et instruments de recherche, tout est en libre accès. Nul besoin de remplir un bon de sortie. Il suffit d'aller se servir et de remettre en place l'ouvrage ou la boîte de microfilm quand on n'en a plus besoin. L'organisation de la Bibliothèque fait confiance aux chercheurs et cela semble ne pas se passer trop mal… Mais si vous ne savez pas où remettre correctement en place un livre que vous venez de sortir des rayonnages, une étagère rouge en tête de chaque élément de bibliothèque est prévue pour que vous l'y déposiez. Le personnel de la bibliothèque passe régulièrement récupérer les ouvrages laissés à cet endroit et procède lui-même au rangement.
Les instruments de recherche sont de plusieurs sortes. Il y a d'abord le catalogue général de la Bibliothèque (Family History Library Catalog, ou " FHLC ") qui existe sous forme de microfiches consultables sur place à l'aide de très nombreux lecteurs en libre accès ainsi que sous forme électronique, consultable sur des ordinateurs mis à disposition en salle de lecture. Du personnel francophone et dont le dévouement est exemplaire est toujours disposé à aider le chercheur en difficulté et avec un peu d'habitude, tant la consultation des microfiches que celle du catalogue informatique ne posent guère de problèmes. Sous forme informatique, il existe aussi un fichier des ancêtres, " Ancestral File ", base de données généalogiques dont la mise à jour est régulière. Il est possible d'y faire inclure vos données. Enfin, vous trouverez un fichier des personnes décédées recensées par les chercheurs de la Bibliothèque à partir des microfilms évoqués plus haut, l'International Genealogical Index, plus connu sous ses initiales d'" IGI " [ Ce fichier contient à l'heure actuelle environ 240 millions de noms. ] . Tous ces catalogues informatiques, ainsi que d'autres dont je parlerai plus loin, sont regroupés dans un seul et même " menu " par le logiciel Family Search créé par les Mormons et dont l'écran d'accueil vous attendra sur toutes les consoles de consultation. Il est donc aisé et rapide de passer de l'un à l'autre. De nombreux ouvrages de référence, l'aide de l'informatique, la présence du personnel d'assistance, font que la recherche d'un document est toujours rapide et couronnée de succès, si bien sûr il existe dans le catalogue.
La salle de lecture internationale est divisée en plusieurs parties. La principale est celle où se trouvent les lecteurs de microfilms. Il y en a plus de 160 à ce niveau et d'autres sont disponibles, en nombre comparable, au niveau " Îles Britanniques " et à l'un des niveaux " Amérique du Nord ". Il n'y a donc pratiquement jamais de problème pour trouver un lecteur disponible. Une seconde partie du niveau international est occupée par les rangements des microfilms en libre accès.
Une partie seulement des microfilms que possède la Société Généalogique de l'Utah est présente dans les tiroirs. Elle représente les demandes les plus courantes. D'autres séries sont mises à disposition aux autres niveaux. Il n'y a aucun problème à consulter au niveau international un microfilm conservé au niveau américain ou vice-versa : on va le chercher soi-même dans le tiroir et on le replace ensuite là où on l'a trouvé. Si le microfilm qu'on recherche n'est pas présent, on peut le faire venir d'un autre dépôt proche (le délai est de l'ordre d'une heure, d'où le nom de Super Rush). Si vraiment le microfilm n'a jamais été demandé auparavant par un autre chercheur, il reste toujours la solution de le faire venir " de la montagne " : une copie en est réalisée et expédiée rapidement à la Bibliothèque, mais il faut compter alors trois ou quatre jours de délai. Toutefois, ce cas est exceptionnel. Il est possible, et tout à fait recommandé, de réserver avant le voyage les bobines de microfilms que l'on désire consulter afin de les trouver sur place le premier jour et d'éviter tout délai. Ce service offert par la Bibliothèque et par l'organisateur français des voyages a toujours particulièrement bien fonctionné. C'est un agrément supplémentaire que de voir qu'on s'est occupé de nous dès avant notre arrivée…
Une dernière partie du niveau est consacrée aux livres et revues. Pour ne citer que les rayonnages qui concernent la France, disons que toutes les provinces y sont représentées par des ouvrages de référence, des ouvrages historiques ou géographiques et des collections des revues généalogiques locales ou nationales. Il y a bien sûr des ouvrages généraux sur l'histoire de France, des atlas et des cartes, des ouvrages d'héraldique, etc… L'une des participantes du premier voyage (fin 1992) a trouvé dans les rayonnages un ouvrage qu'elle n'avait pu se procurer en France et qu'aucune bibliothèque de sa région ne détenait ! Au fil des différents voyages auxquels j'ai déjà participé, j'ai vu le contenu de cette collection s'enrichir constamment. Signalons au passage que la Bibliothèque est le seul endroit où il est possible de consulter le fichier du cabinet Andriveau, qui recense des milliers de mariages célébrés dans des grandes villes françaises avant le XXème siècle, à commencer par Paris. Ce fichier ne peut être consulté ni circuler en Europe. On trouve aussi dans les rayonnages des monographies familiales ou locales écrites par des chercheurs comme vous et moi, qu'ils ont communiquées à la Bibliothèque pour les mettre à la disposition de tous. Sur ce point, il ne tient qu'aux généalogistes d'enrichir le catalogue en publiant leurs travaux.
