Le tombeau de Rosicrucius - Angleterre Staffordshire 1686
LA DECOUVERTE D'UN TEMPLE SOUTERRAIN ROSE-CROIX EN 1686
par Adama
Cette histoire est relatée par Sédir, Serge Hutin et une chronique anglaise du XVIIe siècle The Natural History of Staffordshire publiée en 1686. Il semble s'agir d'un texte initiatique, il est probable que la réalité de la "découverte" se situe sur un plan spirituel, mais peut-être qu'une véritable cavitée fut néanmoins inventée par ce paysan, en voici le texte d'après la traduction du regretté Serge Hutin.
« Un paysan, en creusant une tranchée dans un champ, heurta la pioche à une petite profondeur une grande pierre rectangulaire qui, débarrassée des herbes, de la mousse, laissa voir un gros anneau de fer rivé à son centre. Croyant découvrir la cachette d’un trésor, il souleva cette pierre, après beaucoup d’efforts, et découvrit une large excavation dans laquelle s’enfonçait un escalier de pierre. Il en descendit les degrés, après quelques hésitations, et se trouva bientôt plongé dans des ténèbres profondes, mais dont la noirceur semblait s’éclaircir d’une lointaine lueur. A la profondeur d’environ cent pieds, il se trouva dans une cellule carrée d’où partait un long corridor ; après l’avoir suivi, il descendit un autre escalier de vingt-deux marches, essayant chaque degré avant de se risquer, au milieu de l’obscurité ; seule, une légère odeur aromatique arrivée par bouffées dans l’air froid du souterrain. En explorant la cellule où aboutissait le second escalier, il trouva sur sa droite un troisième escalier, au bas duquel brillait une pâle lumière immobile. Quoique un peu effrayé, il s’engagea dans cette troisième descente. La paroi devenait humide et les marches glissantes, comme si aucun pied ne les avait foulées depuis des époques lointaines.
Il entendait un sourd murmure comme celui d’un galop lointain ; la lumière était maintenant visible à peu de distance ; la peur gagnait peu à peu notre héros et ce n’était plus qu’avec de grandes hésitations qu’il continuait sa descente. A un tournant de l’escalier, il aperçut subitement une grande chambre carrée, de plafond assez bas ; dans chaque coin, une rose en pierre noire était sculptée, et une lumière dorée comme celle du soleil levant éclairait en plein la personne de l’explorateur stupéfait. Mais son étonnement se changea en terreur lorsqu’il aperçut un homme assis dans une chaire de pierre, lisant un grand livre posé sur une sorte d’autel rectangulaire, éclairé par une grande lampe antique en fer. Un cri de surprise que ne put retenir notre paysan fit se retourner vers lui l’homme assis ; il se leva et, avec une expression de colère, fit le geste de lui interdire l’entrée de la chambre ; mais comme le nouveau venu ne tenait pas compte de cette injonction, il brisa, d’un coup d’un verge de fer qu’il tenait à la main, la vieille lampe qui s’éparpilla en mille morceaux, laissant la place à une obscurité profonde. De sourds roulements semblaient passer dans de lointains corridors. Le paysan remonta précipitamment les escaliers et, rentré dans son village, raconta son aventure souterraine ; et la colline où il avait mis au jour l’entrée du souterrain fut appelée, dans tout le Staffordshire, le tombeau de Rosicrucius.