LE GOLEM ET LA CREATION
LE GOLEM ET LA CREATION
Présentation d'Adama
« Le Golem est une créature ou plutôt un être humain fabriqué artificiellement grâce à un procédé magique faisant appel aux saints noms de Dieu. La conception selon laquelle il serait possible de créer des êtres vivants de cette manière se retrouve à travers les doctrines magiques d’un grand nombre de peuples. L’exemple le plus connu est celui des idoles et des images auxquelles les Anciens prétendirent avoir conféré le pouvoir de la parole. Chez les Grecs et les Arabes, ces activités sont parfois mises en rapport avec des spéculations astrologiques qui consistent à capter la spiritualité des étoiles et à l’insuffler à des créatures sublunaires. Toutefois, le développement de l’idée du Golem dans le judaïsme est indépendant de l’astrologie ; cette idée est davantage liée à l’exégèse magique du Sefer Yetsirah et à des conceptions qui admettent le pouvoir créatif du langage et des lettres.
. Gerschom Scholem .
Le Golem est un mot qui ne laisse personne indifférent dans la sphère de l’ésotérisme et du mysticisme, mais aussi bien au-delà. Des hommes de science emploient volontiers le mot de Golem pour désigner par exemple la robotique ou l’informatique. Que cache donc ce terme ? Il s’agit d’une histoire très étrange, qui en elle-même est un défi face à la mort, l’homme se place en créateur, il veut imiter Dieu et donner la vie à l’inanimé. C’est aussi la volonté de créer de véritables robots, en une époque, où la technologie moderne est inconnue. Des Juifs, des Chrétiens, des Musulmans, des Païens, ont essayé, tous, de créer à partir de l’inerte la vie.
Golem obtenu par un alchimiste
Au Moyen-Âge et à la Renaissance ont parle d’Homononculus, de petits hommes crées par des alchimistes. Un texte dit même que Thomas eut crée un être artificiel féminin, pour lui tenir chaud à la fin de sa vie, et que cet « être » était connu de son entourage. S’agissait-il d’automates ancêtres de nos robots ? Possible, n’oublions pas que dans l’Antiquité des automates dont l’apparence était très proche de l’homme furent conçus par des ingénieurs à Alexandrie d’Egypte. Mais les tentatives les plus abouties furent faites par les Juifs, qui au moyen de la combinaison de lettres, de chiffres, et avec l’aide d’un livre mystérieux, le Sefer Yetsirah, vont essayer de créer des êtres artificiels.
Nous ne parlerons pas du légendaire Rabbi Loew de Prague, son histoire de la création d’un Golem est la plus connue. Il s’agissait d’un rabbin pieu qui avait un pied dans le passé et un pied dans le futur, par ses conceptions. Un peu comme Isaac Newton, il était à la fois magicien et physicien. Et il créa un Golem dont l’histoire nous est bien connue.
Mais il n’est pas la seule figure du Judaïsme a avoir crée un tel être. Par exemple, le Rabbi Eliahou de Helm.