Tous ces documents, qu'il s'agisse des livres, revues ou des microfilms, sont librement reproductibles (dans le cadre des lois sur le copyright pour ce qui concerne livres et revues) grâce à des photocopieuses ou à des appareils reproducteurs en libre service pour un coût nominal (5 cents la photocopie, soit environ 30 centimes, 20 cents la copie d'une page de microfilm, soit 1,25 franc à peu près). Un des spectacles quotidiens de la Bibliothèque, c'est celui des généalogistes qui se rendent de leur lecteur jusqu'à la salle de reproduction, en serrant sur leur cœur " comme le Saint-Sacrement " le microfilm déroulé entre deux bobines, puis qui retournent de même vers leur place une fois les copies d'actes réalisées. Toutes ces possibilités de recherche et de copie se retrouvent à tous les autres niveaux de la Bibliothèque.
Comme j'y ai fait allusion plus haut, il y a un personnel d'assistance nombreux à chaque niveau. Au niveau international, il y a plusieurs personnes francophones. J'ai dit que leur dévouement était exemplaire, j'aurais dû ajouter aussi qu'il est inlassable. Même si vous ne savez même pas dire " yes " dans la langue de Bill Clinton, vous ne serez jamais perdu ni laissé à vous-même dans vos recherches. Ce personnel organise au besoin des cours de formation pour les personnes qui viennent à la bibliothèque pour la première fois. Ils portent sur les différents outils de recherche ou d'aide aux chercheurs mis à disposition et sont organisés en fonction des besoins ou des demandes.
Tous ces points sont essentiels et garantissent que vous ne rentrerez pas bredouille de votre voyage à Salt Lake City. Il est même possible, comme certains des participants des groupes précédents que vous repartiez avec des branches d'arbre généalogique couvertes d'ascendants que vous ne soupçonniez pas ou que vous n'espériez plus découvrir. Le cas le plus " célèbre " est celui de cette personne qui s'est découvert une branche originaire de Jersey et a pu repartir avec neuf générations complètes inespérées sans autre déplacement que d'aller passer quelques jours au niveau " Îles britanniques "…
La Bibliothèque ouvre tous les jours sans interruption de 7 heures 30 du matin jusqu'à 22 heures (sauf le lundi, où elle ferme à 18 heures). C'est-à-dire que les vrais mordus (j'en connais, mais je tairais leurs noms) peuvent passer plus de 14 heures par jour à consulter des microfilms ou des livres. Ajoutez à cela que les portes sont ouvertes six jours sur sept et voyez quelle somme de recherche il est possible d'accomplir en une quinzaine de jours de séjour. Même si l'on réserve un peu de temps à la détente ou au tourisme, un séjour à la Bibliothèque fera avancer votre enquête dans des proportions considérables. Bien sûr, il est préférable pour tirer le meilleur parti d'un voyage qui n'est quand même pas " à la porte d'à côté " de vérifier que les départements auxquels on s'intéresse ont été microfilmés par les Mormons et le cas échéant, de réserver les microfilms nécessaires. Mais, pour ceux qui ont des ancêtres nés à l'étranger, il faut aussi se rappeler que d'autres pays sont également partiellement ou totalement microfilmés. Certains pays mettent un frein aux recherches généalogiques, ou du moins ne les facilitent pas, alors qu'à la Bibliothèque, les mêmes informations sont disponibles gratuitement, sans limite et sans aucune formalité. Il y a même la possibilité d'obtenir des traductions d'actes écrits en langues étrangères, car il y a parmi le personnel d'assistance des spécialistes de toutes les régions d'Europe capables de vous aider à interpréter un acte dans à peu près toutes les langues courantes ainsi qu'en latin. D'autre part, on est au meilleur endroit possible pour faire des recherches de cousinage en Amérique : il est possible d'avoir accès aux registres de la Sécurité Sociale américaine (seulement pour les personnes décédées) et aux informations d'état-civil sur les militaires américains qui ont participé aux guerres du XXème siècle [ Ces informations sont accessibles par le biais d'options de Family Search, le logiciel de consultation du catalogue dont nous avons parlé plus haut. ] .
