Le mystère de Melchisedec par Max Heindel

LE MYSTERE DE MELCHISEDEC

 

(Extrait de Max Heindel – 1912)

 

Parmi tous les personnages mentionnés dans la Bible, aucun n'est plus mystérieux que Melchisédec. On dit qu'il n'avait ni père, ni mère, ni parenté terrestre, et qu'il remplissait le double office de roi et de prêtre. Paul, dans son épître aux Hébreux, nous donne beaucoup de renseignements qui montrent  le lien entre le Christ et Melchisédec, tous deux étant rois et grands-prêtres, mais dans des ordres différents.

 

« Après avoir autrefois, à plusieurs reprises, et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde. » « Nul ne s'attribue cette dignité, s'il n'est appelé de Dieu, comme le fut Aaron. Et Christ ne s'est pas non plus attribué la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais il la tient de celui qui lui a dit : Tu es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui. Comme il dit encore ailleurs : Tu es sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédec. C'est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec des larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété, a appris, bien qu'il fut Fils, l'obéissance par les tourments dont il a souffert, et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent le prometteur du salut éternel, Dieu l'ayant déclaré souverain selon l'ordre de Melchisédec. » « En effet, ce Melchisédec, roi de Salem, sacrificateur du Dieu très-haut, qui alla au-devant d'Abraham lorsqu'il revenait de la défaite des rois, qui le bénit, et à qui Abraham donna la dîme de tout, qui est d'abord roi de justice, d'après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c'est-à-dire roi de paix, qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n'a ni commencement de jours, ni fin de vie, mais qui est rendu semblable au fils de Dieu, ce Melchisédec demeure sacrificateur à perpétuité. » « Et ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; mais là, c'est celui dont il est attesté qu'il est vivant. » « Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce lévitique, car c'est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au  peuple, qu'était-il encore besoin qu'il parut un autre sacrificateur selon l'ordre de Melchisédec et non selon l'ordre d'Aaron ? » « Car il est notoire que Notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n'a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce. Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre sacrificateur à la ressemblance de Melchisédec, institué non d'après la loi d'une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d'une vie impérissable ; car ce témoignage lui est rendu : Tu es sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédec. »  « Jésus est par cela même le garant d'une alliance plus excellente. » « Mais lui, parce qu'il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n'est pas transmissible. » « En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole du serment qui a été fait après la loi établi le Fils, qui est parfait, pour l'éternité.

 

Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'es que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été élevé par le Seigneur, et non par un homme. »  « Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang. Il n'y a pas pardon. Il était donc nécessaire puisque les images des choses qui sont dans les cieux devaient être purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le fussent par des sacrifices plus excellents que ceux-là. Car Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait de main d'homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu. »

« Mais maintenant il a obtenu un ministère d'autant supérieur qu'il est le médiateur d'une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n'aurait pas été question de la remplacer par une seconde. Car c'est avec l'expression d'un blâme que le Seigneur dit à Israël : Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les saisis par la main pour les faire sortir du pays d'Egypte ; car ils n'ont pas persévéré dans mon alliance, et moi aussi je ne me suis pas soucié d'eux, dit le Seigneur. Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël après ces jours-là, dit le Seigneur ; je mettrai mes lois dans leur esprit, et je les écrirai  dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Aucun n'enseignera plus son concitoyen, ni aucun frère, en disant : connais le Seigneur ! Car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux. »

 

Les citations précédentes tirées de l'épître de Paul aux Hébreux, ne s'y trouvent pas à la suite les unes des autres comme nous les avons données. Il est nécessaire de rassembler intelligemment les passages du récit de la Bible pour  obtenir une image parfaite du futur développement qui a été esquissé par les hiérarchies divines pour constituer notre évolution. La compréhension de ce plan est essentielle à l'interprétation correcte de la relation cosmique qui existe entre franc-maçonnerie et le catholicisme. Elle est également nécessaire pour apprécier complètement le but de la mer de fonte et nous apprendre comment doit être fait le merveilleux alliage. Ainsi que le dit Paul, ces choses sont difficiles à exprimer, mais nous allons tenter de présenter le mystère de Melchisédec et de la mer de fonte dans un langage simple afin de pouvoir aider à atteindre le but indiqué par la Bible, qui est d'éclairer tous les hommes, lesquels doivent tous savoir, du plus petit au plus grand, ce qu'es la loi d'évolution, afin de leur donner ainsi une chance en se conformant à la marche des événements cosmiques.