Voici ce qu’en dit Moshe Idel dans son ouvrage remarquable « le Golem » aux Editions du Cerf :
La légende la plus anciennement connue de la création d’un Golem par une figure historique ayant vécu dans la seconde moitié du XVIe siècle provient de sources chrétiennes datant de 1674 seulement et due à Johann Wuelfer et à Christoph Arnold : ces auteurs rapportent l’histoire en la présentant comme une tradition ayant trait au Ba’al ha-Chem Rabbi Eliahou de Helm. Sous une forme ou sous une autre, cette tradition est le schéma direteur de la légende ultérieure de la création du Golem par le célèbre contemporain de Rabbi Eliahou Loew de Prague. Pourtant, cette histoire peut être antidatée de deux générations environ, si l’on se fonde sur un récit manuscrit de la légende dont le héros est Rabbi Elihaou de Helm. Ce fait a du reste échappé à l’attention des érudits. Je voudrais tout d’abord traduire la version manuscrite et parler ensuite de certains détails portant sur le contenu :
Il est connu que quiconque est un expert du Sefer Yessirah est capable de réaliser des opérations au moyen des Noms saints et à partir des éléments, poussière de terre vierge et eau, il apparaîtra une matière [golem] et une forme douées de vitalité ; même ainsi cet être es appelé « mort » [met], car il peut lui conférer la connaissance […] et la parole, car la connaissance et la parole sont à la Vie des mondes. Le Saint béni soit-il a scellé l’homme [par le signe] vérité [emet], auquel il est fait allusion dans le verset « Et il insuffla dans ses narines le souffle de vie », les lettres finales de ces mots étant hotam [sceau], car l’homme était le sceau de la formation dans le récit de la Création et son sceau est la création de l’homme. Et c’est ce qui est dit dans le verset « Dieu créa et réalisa… » Et nous avons trouvé dans la Guemara […] Et j’ai entendu d’une façon certaine et explicite de la bouche de personnes respectables qu’un homme [qui vivait] peu de temps avant notre époque dans la sainte communauté de Helm et qui s’appelait Rabbi Elihaou, le Maître du Nom, créa une créature à partir de la matière [golem] et de la forme [tsourah] et elle réalisa un dur travail pour lui, pendant une longue période, et le nom d’emet était pendu à son cou, jusqu’au jour où finalement il enlève, pour une certaine raison, le nom de son cou et elle devint poussière.
Commentaire d’Adama : La création du Golem d’après ce texte, est une opération à la fois « magique » et théurgique. Il prend en compte les éléments suivants :
Sefer Yessirah + Saints Noms + Poussière de terre vierge + eau = Création de la matière animée ; GOLEM.
C’est quelque chose de très étonnant. Le cabaliste Abraham Abulafia, enseigne qu’il faut réciter 200 combinaisons d’alphabet, possédant les Saints Noms de Dieu, l’équivalent d’une cuillère à soupe de terre vierge, pour animer avec ces autres éléments, la matière inerte !
L’histoire du Rabbi de Helm nous est rapporté, explique Moshé Idel, par un cabaliste polonais ayant vécu vers 1630/40. Cet homme est absolument convaincu que l’opération magique est possible en son entier.
Il convient de présenter le Sefer Yetsirah, que l’ont rattache aux opérations théurgiques pour donner vie « à la matière ». Voici ce qu’en dit Moshe Idel :
Ce texte concis est un ancien traité de cosmogonie. Il présente également d’autres aspects intéressant le sujet qui nous occupe, quoique la formulation en soit toujours très condensée et énigmatique. Presque tous les auteurs médiévaux et modernes qui se sont penchés sur la question du Golem se sont référés à ce texte et c’est en partie à cause du Golem que le Sefer Yetsirah connut un tel retentissement.
… Plus que tout autre texte juif mystique, le Sefer Yetsirah présente une cosmologie élaborée qui repose sur le principe que les combinaisons de lettres sont à la fois le procédé et la matière première de la création du monde. Bien que d’autres éléments entrent en jeu dans la création (les sefirot par exemple qui constituent l’infrastructure numérique du cosmos), ce sont les lettres et leurs combinaisons qui accaparèrent l’attention de l’auteur du Sefer Yetsirah. Pourtant, les idées sont présentées sous une forme si condensée qu’il est difficile de formuler une théorie systématique du langage créatif en se fondant sur les données contenues dans ce traité.
