Mademoiselle Lenormand et la cartomancie

Mademoiselle Lenormand

par

Salomé

 

Mademoiselle Lenormand fut la plus célèbre cartomancienne
 du dix-neuvième siècle. Elle exerça une influence décisive
 sur la tradition de la cartomancie, et le type de cartes
 qu'elle utilisait vint à porter son nom. Marie-Anne Adélaïde
 Lenormand naquit à Alençon le 27 mai 1772 (elle était donc
 Gémeaux) et mourut à Paris le 25 juin 1843. Elevée dans
un couvent, elle vint vivre dans la capitale à l'âge de 21 ans.
 Son premier emploi fut dans une blanchisserie, mais elle
se joignit très tôt à la cartomancienne Madame Gilbert.
 Un apprenti boucher du nom de Flammermont leur envoyait
 des clients. Un bref emprisonnement durant la révolution
française ne porta pas préjudice à la réputation de
Mademoiselle Lenormand, et sa seconde tentative
de faire carrière fût couronnée avec tant de succès
qu'elle amassa une fortune considérable. Elle eut
pour consultant de nombreux personnages importants
 de la révolution, de l'empire et de la royauté. A sa mort
, elle laissa un palais près de Poissy, des biens à Alençons
 et une maison à Paris. Ses cartes, possédant tout le côté
 sophistiqué et la finesse de style de la haute société
 des dix-huitième et dix-neuvième siècles, doivent être
considérées comme des cartes de salon. Bien que les
 cartes présentes actuellement sur le marché soient
plus récentes, elles appartiennent à la tradition qui
 commença à une époque où la bourgeoisie commença
 à s'intéresser à l'occulte et à l'énigmatique
.
Mlle Lenormand a rédigé au moins un ouvrage
 sur ses expériences de cartomancienne. Les
sceptiques aiment le qualifier de « pas sérieux »
 parce que les prédictions qu’il contient auraient
été faites après les évènements. Pourtant, lorsqu’en
 1843 Mlle Lenormand meurt, la rumeur se répand
qu’elle aurait laissé un manuscrit contenant le
 graphisme d’un jeu de cartes avec leur symbolique
 et leur signification. Peu après, de nombreux fabricants
 de cartes en Europe accolèrent son nom à leurs produits.
En 1898, Camille Lenormand, la petite-nièce de Marie-Anne,
 publia chez Wehman un manuel de « cartomancie facile »,
 qu’elle affirme avoir hérité de sa grand-tante.
 En 1940, les éditions Whitman sortent un jeu de
36 cartes, de « tradition tzigane », sans figures ni
couleurs, mais composé d’images sensiblement
 similaires à celles qu’avait créées Mlle Lenormand.
 Les cartes divinatoires des bohémiennes
 possèdent un haut et un bas, ce qui les rend réversibles.
Si l’on en croit la méthode exposée dans le livre de Camille
 Lenormand, ces positions renversées seraient nécessaires
 au travail de prédiction.



21/09/2006
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