 

Pour comprendre le mystère de Melchisédec,  nous devons remonter aux premières époques du séjour de l'homme sur la terre, pendant la période nommée hyperboréenne. La Terre était alors dans des conditions d'extrême chaleur. L'homme en formation avait le double sexe, mâle et femelle, comme beaucoup de plantes de nos jours. Il ressemblait aussi aux plantes par son inertie, son manque de désirs et d'aspirations. A cette époque, l'homme était le disciple obéissant des divines hiérarchies qui le guidaient physiquement. Celles-ci sont vaguement désignées dans la Bible sous le nom de « roi d'Edom ». Plus tard, pendant l'époque lémurienne, le corps de l'homme s'était cristallisé et condensé un peu plus, l'humanité fut divisée physiquement en deux sexes. Mais comme la conscience de l'homme était toujours concentrée sur le monde spirituel, il était en fait complètement inconscient de la possession d'un véhicule physique. C'est par l'acte générateur qu'il en eut la sensation. C'est ainsi qu'Adam « connut » Eve. A cette époque, les esprits de Lucifer, anges déchus et habitants Mars, leur apprirent à manger du fruit de l'arbre de la connaissance, ce qui est le nom symbolique de l'acte générateur . Ainsi par degrés, leurs yeux s'ouvrirent, et ils perdirent le contact avec le monde spirituel et avec les anges gardiens qui avaient été précédemment leurs guides bienveillants. Seuls, quelques-uns des plus spiritualisés d'entre eux conservèrent leur vision supérieure et leurs rapports avec les hiérarchies divines. Ils furent alors connus sous le nom de prophètes ; ils agissaient comme messagers entre les divins guides invisibles et leurs peuples respectifs. Mais, à la longue, l'humanité voulut choisir ses propres guides, et elle demanda des rois visibles ; du moins nous savons que les Israélites répudièrent le gouvernement divin et demandèrent un roi, et c'est ainsi que Saül fut désigné (1 Samuel VIII). Alors l'office double de roi et de prêtre, combinant la direction temporelle et spirituelle, fut aussi divisé, car aucun homme suffisamment versé dans les affaires temporelles pour remplir efficacement l'office du roi n'avait été trouvé assez saint pour assumer la direction spirituelle de ses frères, et vice-versa. Un vrai prêtre capable de conduire ses ouailles spirituellement ne peut pas aussi diriger utilement leur vie matérielle dans le domaine temporel. En effet, la politique dans ses plus hautes sphères, vise au bien-être physique des masses, tandis que le sacerdoce vise uniquement à leur bien-être spirituel.

 

 

 

De cette séparation, un conflit doit résulter nécessairement, même quand les gouverneurs spirituels et temporels sont animés des motifs les plus désintéressés. Melchisédec fut le nom symbolique des divines hiérarchies qui avaient exercé le double office de roi et de prêtre. Pendant leur règne, la paix avait régné sur l'humanité androgyne, mais dès que l'office de roi et de prêtre fut divisé, les sexes furent séparés, une période de guerres et de querelles telles que nous les connaissons de nos jours commença. Le double office chez le chef et le double sexe dans la masse évitaient le choc des intérêts qui se produit maintenant et qui continuera jusqu'à ce qu'un autre gouverneur divin se présente pour incarner en sa personne les qualités du double office d'après l'ordre de Mechisédec, et jusqu'à ce que la génération sexuelle soit abolie. Sous ce rapport, il est significatif que le récit de la Bible commence dans le jardin d'Eden où l'humanité était hermaphrodite et innocente : puis, dans le chapitre suivant, on nous parle de la division des sexes, de la transgression de l'ordre donné de ne pas manger le fruit de l'arbre de la connaissance, et de la punition infligée qui fut l'enfantement dans la douleur et la mort rapide. A partir de là, l'ancien testament parle des guerres, de luttes , de querelles, et, son dernier chapitre, les prophètes annoncent un « soleil de justice » avec le salut dans ses ailes. Puis nouveau testament s'ouvre sur le récit de la naissance du Christ, lequel proclame l'établissement d'un « royaume du ciel ». Il est plus tard appelé roi et prêtre d'après l'ordre de Melchisédec (épître aux Hébreux), c'est-à-dire, unissant dans sa personne le double office. Il est dit aussi que dans le ciel, il n'y aura pas de mariage. En effet, c'est le corps psychique ou corps de l'âme dont nous userons dans le royaume du ciel (I Corinthiens XV), et ce corps n'est sujet ni à la mort ni à la désintégration. Ainsi la naissance des corps semblables à ceux engendrés dans le mariage serait superflue, car Paul nous dit que la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu. (N.d.KO. ici Max Heindel prend quelques libertés avec la pensée paulinienne… il ignore superbement d'autres interprétations et analyses où le mariage céleste est parfaitement envisageable.) Par suite, le mariage ne sera plus nécessaire, le choc des intérêts dus à l'attrait des sexes et la soif du pouvoir disparaîtront, et l'amour des âmes sera sanctifié par l'esprit de paix.

