La Cabale, présentation générale
LA CABALE PRESENTATION GENERALE
PAR
ADAMA
La Cabale, terme provenant de l'hébreu qabbalah signifiant réception, transmission. La Cabale est un champ merveilleux, source de Création absolue pour qui la pratique, contact avec un autre monde, celui du Divin, pour qui la vie au quotidien.
Dans le Livre d'Abramelin le Mage ouvrage de référence dans la magie occidentale, voici ce qu'il est dit de cette discipline mystique:
- La Cabale étant beaucoup plus noble et plus grande que la Magie Sacrée. Par la Cabale, on peut parvenir à la Magie Sacrée, mais par celle-ci on ne peut parvenir à la Cabale.
Ceci nous démontre l'importance de la Cabale, qui est au-dessus de la Magie Sacrée, car cette dernière n'est en fait que la fille illégitime de la Cabale, illégitime, car la Magie occidentale n'est pas autre chose qu'une déviation du cabalisme.
Il est probable que vu d'un angle rationnel, la Cabale soit ce qui nous reste d'une tradition primordiale, un reste authentique, que seuls, quelques initiés connaissent véritablement, depuis une chaîne ininterrompue, depuis Moïse, et peut-être même au-delà de Moïse. Les Centres où l'on est sensé étudier cet Art, ne sont que des escroqueries pour personnes en mal d'ésotérisme, la Cabale est initiatique, elle ne peut être apprise où vécue en groupe. Seuls quelque uns, sont dignes de recevoir la transmission, et sur la Terre, les Maîtres sont tout au plus une petite poignée, tout le reste, n'est que supercherie.
La condition essentielle pour pénétrer dans le verger de la connaissance mystique, appellation poétique de la Cabale, est celle d'être pur, comme il est dit: "A qui a provoqué la mort d'un homme, le secret du jardin de vie est irrémédiablement fermé". Il s'agit d'une mort physique ou spirituelle, souvenons-nous que la tradition juive identifie la médisance à un meurtre. Donc l'Apprenti cabaliste se gardera de médire et de commettre un meurtre, quel qu'il soit, depuis l'être humain à l'animal, le plus infime soit-il, car toute vie est Création de l'Eternel, et elle mérite le respect. Ces conditions extrêmement rigoureuses, expliquent la rareté des Maîtres et des élèves, car qui de nos jours peut avouer ne jamais avoir ôté la vie à un être, qu'il soit moucheron ou oiseau? Néanmoins, il est encore possible de s'intéresser à la Cabale sous un angle historique et de l'histoire de la pensée mystique, sans avoir la prétention de devenir un authentique cabaliste. Il y a une autre condition importante, pour pratiquer la Cabale, celle d'être strictement végétarien, où l'être humain retrouve l'état de l'homme édénique, comme il est dit en Genèse 1, verset 29:
- Et Dieu dit: Voici je vous ai donné toute herbe portant semence, qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre qui a en soi du fruit d'arbre portant semence; ce sera votre nourriture.
La Bible est claire concernant la nourriture, l'herbe est faite pour cela, mais pas les animaux, qui sont les compagnons à la surface terrestre de l'homme.
Enfin l'étude de la Cabale peut-être dangereuse, comme nous le rappelle, cet épisode du Talmud:
"Ils furent quatre à entrer dans le verger: Ben ' Azai, Ben Zoma, Aher et rabbi ' Aquiba...
Ben ' Azaï regarda et mourut... Ben Zoma regarda et perdit la raison... Aher coupa de jeunes
pousses (c'est-à-dire qu'il devint hérétique). Seul, rabbi ' Aquiba entra et ressortit en paix."
Ce texte est une mise en garde, on entre pas dans le verger de la connaissance mystique, avec un esprit léger ou intéressé, sinon gare à ce qu'il peut arriver à l'imprudent aventurier.
La Cabale, c'est la Tora orale révélée à Moïse sur le Mont Sinaï, pour les exégètes, la Cabale c'est la théologie sinaïtique opposée à la théologie sionique de Jérusalem, c'est la Foi première d'Israël d'avant l'évolution de la période royale, pour devenir le Judaïsme moderne.
La Cabale pourrait être symbolisée par l'Echelle de Jacob, capable de joindre la terre au ciel et de réaliser l'unité de l'Univers. Rabbi Siméon bar Yohaï, nous enseigne que nous vivons sur l'écorce de la réalité, et savons à peine en atteindre le coeur. Car le secret est au coeur de l'apparent et le connu n'est que l'aspect apparent de l'inconnu. Aucun fait dans le monde n'est isolé de son contexte universel. Rien ici-bas n'a de fin en soi-même. La Cabale permet de pénétrer l'essence des choses, d'aller au-delà du réel.
Le premier concept a retenir, est la structure de l'Univers d'après la Cabale, qui est constitué de 4 mondes communiquant les uns avec les autres.
