Le dragon arthurien et le Draco des légions romaines

Le dragon arthurien et le Draco des légions romaines

 

Par


Adama

 

 

Le Draco employé dans l'armée impériale romaine d'origine Sarmate

 

Le Dragon dans le mythe arthurien est d'une part le symbole même d'Arthur, il figure dans ses armoiries, et d'autre part, il est le pont idéal entre l'ancien monde, celui des fées,  et des enchantements, et celui du nouveau monde, celui du Dieu Un, de la nouvelle religion. D'un point de vue historique, il est possible d'y déceler un substrat romain, comme nous allons le voir.

 

 

L'Empereur philosophe Marcus Aurelius vainc le roi des Sarmates Zanticos en 175 de notre ère, et incorpore à l'armée romaine, un contingent de 8 000 cavaliers Sarmates lourdement cuirassés, que l'ont appellera les cataphractaires. Les soldats Sarmates sont excellents et l'administration romaine le sait, formé ensuite à l'école militaire romaine, ils seront redoutables. Un groupe de 5 000 cavaliers est envoyé en Bretagne pour se poster sur le Lime (cette frontière composée d'un mur construit sous Hadrien, pour « fermer » la Bretagne romaine des incursions des barbares pictes et autres saxons. Ils garderont ainsi les frontières de la civilisation.

 

 

Les Sarmates possèdent comme emblème militaire le Dragon, qu'ils portent sous forme d'enseigne. Et ce dragon va devenir très populaire au sein des légions impériales, et se retrouvera un peu partout dans l'armée romaine jusqu'à la fin de l'Empire. L'enseigne portera alors le nom de « Draco » c'est-à-dire Dragon. Elle était composée d'une partie métallique, formant la tête du Dragon, et son corps, était fait en tissus, formant une sorte de manche à air. Cela donnait l'impression, au cours d'une charge de cavalerie, à l'ennemi de loin, de voir une créature fantastique, survoler la cavalerie romaine, et foncer avec elle, sur l'ennemi. L'effet psychologique sur les peuples barbares était réel. Et peut être, la crainte vivace du dragon à l'époque médiévale vient du souvenir de cette époque.

Cataphractaire portant le Draco

 

Les Sarmates sont un  peuple Scythe, de nomades, vivant dans les steppes, établies à l'origine entre le Don et l'Oural. Ils annoncent par leurs tenues, le chevalier médiéval, cavaliers habiles et craints, ils sont vêtus, ainsi que leurs chevaux, d'une cuirasse d'écaille, une véritable armure. Ce revêtement défensif les rendra célèbre dans l'Empire Romain sous le nom de Cataphractaires.

 

Représentation classique d'Arthur avec son emblème le Dragon

 

En revanche il faut rester très prudent sur les assertions de certains érudits qui font d'Arthur un personnage historique d'origine Sarmate. Arthur a probablement existé sous la forme d'un Dux Bellorum, c'est-à-dire un chef de guerre, que l'ont peut situer aux environs du Ve siècle d'après des historiens. Mais tout cela reste problématique, et affirmer qu'il fut Sarmate est purement gratuit. De même la chronologie pour l'Arthur historique est basée sur des approximations rien ne décisif n'est venu pour l'instant, trancher cette question.

 

Groupe de reconstitution en archéologie expérimentale d'une légion romaine

 

Les légions romaines sont fortement métissées, il ne faut pas les voir comme des instruments monolithiques, composés que de Latins ! Cela serait une lourde erreur, ont trouve tous les peuples dans les légions : des celtes (le casque romain impérial n'est qu'une adaptation du casque celte), des germains, des Sarmates, des Grecs, des Juifs, des Gaulois, des Egyptiens, des Ibères, des Thraces, des Arabes, etc. Chacun apportant ses traditions dans la plus stricte tolérance. Ce n'est plus une armée au sens moderne du terme, mais une sorte d'instrument de civilisation. Les légionnaires sont aussi des bâtisseurs, et propagent les cultes les plus divers, dont bien sur, des traditions magiques et mythologiques.  Les symboles de certaines légions n'ont rien à envier aux modernes wiccans ! La lune se retrouve sur les enseignes et les boucliers.

 

 

Le Dragon arthurien et le Dragon des Sarmates passée dans l'armée romaine, seraient donc le même animal mythique. Et cela n'enlève rien au symbole qu'il représente dans les romans arthuriens, bien au contraire, il est renforcé de fait par des origines historiques et symboliques. Le dragon lui-même est un mythe très ancien, qui puise une partie de ses racines à Babylone et ailleurs en Orient. En Occident, il est attesté comme un serpent géant primordial, créature du chaos précédant la Création, qui se retrouvera sous la forme symbolique de l'Ouroboros

 

Dragon représenté sur la porte d'Ishtar à Babylone

 

Rappelons qu'Arthur est fils d'Uter Pendragon et de la duchesse Ygerne de Cornouaille, il nait à Tintagel, et Ygerne est également la mère d'Anna et de Morgane la Fée. Le pays de Galles a adopté le dragon rouge des armoiries d'Arthur depuis des temps très anciens.

 

Drapeau du pays de Galles avec son dragon rouge évoquant la royauté d'Arthur

 

Draco représenté sur la colonne Trajane à Rome

 

Cataphractaire Sarmate

 

 

casque impérial romain de type celte



29/08/2007
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