 

On comprend ainsi facilement que les enfants de Caïn avec leurs disciples, les artisans, et les fils de Seth avec leur cortège d'homme d'églises, se fondront finalement et seront unifiés dans le royaume du Christ. Nous avons déjà vu comment Hiram Abiff, le fils de la Veuve, abandonna son père, l'esprit Luciférien, Samaêl, après le baptême de feu dans la mer de fonte, et comment il reçut mission de préparer le chemin de ce royaume parmi les fils de Caïn en développant les arts et les métiers comme constructeurs du temple –maçons- et en leur enseignant la préparation de la pierre philosophale ou mer de fonte. Ainsi les enfants de Seth, physiquement passifs, doivent aussi apprendre à quitter leur père Jéhovah et, naturellement, le premier à prendre cette décision doit posséder une âme supérieure.

 

Comme l'habileté extrême des enfants de Caïn fut concentrée en Hiram Abiff à l'époque de son baptême par le feu, de même la sublime spiritualité des fils de Seth fut concentrée en Jésus à l'époque de son baptême par l'eau du Jourdain. Lorsqu'il sortit de l'eau, il était dans la même situation qu'Hiram sortant du feu. Chacun d'eux avant abandonné son père respectif (Jéhovah et Samaêl) et chacun était prêt à servir le Christ. Alors, on vit l'esprit du Christ, lors du baptême descendre sur le corps de Jésus qui fut habité et utilisé par le Christ pendant son ministère. Jésus lui-même, l'esprit, abandonna ce corps, et reçut la mission de servir les églises pendant que son corps était employé pour l'enseignement direct par le Christ. Et son sang devint un passeport pour l'entrée du royaume de Dieu, une panacée dont useraient les frères, les enfants de Seth, de la même manière que les fils de Caïn usèrent de la « pierre philosophale ».

 

Dans l'épître aux Hébreux, où Paul nous donne quelques renseignements au sujet du mystère de Melchisédec au point de vue de la personnalité du Grand Prêtre, il insiste sur l'absolue nécessité du sang dans le service du Temple. Il  nous montre comment le Grand-Prêtre était invité à offrir du sang pour ses propres péchés avant d'être admis à offrir également le sacrifice pour les péchés du peuple, et que ce double sacrifice devait être accompli chaque année. Il signale le sacrifice sur le Golgotha comme ayant été fait une fois pour toutes,  fournissant un moyen d'expiation par le sang de Jésus. Sous le règle de Jéhovah , le sang de l'humanité était imprégné d'égoïsme qui était le facteur séparatif de cette période. Il devait être purifié de cette faute avant que l'humanité ne puisse entrer unie dans le royaume de Dieu. Cette tâche était gigantesque : l'humanité était tellement imprégnée d'égoïsme que c'était à peine si on se rendait service l'un à l'autre. Il en résulte que la vie à l'époque du Christ ne contenait rien qui pût provoquer après la mort un vie dans le premier ciel ou fournir un progrès spirituel. Presque toute l'existence des hommes après la mort passait dans l'expiation du purgatoire ; et même leur vie au deuxième ciel, où l'homme apprend à faire un travail créateur, était presque stérile.