Il est parfaitement possible de se rendre seul à la Bibliothèque et d'y effectuer des recherches pendant le temps qu'il vous plaira. Il est plus agréable, moins coûteux et plus pratique, à mon avis, de participer à l'un des voyages qui sont régulièrement organisés depuis quelques années. Le prix en comprend l'avion, le séjour à l'hôtel (mais aucun repas) et les transferts. Les voyages se font sur des compagnies régulières. L'hôtel choisi est un équivalent de trois étoiles français situé à deux cents mètres de la Bibliothèque [ Si vous emportez des appareils électriques, n'oubliez pas que le courant, dans tous les États-Unis et au Canada, est du 110 volts 60 périodes et que les prises électriques sont différentes des nôtres. Procurez-vous un adaptateur pour les prises (on en trouve quelquefois sur place) et éventuellement un petit transfo si vos appareils ne sont pas bivoltages. ]. Il est possible de prendre le petit déjeuner et le déjeuner à la cafétéria du siège social de l'Église mormonne [ Bien qu'il s'agisse d'une " cafétéria ", on n'y sert pas de café, ni de thé. Il faut savoir que les Mormons bannissent ces deux boissons, ainsi que l'alcool et le tabac. Ces restrictions s'appliquent à la Bibliothèque et à tous les édifices de l'Église (ainsi qu'aux jardins du Temple). Elles ne s'appliquent pas à l'hôtel. Toutefois, il est bon de rappeler que les lois antitabac sont d'une façon générale fermement appliquées aux États-Unis et en Utah tout particulièrement. ], non loin de l'hôtel à des prix défiant toute concurrence : les petits déjeûners vous coûteront de 3 à 5$ selon vos choix, les déjeuners de 5 à 8$, et même peut-être moins. Il s'agit d'un libre-service. Vous pourriez aussi choisir d'aller dans un des restaurants à très bon marché proches de l'hôtel. L'un d'entre eux est juste en face, de l'autre côté de la rue. Enfin, si l'on souhaite varier un peu les repas du midi ou du soir, il ne manque pas de bons restaurants en ville, pour tous les goûts et pour toutes les bourses.
La ville de Salt Lake City et ses environs
Pour ceux qui ne souhaitent pas passer quatorze heures par jour dans un sous-sol, il y a quelques possibilités de visite ou de promenades, en ville et dans les environs.
Le monument à voir quand on est à Salt Lake City - mais si on est un fidèle de la Bibliothèque on ne peut pas le rater, il est situé juste en face c'est le Temple mormon, construit à la fin du siècle dernier. Il comprend plusieurs bâtiments, dont le Temple lui-même (où ont lieu les cérémonies de l'Église mormonne et où seuls les Mormons peuvent pénétrer), le Tabernacle, une grande salle voûtée où se produisent tous les dimanches les chœurs mormons, dont l'excellente prestation est retransmise à la télévision, une petite chapelle historique et deux " Visitors Centers " où l'on peut avoir des informations sur la religion des Mormons et sur leur histoire. Des guides polyglottes font visiter l'ensemble à la demande. En face du Temple, il y a d'une part la Bibliothèque et d'autre part un très intéressant musée de l'histoire des Mormons, dont la visite est gratuite.