Le surgissement de l’univers est décrit en rapport avec les possibilités combinatoires offertes par l’alphabet hébraïque. Les combinaisons de lettres sont à l’origine de la diversité des formations et des langages. Les lettres constituent véritablement une matrice universelle, de sorte qu’en examinant les possibilités combinatoires du système consonantique de l’hébreu, on scrute en fait les éléments constitutifs de la création. Tout l’accent est mis sur la réalité intralinguistique, à tel point que la réalité extralinguistique (notamment les trois éléments constitutifs : l’air, l’eau et le feu) est reléguée au second plan. C’est donc le processus de formation des lettres et leur agencement qui rend compte de la création. La façon la plus courante de combiner les lettres consiste à utiliser une ou deux roues, ou même davantage d’après les interprétations tardives de ce genre de technique. Quoi qu’il en soit, il est vraisemblable qu’on employait plusieurs roues pour procéder à ces combinaisons. Ces roues étaient mises en mouvement dans deux directions opposées, vers l’avant et vers l’arrière. Le mouvement vers l’avant été considéré comme un mouvement créatif, dans la mesure où les combinaisons de lettres obtenues de cette façon avaient une valeur créative, tandis que le mouvement rétrograde était considéré comme un mouvement négatif et les combinaisons qui en étaient issues passaient pour nuisibles et destructrices.
Dans le texte que nous avons cité, il y a deux façons de considérer les conséquences produites par l’agencement des lettres. Cette distinction permet de mieux saisir les intentions sous-tendues par le Sefer Yetsirah. Au début du texte on lit que les inversions et les combinaisons de lettres produisent « l’âme de toute formation et l’âme de tout discours ». En revanche, la fin de l’extrait parle seulement de « l’ensemble de la formation » et de « l’ensemble du discours ». Il n’est plus question de l’âme (nefesh).
Dans la première partie de l’extrait, on ne mentionne pas la façon dont les lettres sont permutées et combinées, alors que dans la seconde, on apprend que chaque lettre est combinée à toutes les autres. On est en droit de supposer que la seconde partie explicite un thème qui avait été abordé dans la première et que par conséquent, les deux descriptions n’ont rien de contradictoire. Pourtant une telle analyse néglige de prendre en compte les conséquences qui découlent de ces deux formulations. Nous préférons donc l’interprétation d’un commentateur médiéval qui voit dans la première partie une allusion à la production de l’âme et de l’essence de toute choses et dans la seconde une description de la création des êtres eux-mêmes.
Commentaire d’Adama : les lettres hébraïques seraient l’architecture secrète du Monde, et leur étude, au moyen de la Cabale, permettrait d’en déceler les mystères. Joseph Smith a toujours insisté sur l’importance de ces lettres, et avait déclaré que les Saints des Derniers Jours devaient connaître l’Hébreu. Il avait été lui-même initié à la langue hébraïque en 1836, par un Rabbin Joshua Sexias qui était devenu l’un de ses amis. Notons au passage l’étrange analogie des roues cabalistiques avec les roues utilisées dans le calendrier Maya, et qui elles aussi, possèdent deux sens de rotation, indiquant les jours fastes et mauvais. Ce n’est bien sur qu’une remarque, et nous ne disons pas que la Cabale a influencé le calendrier Maya. Mais il conviendrait de mener des recherches plus avant, par rapport à ce que nous connaissons, des relations entre l’ancien Israël et le Nouveau Monde.
Joseph Smith a étudié les livres suivants qui démontre son intérêt pour la langue hébraïque :
Stuart, Moses. A Grammar of the Hebrew Language. 5th edition, corrected and enlarged. Andover, Gould & Newman, publishers and printers, 1835. 271pp
Augustus Hahn, Biblia Hebraica, Lipsiae, Sumptibus Et Typis Caroli Tauchnitz, 1833. Printed in Hebrew.
Cela prouve donc l’étude de l’Hébreu par le Prophète Joseph Smith. Joshua Sexias l’initia également à la cabale, et Joseph connaissait au moins les grands principes de la mystique Juive. Ont peut même dire qu’il a « réinventé » la Cabale de lui-même, pour la Restauration de l’Evangile, et cela peut prouver également le caractère profondément inspiré de cet homme.
Donc la Cabale nous donne la géographie sacrée et l’architecture secrète de notre monde, mais aussi des « autres univers ». Elle est comme disait les Anciens la Science des sciences, et de nos jours, elle continue d’être étudiée par des érudites, des scientifiques et par des honnêtes gens en quête de Vérité.