 

Alors Salomon, le roi, fut appelé à nouveau dans l'arène de la vie pour accomplir une mission au bénéfice de ses frères, les fils de Seth ; il était particulièrement apte à ce travail, parce qu'il était de cœur désintéressé comme il le montra quand Jéhovah lui apparut en rêve et lui demanda quel présent il désirait recevoir au moment de son avènement au trône. Salomon répondit alors « Tu as traité David, mon père, avec une grande bienveillance, et tu m'as fait régner à sa place. Maintenant, éternel Dieu, que ta promesse à David, mon père, s'accomplisse, puisque tu m'as fait régner sur un  peuple nombreux comme la poussière de la terre ! Accorde-moi donc la sagesse et l'intelligence afin que je sache me conduire à la tête de ce peuple ! Car qui pourrait juger ton peuple, ce peuple si grand ! Dieu dit à Salomon : Puisque c'est là ce qui est dans ton cœur, puisque tu me demandes ni des richesses  ni des biens, ni de la gloire, ni la mort de tes ennemis, ni même une longue vie, et que tu demandes pour toi la sagesse et l'intelligence afin de juger mon peuple sur lequel je t'ai fait régner, la sagesse et l'intelligence te sont accordés. Je te donnerai, en outre, des richesses, des biens et de la gloire, comme n'en a jamais eu aucun roi avant toi et comme n'en aura aucun après toi. »

 

Ce fut cette caractéristique d'altruisme développée dans les vies antérieures qui fit de l'esprit de Salomon habitant le corps de Jésus un messie capable de remplir sa mission et de servir de véhicule à l'esprit unificateur et désintéressé du Christ venu pour mettre une terme à la division entre les fils de Caïn et les fils de Seth et les réunir dans la fraternité formant le « royaume des cieux ».

 

 

Quand Faust fit son pacte avec Méphistophélès, comme il est rappelé dans ce mythe spirituel, il se préparait à le signer avec de l’encre. Mais Méphisto lui dit : « non, signe-le avec du sang. » Faust demanda alors la raison de cette exigence, et Méphisto ajouta avec finesse : « le sang  est une essence très particulière. » Il est dit dans la Bible que le sang des taureaux et des veaux n’enlève pas les péchés, et cela est juste. Mais, qu’y a-t-il dans le sang de Jésus qui est donné comme une panacée ? Pour comprendre ce grand mystère du Golgotha, il est nécessaire de connaître la composition et la formation du sang au point de vue occulte.

 

Lorsque le sang est examiné au microscope, il apparaît formé d’un grand nombre de petits globules ou disques, mais quand il est vu par un clairvoyant exercé dans son cours à travers le corps vivant, le sang apparaît comme un gaz, comme une essence spirituelle. La chaleur est produite par l’égo qui est à l’intérieur du sang car, comme le dit la Bible, la vie est dans le sang. Méphisto avait raison, le sang est une essence particulière, car il contient l’ego et quiconque veut obtenir un pouvoir sur l’égo doit obtenir de son sang.

 

L’égo humain est le plus puissant que l’esprit-groupe de l’animal comme nous pouvons le voir lorsque nous faisons l’expérience scientifique de l’hémolyse. Le sang étranger d’un animal supérieur tuera un animal inférieur dans les veines duquel on l’aura inoculé. Le sang humain tue l’animal qui est incapable de supporter ses hautes vibrations. Réciproquement, l’être humain ne sera pas affecté par le sang inoculé d’un être inférieur. Dans les temps anciens, il était strictement défendu de se marier dans une autre tribu parce qu’il était reconnu que le sang étranger tue quelque chose, et cela se produit toujours. Adam et Mathusalem vécurent de nombreux siècles ; à cette époque, la coutume était de se marier dans la famille pour que le lien du sang soit aussi fort que possible. C’est ainsi que les ancêtres vivaient dans le sang de leur descendants ; tout ce qui leur était arrivé y était inscrit, et ils étaient conscients de l’esprit de leurs ancêtres. Aujourd’hui, nous sommes inconscients du contenu spirituel de notre sang. Les fils voyaient la vie de leur père, et ainsi les pères vivaient dans les fils ; et parce que la conscience d’Adam et de Mathusalem vivait consciemment pendant des siècles dans leurs descendants, on disait qu’ils vivaient personnellement.

 

C’était alors un crime aussi grand de se marier hors de sa famille que maintenant de se marier dans sa famille. Chez les anciens scandinaves, si quelqu’un désirait se marier dans une famille étrangère, il était obligé de se soumettre d’abord au mélange du sang. L’hémolyse était donc connue au moins dans quelques-unes de ses phases. Si le sang ne se mélangeait pas convenablement, il en résultait une « confusion de castes » comme disent les hindous. Si la ligne droite n’était pas conservée dans la filiation, les souvenirs de la vision interne étaient mélangés, confondus. Ces mariages dans la famille ou dans la tribu furent la cause de l’égoïsme, de l’esprit de clan, et des querelles dans le monde. Pour arrêter ces luttes, la pratique des mariages consanguins dut être défendue.