D'autres points d'intérêt existent en ville. Citons surtout le Capitole, où se réunissent les Corps Constitués de l'État d'Utah, dominant la cité, la Beehive House, demeure du prophète Brigham Young, fondateur de la ville, ainsi que l'immeuble du siège de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, qui compte vingt-six étages, du haut desquels on peut admirer un superbe panorama sur Salt Lake City et ses environs. N'oublions pas un excellent restaurant panoramique au dernier étage du Joseph Smith Memorial Building, au rez-de-chaussée duquel on trouve le Family Search Center. Dans celui-ci, plus de deux cents ordinateurs et imprimantes laser vous attendent pour vous permettre d'effectuer vos recherches sur la base de données généalogiques. Un personnel attentif y est à votre disposition pour vous fournir toute l'assistance voulue si vous en éprouvez le besoin.
Ne manquez pas non plus lors de votre séjour de visiter la Cathédrale Sainte-Madeleine, située à vingt minutes à pieds de l'hôtel. Des messes y sont célébrées chaque dimanche. Il existe aussi de nombreuses églises évangélistes, baptistes, des temples protestants, des synagogues.
Si l'on souhaite faire des achats [ La Carte Bancaire Internationale (réseau VISA), la Carte American Express et d'une façon générale toutes les grandes cartes de crédit sont acceptées avec le sourire, même pour des sommes modestes, dans tous les magasins, restaurants, pompes à essence, etc. Il est également possible de s'en servir pour retirer de l'argent à des distributeurs de billets analogues à ceux dont nous disposons chez nous. De tels distributeurs sont présents non loin de l'hôtel. ] ou simplement aller flâner un moment, il y a juste à côté de la bibliothèque deux galeries commerciales, le ZCMI Center et le CrossRoads Plaza [ Salt Lake City est surnommée " Crossroads of the West ", c'est-à-dire " le carrefour de l'Ouest ". ] où l'on trouve à peu près tout ce qu'on peut imaginer, y compris de nombreux restaurants pas chers et de bonne qualité, qui font aussi bien de la restauration rapide que des spécialités mexicaines, chinoises, italiennes, grecques, etc [ Au restaurant, le service n'est jamais inclus dans le prix du repas. L'habitude est de laisser environ quinze pour cent du montant de la note sur la table, où la serveuse les récupérera. D'autre part, la loi de l'Utah interdit la vente libre de l'alcool et la majorité des restaurants n'a pas de licence pour en servir, même avec un repas. Pour s'en procurer, il faut se rendre dans des magasins spécialisés, appelés liquor stores, dont vous trouverez l'adresse en consultant l'annuaire. ]. Le CrossRoads Plaza dispose aussi d'un cinéma. Rappelez-vous, lorsque vous faites des achats aux États-Unis, que le prix affiché est toujours un prix hors-taxes. Au prix de l'étiquette on rajoute donc au moment du passage à la caisse le montant de la taxe d'État. En Utah, celle-ci est d'environ 6,5% à l'heure actuelle. Soyez donc prêts à calculer ce montant supplémentaire pour éviter les surprises. La seule exception à cette pratique concerne l'essence. A la pompe, les prix indiqués (par gallon, soit environ 3,78 litres) sont des prix TTC.
Hors de la ville, on peut aller visiter la Kennecott Mountain Copper Mine, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde (il paraît qu'on pourrait l'apercevoir de la Lune). C'est un gigantesque trou de dimensions réellement impressionnantes avec ses trois kilomètres de diamètre et ses huit cents mètres de profondeur. Les engins qui y circulent sont montés sur d'énormes pneus qui coûteraient plus de cinquante mille dollars pièce !