I - Les quatre mondes:
MACROCOSME MICROCOSME
ATZILUTH - Le monde de la nature divine - L'esprit
(Abstraction) - Le royaume des archétypes au - L'inconscient supérieur
sein de l'esprit divin
- Les aspects révélés de la divinité
BRIAH - Le niveau de l'activité de création - La conscience rationnelle
(Création) - Les manifestations du pouvoir divin:
les "archanges"
YETZIRAH - Le monde de l'astral - L'inconscient inférieur
(Formation) - Les énergies astrales: les
"choeurs angéliques".
ASSIAH - L'univers physique - l'organisme physique.
Note: Les aspects macrocosmiques et microcosmiques de chacun des quatre mondes ne peuvent être considérés isolément; ils sont reliés et se répondent en une stricte "correspondance". L'homme est à l'image de l'Univers et de Dieu.
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II - Enseignement de la Cabale?:
La Cabale est une doctrine de l'unité. La réalité est un tout dans lequel le visible et l'invisible, le matériel et le spirituel s'entrepénètrent, s'unissent. Cette interpénétration dynamique est le signe que la réalité est vivante. Sa vie à son origine dans la "Vie de la vie"; elle découle de la "Cause des causes"; elle tire sa force de la "Racine des racines", qui nourrit l'arbre de vie tout entier.
La "Vie de la vie", la "Cause des causes", la "Racine des racines", c'est le Créateur. Il est le Maître, l'Ordonnateur de Sa création, de la vie. Il est insaisissable, mais demeure intrinsèquement présent dans tout ce qui vit.
Parmi ses créatures, Dieu a placé un être, l'homme, qui, en lui-même, n'est pas plus que tous les autres êtres qu'Il a crées: comme ceux-ci, il est "rien" par rapport à Lui; il n'est que "poussière et cendre", comme Abraham l'a dit de lui-même, en face de son "Créateur qu'Il a connu", de son "Dieu, qu'il a fait connaître". Cependant, à l'homme Dieu fait la grâce de pouvoir devenir profondément conscient de Sa présence vivifiante, et de Le penser, sans toutefois Le saisir. Il lui a accordé la faculté de L'appréhender, consciemment, à travers Ses actes, afin de Le servir consciemment par ses propres actions.
Investi d'une mission unique par Celui qui est l'Un, l'Unique, l'homme cherche à embrasser par son esprit cette totalité du réel, à la fois spirituelle et matérielle; à y découvrir Sa Présence, à y percevoir Ses manifestations. C'est dans la Tora et dans le monde que Sa Présence et Ses manifestations sont le plus clairement perceptibles. La Tora (l'"Enseignement" divin concentré dans la Bible hébraïque) exprime l'"intention" que le Créateur avait en créant le monde; et le monde représente Son oeuvre.
L'homme recherche l'Absolu. Toutefois, il ne peut l'appréhender dans son Ayin, dans Son "Non", dans Son Ein-Sof, dans Son "Infini". Il oppose un "Non" à toute tentative de Le cerner; il est "Indéfinissable". Les termes même Ayin et Ein-Sof, sont inadéquats pour Le désigner. "Il est impossible de définir par un nom, par un mot, ce que nous ne saisissons pas", précise la Cabale. Il est "Il" sans Nom. Mais à partir des "oeuvres premières", Ma'assei Bereichit, qu'Il a réalisées en tant que Créateur du monde; à partir des "oeuvres du chariot", Ma'assei Merkava, qu'Il véhicule dans le monde dont il est le Maître, se révèlent des Noms, Ses Noms, qui ne font qu'Un avec Lui. Il a "crée le monde" et l'a "gratifié de la Tora", "pour faire du bien à Ses créatures". Afin que la créature choisie pour être Son interlocutrice, l'homme, puisse s'adresser à Lui, Dieu lui permet de L'appeler par les Noms qu'Il lui "révèle", par Ses Noms, à travers lesquels Il "se fait connaître".
En réalisant les Ma'assei Bereichit et les Ma'assei Merkava, Dieu pensait tout particulièrement à l'homme. Par les Ma'assei Bereichit, il plaça l'homme à la tête du monde, pour qu'il en prenne soin, lui révèle Sa Présence en lui et le reconduise à Lui, l'Origine. Par les Ma'assei Merkava, il offre à l'homme de travailler avec Lui à déployer l'Histoire dans le temps, à la relier à la méta-histoire, à l'insérer dans l'éternité.
Dieu Un offre donc à l'homme une double voie pour L'approcher, celle des Ma'assei Bereichit et des Ma'assei Merkava. Si l'homme emprunte cette double voie, il pourra Le "servir", c'est-à-dire "travailler" à Le révéler dans ce monde. Mais Dieu a-t-Il besoin du "service", du "travail", de l'hommage de l'homme? En effet, "si tu agis bien, que Lui donnes-tu?"
Pourtant Dieu accorde à l'homme le privilège de Le servir, car c'est en Le servant qu'il deviendra capable de Le penser et de se penser lui-même à Sa lumière; d'agir pour Sa gloire et de juger ses propres actes à Sa lumière; d'agir pour Sa gloire et de juger ses propres actes à Sa lumière. Dieu pourra ainsi honorer l'homme et le combler de Ses bienfaits, non pas à titre d'"aumône", mais à titre de récompense méritée par sa peine. C'est dans cette optique que la Cabale interprète le verset du Livre d'Isaïe, dans lequel le prophète nous transmet ces paroles de Dieu : "Tous ceux qui sont appelés de Mon Nom, que j'ai créés pour Ma gloire, que J'ai formés et que J'ai faits..."