 

Quand le Christ vint, il prêcha la cessation de cette pratique en disant : « avant qu’Abraham fut, je suis » ou « Je ne me soucie pas du père, de la race, mais je me glorifie dans le « Je suis », l’égo qui était avant qu’il ne fut.  Il disait encore : « Celui qui n’abandonne pas son père et sa mère ne peut être mon disciple ». Aussi longtemps que l’on est lié à la famille, à la nation, à la tribu, on est du parti du vieux sang, des vieilles méthodes, et on ne peu s’amalgamer à une fraternité universelle. Ceci ne peut se produire qu’avec les mariages internationaux. Qu’Abraham, le père de la race, meure et que le « Je suis » vive encore. Le Christ connaissait ce fait occulte que le mélange du sang dans le mariage international tue toujours quelque chose de la race si ce n’est pas le corps. Quand on accouple un cheval et une ânesse, le produit est un hydride, le mulet, et dans ce mulet il manque quelque chose qu’a tué le mélange des sangs : la faculté de reproduction. Quand nous nous marions avec des étrangers, ce qui est détruit surtout, ce sont les souvenirs dans la vision interne. Les différents souvenirs, provenant de l’une et l’autre lignée, sont détruits par une lutte confuse entre les deux sangs. C’est ainsi que l’humanité a perdu le contact avec le monde spirituel, avec la mémoire de la nature. L’écossais des Highlands qui se marie dans le clan et les bohémiens ont seuls conservé cette seconde vue dans une certaine mesure. Nous voyons ainsi que le sang est aujourd’hui autrement constitué qu’il ne l’était dans les premiers âges de l’évolution humaine. Le corps de Jésus était un véhicule d’une pureté supérieure au  moment où le Christ y entra comme seul moyen de pénétrer jusqu’au centre de la terre par ce même chemin  qu’avait pris Hiram Abiff quand il sauta dans la mer de fonte et qu’il fut conduit par le sentier de l’initiation  jusqu’au centre de la terre où habitait Caïn, son ancêtre.

 

Ce voyage du Christ est rappelé dans l’épître de Jude, il s’accomplit après que le Christ eut été délivré de la chair par sa mort violente sur le Golgotha. Quand un individu est tué, le sang veineux avec ses impuretés s’attache fortement à la chair, et le sang artériel qui s’écoule par les plaies est plus facilement purifié des désirs et des passions. Ayant été éthérisé par le grand esprit Christ, le sang de Jésus inonda le monde et purifia dans une certaine mesure la région éthérique de la terre ; il donna ainsi à l’homme plus d’espoir d’attirer à lui des matériaux qui lui permettraient de nourrir des projets d’altruisme. Ainsi l’âge de l’altruisme fut inauguré. Par la foi en l’action de ce sang et par l’imitation de la vie en Jésus-Christ, les fils de Seth sont pourvus d’un excellent moyen de purification de la malédiction de l’égoïsme. Pendant ce temps, les enfants de Caïn recevaient l’emblème de la rose  et de la croix pour leur enseigner à travailler fidèlement, à créer la mer de fonte, la pierre philosophale, et à trouver le nouveau « verbe » qui les fera admettre dans le royaume parce qu’ils croient davantage aux œuvres qu’à la foi.

 

1°) le premier âge où chaque être humain était une unité créatrice complète à double sexe et gouverné par une hiérarchie, Melchisédec, qui remplissait les deux offices de roi et de prêtre.

2°) Le deuxième âge où la race se divisa en deux sexes. Le gouvernement se divisa en état et église. Il se produisit alors antagonisme, querelles, guerres. L’état épousa la cause de la paternité, du mâle, soutint l’idéal mâle des arts, des métiers, de l’industrie incarné dans Hiram Abiff.

 

L’église épousa la cause de la maternité, de la femme : elle éleva l’idéal féminin de l’amour au foyer, de la famille incarné dans la Madone et son enfant.

 

Il y eut conflit d’intérêts entre l’homme et la femme, le foyer et le commerce, l’église et l’état, et cela amena la lutte économique et les guerres dont l’humanité est déchirée au point que les hommes commencent à désirer la paix et à prier pour la venue de son règne.

 

3°) Le troisième âge commence avec le Christ qui, comme Melchisédec, reprend le double office de roi et de prêtre pour régner sur une humanité purifiée et glorifiée, s’élevant de l’amour sexuel à l’amour spirituel.

 

 

 

 

 

 



28/11/2006
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