Non loin de Salt Lake City, mais dans une autre direction, on trouve le " This is the Place Monument " qui marque l'endroit où Brigham Young, apercevant la vallée du Grand Lac Salé, a annoncé la fin du voyage des pionniers mormons et l'établissement de la nouvelle ville. Enfin, " last but not least ", comme ils disent là-bas, il ne faut pas manquer la Timpanogos Cave (" Grotte Timpanogos "). Il s'agit d'une grotte qu'on parcourt entièrement à pieds, en sortant à un endroit différent de celui où l'on était entré [ Cette excursion est un peu particulière en ce sens qu'elle demande de prévoir d'une part une " petite laine " pour l'intérieur de la grotte, dont la température reste constamment à 6 ou 7° Celsius, d'autre part une marche d'" approche " aller-retour d'environ 5 kilomètres au total, en pente assez prononcée, en plus du parcours souterrain, pour accéder à la grotte elle-même. Cette visite ne doit être entreprise que par les personnes qui sont en parfaite condition physique. ] . Tous ces endroits sont accessibles en voiture de location [Comptez de l'ordre de 20 à 25 $ par jour et par voiture, pour les petites cylindrées, très confortables, avec en sus les assurances (de l'ordre de 5$ par jour si vous les prenez toutes). Le permis de conduire français à trois volets suffit, vous n'avez pas besoin d'un permis international. L'essence est à peu près moitié moins chère qu'en France. Pour les Américains, elle est quand même hors de prix, " very expensive ". Les grands loueurs de voiture (Avis, Hertz, Budget, entre autres) sont présents à Salt Lake City. ] ou bien par des tours qui partent quotidiennement de l'hôtel [ Selon la durée et le nombre de sites ou de musées visités, comptez de 15 à 30$ par personne. ] . Si l'on reste en ville, il est possible d'utiliser le van de l'hôtel pour se faire déposer où on le souhaite, moyennant un petit pourboire au chauffeur. La réception de l'hôtel vous donnera tous renseignements utiles..
D'autres excursions plus lointaines sont possibles. Certaines ont été organisées pour les groupes des années précédentes vers les Parcs Nationaux de Arches et Mesa Verde, au Colorado, de Bryce Canyon et de Zion, au Sud de l'état d'Utah, vers Park City, ancienne ville minière devenue station de sports d'hiver internationale, vers les casinos de la frontière du Nevada à Wendover [ Les jeux de hasard sont interdits en Utah.] , vers le Lac Salé tout proche, vers le Dinosaur National Monument, à la frontière du Colorado, où l'on peut admirer les restes fossilisés depuis plus de 80 millions d'années de centaines de dinosaures, conservés pour certains in situ. Toutes ces excursions peuvent être réalisées en louant des voitures sur place ou bien en participant à des tours organisés, dont la plupart partent de l'hôtel. Un peu plus loin, il y a aussi le Parc National de Yellowstone. Enfin, à condition de prévoir un voyage en avion supplémentaire, San Francisco ou Las Vegas [En 1996, une quinzaine de personnes ont ainsi passé une nuit folle dans les casinos de Las Vegas, avec retour le matin à Salt Lake City. Prix de l'aller-retour en avion : 55$, en semaine et sur des vols de nuit. ] ne sont qu'à un saut de puce de Salt Lake City.
Lors de toutes ces excursions et visites, vous trouverez souvent dans les magasins de souvenirs des cassettes vidéo. Celles-ci sont au standard américain NTSC et ne fonctionnent pas en Europe, à moins de disposer d'un magnétoscope tristandard (SECAM, PAL, NTSC). Sur les sites touristiques, on trouve fréquemment des cassettes à la norme PAL et quelquefois (rarement) des cassettes SECAM. Mais vous ne trouverez aucun de ces deux standards dans la ville même de Salt Lake City.
En guise de conclusion…
Maintenant ou dans quelques années, vous pouvez faire faire à votre recherche d'ancêtres un grand bond en avant en vous rendant à Salt Lake City et à la Bibliothèque d'Histoire des Familles. Quel que soit l'état d'avancement de votre recherche, même si vous êtes débutant, vous trouverez là-bas de nouveaux éléments. Et surtout, vous avez tout sous la main en un même endroit, une assistance souriante et efficace, une absence complète de formalités. Ceux qui ont essayé ne l'ont pas regretté : ils en redemandent ! Pourquoi en serait-il autrement pour vous ?
A bientôt peut-être autour de nos lecteurs de microfilms…
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