L'initiative de la révélation, donc de la grâce, est venue de Dieu: le Créateur, le Maître se révèle à travers le monde; le Législateur, le Roi se révèle à travers la Tora. Entre le monde et la Tora existe une corrélation; le monde doit concrétiser, "dans ses faits", ce que la Tora, le Plan de sa création, lui prescrit. La première révélation a eu lieu " au commencement " de l'existence du monde; elle "se renouvelle" "tous les jours" aux yeux de l'homme. La deuxième révélation a eu lieu hors de la "promulgation de la Tora", contenue dans le Décalogue, sur le mont Sinaï, dans un désert n'appartenant à aucun peuple; elle a été faite à l'intention de l'Homme, par l'intermédiaire d'Israël; l'"écho" de cette révélation se fait entendre "chaque jour, du mont Horéb", du mont Sinaï.
Ma'assei Bereichit et Ma'assei Merkava, "oeuvres premières" et "oeuvres du chariot", sont les deux axes de la mystique juive, de la Cabale. Toute la pensée mystique juive gravite autour d'eux; elle se déploie à partir du Livre de la Genèse (contenant les Ma'assei Bereichit), puis dans les Livres des prophètes Isaïe et Ezéchiel (contenant les Ma'assei Merkava), se prolonge dans le Talmud (notamment dans le traité Haguiga), et se poursuit dans la Cabale jusqu'à nos jours.
Ces deux fondements de la mystique juive sont inscrits dans la Tora. C'est donc la Tora, dans le sens global du terme, que les Sages approfondiront. Les mystiques s'efforceront de pénétrer jusqu'à son "intériorité" et d'y découvrir l'essence des choses.
III - Vocabulaire de la Cabale:
La Cabale emploie un vocabulaire, qu'il importe de connaître, afin de bien saisir les notions qu'elle propose. Voici un premier choix de cette terminologie, pour les débutants:
Chekhina : dans la litt.rabbinique, désignaton de la présence de Dieu, de son habitation. Dans la cabale, généralement désignation de la dixième sefira, la Malkhrout.
Malkhrout: Royauté, Royaume. Dixième et dernière sefira. De très nombreux symboles lui sont attachés.
Sefira: originellement, signifie nombre. Dans la cabale théosophique, désigne chacune des dix émanations issues du En-Sof ou de Keter. Par ordre descendant, les sefirot (pluriel de Sefira) sont appelées:
Keter (Couronne)1, Hokhmah (Sagesse)2, Binah (Intelligence)3, Hessed(Miséricorde)4, Guevourah(Rigueur)5, Tiphereth (Beauté)6, Netsah (Victoire)7, Hod (Splendeur)8, Yessod (Fondation)9, Malkhout(Royaume)10.
Suivant les écoles de la cabale, elles sont soit l'essence de la divinité, soit seulement ses instruments d'action, soit les deux à la fois.
Plérome: totalité du monde divin constitué des dix émanations (les sefirot).
Emanation: monde de l'atsilout, désigne le plérome divin dans son ensemble, consitué des dix sefirot. Ecoulement des épanchements ontiques, procédant du En-Sof ou d'une sefira.
Epanchement: En hébreu ancien -chéfa'-, c'est l'abondance. Dans la cabale, désigne l'influx existentiateur émanant du En Sof, des sefirot, ou d'un degré quelconque de la chaîne de l'être.
En Sof: Infini; l'Originateur ou l'Emanateur. Désigne la source surabondante et sans limite d'où toute réalité procède, du plérome des sefirot jusqu'à la plus humble des créatures.
Métatron : dans la littérature ancienne, un des noms de l'Ange de la Face, premier archange dans la hiérarchie céleste, qui fut le patriarche antédiluvien Hénoch, transporté au ciel et métamorphosé. Dans la cabale, il conserve cette place mais il est parfois identifié avec la dixième sefira (la Malkhout) ou avec sa manifestation.
Sandalphon: dans la litt. ancienne, archange qui transporte les prières et les tresse en couronnes sur la tête de Dieu. Souvent identifié à Métatron.
Merkavah: l'image de Dieu qui chevauche, soit les chérubins (Ps.18,11), soit les nuées du ciel (Deut.33,26; Ps.68,5), ainsi que celle du char de guerre de Dieu (Hab. 3,8: Is.66,15) sont des images bibliques fréquentes de même que l'Arche d'Alliance avec les chérubins est appelée à son tour merkavah (1 Chron. 28,18).
Déjà à l'époque de Ben Sira, la vision du char divin d'Ezéchiel fut considéré comme la révélation d'un profond mystère (Cf. Ecclésiastique 49,8, texte hébreu) : "Ezéchiel vit des visions et révéla les divers aspects du char." C'est cette interprétation mystique qui fut retenue par l'ensemble de la tradition rabbinique ancienne, puis développée considérablement dans la littérature ésotérique.