Caral la cité mère de la paix éternelle, la vie idéale de la première civilisation andine. Article avec video sur le sujet.
CARAL LA CITE MERE DE LA PAIX ETERNELLE
La vie idéale de la première civilisation andine
par Adama
Le site de Caral actuellement avec deux de ses pyramides monumentales
Les archéologues recherchent depuis des années l'origine de la civilisation, la plus ancienne cité du monde qu'ils appelles « la cité mère ». Autre grande question, la guerre a-t-elle été nécessaire pour faire émerger la civilisation ? Pourquoi l'humanité a abandonné la vie dans la nature pour bâtir des cités et des civilisations, est-ce la guerre qui a provoqué ces changements de vie ?
Reconstitution de la grande Pyramide de la cité de Caral aux dimensions imposantes.
Jusqu'à présent les archéologues pensaient que la guerre avait été le fondement du passage de la vie dans la nature à la vie dans les cités, pour se protéger des ennemis. Mais la découverte de l'imposante cité de Caral vient tout remettre en cause, les chercheurs n'ont découvert aucune trace de combat, aucun rempart, aucune arme, aucune trace de lutte. Caral est l'une des plus anciennes cités du monde, et elle est à ce jour, la cité mère des Amériques, elle fut un véritable âge d'or pour l'Humanité, où en son sein, règnait une paix éternelle, jusqu'à la fin de cette civilisation qui dura 1000 ans.
Pyramides et habitations de Caral - reconstitution
Les livres d'histoire ont pour habitude de présenter quatre grands berceaux de l'humanité : la vallée du Tigre et de l'Euphrate avec pour centre Sumer, le delta du Nilen Egypte, la vallée de l'Indus et enfin la vallée du Huang He en Chine.Il convient d'ajouter désormais les Andes comme foyer de la civilisation, qui n'a rien à envier à celle de Sumer ou de Chine.
La ville de Caral serait légèrement plus récente que le site voisin de Hauricanga. Ce dernier site comporte des monolithes mystérieux, dont personne ne sait au juste à quoi ils pouvaient servir. Mais cette aire de civilisation semble être commune. Hauricanga est daté de 3 000 ans avant notre ère, et Caral de 2 600 ans. Les marges temporelles sont très faibles entre les deux sites.
Ces découvertes sont dus aux archéologues Ruth Shady Solis, Jonathan Haas et Winifried Creamer. Actuellement une polémique c'est malheureusement élevée entre ces chercheurs pour la paternité de la découverte. Ce qui est bien dommage pour cette cité de la paix.
La ville appelée par convention « Caral » d'après un village actuel proche du site, est un vaste ensemble de culture comportant 17 autres sites alentours. Selon une estimation haute, cette cité aurait abritée 10.000 habitants, selon une estimation basse : 5.000 âmes.
La cité comporte un ensemble de 6 pyramides monumentales, comportent un escalier d'accès, et se terminent par une plate forme, où était entretenu probablement un lieu de culte. La pyramide principale occupe la place de quatre terrains de football et n'a rien à envier aux pyramides d'Egypte par sa taille.
L'incroyable amphithéâtre de Caral.
Autre extraordinaire découverte, un véritable amphithéâtre, pouvant comporter plusieurs centaines de place, centre de la vie de la cité. Cet amphithéâtre rappelle par sa forme ceux de la Grèce antique, mais il est bien plus ancien dans sa conception et sa construction.
Autre vue reconstituée de l'amphithéâtre.
Au centre de cet Amphithéâtre brûlait une flamme éternelle qui devait faire partie de la religion de cette civilisation quasi-inconnue. La flamme éternelle rappelle celle qui brûlait dans le temple des Vestales à Rome. Cette civilisation découverte dans les Andes est vraiment étonnante et n'a pas fini de nous réserver des surprises.
Reconstitution saisissante de l'amphithéâtre de la cité vu de nuit.
Cette civilisation possédait des architectes maîtrisant parfaitement les constructions complexes et monumentales, des ingénieurs pour l'irrigation. La cité de Caral étant dans le désert, les ingénieurs de la cité faisaient venir l'eau d'une rivière provenant des Andes par l'irrigation. Il poussait là des légumes, des fruits, des plantes de toutes sortes, en faisant un véritable Eden andin.
La vie paisible nocturne de Caral. Ses habitants avaient-ils développé une astronomie?
Ils exploitaient également le coton, avec lequel ils fabriquaient des vêtements, mais aussi des filets de pêche qu'ils donnaient aux pêcheurs du littoral, à des dizaines et des dizaines de km plus loin, pour ramener du poisson. Il s'agissait d'un troc, filet contre poisson, et le tout dans la paix et l'harmonie.
La magnifique structure de l'amphithéâtre, avec les bâtiments adjacents. Cette forme est étonnanment moderne.
On a retrouvé également la sépulture dans une maison, d'un bébé de 2 mois. Il a été inhumé en position de fœtus , avec de riches vêtements. Signe que cet enfant était chéri et aimé par ses parents, et qu'il y avait des rites funéraires élaborés.
Ces flûtes délicatement ouvragées témoigne du raffinement de la cité de Caral
Caral avait aussi ses musiciens, ont a retrouvé de très nombreuses flûtes taillées dans des os de condor ou de pélican. Caral connaissait également l'emploi d'Aphrodisiaques obtenu à partir de coquillages ! Il est probable que l'emploi des aphrodisiaques allaient de pair avec des drogues, à base de Coca, retrouvées sur place. Et que cela faisait parti de la religion ou des pratiques magiques locales. Les Amérindiens d'Amazonie actuelles, les chamanes, utilisent des procédés semblables pour entrer en contact avec des esprits. Peut être un vestige très lointain de l'influence de Caral en Amazonie. Car nous savons que son influence s'étendit jusqu'à la forêt amazonienne et ses peuples.
Flûte en os de condor formant un personnage grimaçant, qui rappelle un masque de théâtre grec! mais l'analogie est fortuite.
Nous ignorons pratiquement tout de la religion, des pratiques magiques, de la forme politique de gouvernement de cette cité. Une chose est sure, l'absence de tout mobilier, artefact, pouvant être rattaché à l'art de la guerre. Rien sur ce plan. Caral fut la cité de la paix de l'Amérique, et très probablement, le point de départ de toutes les civilisations de l'Amérique.
A moins qu'un jour, d'autres archéologues, puissent encore repousser dans le temps, l'apparition de la civilisation en Amérique ou dans le Monde.
L'aube se lève sur Caral - reconstitution
En attendant, nous avons sous les yeux une culture, une civilisation, qui nous prouve que la guerre n'est pas nécessaire pour fonder une civilisation, et qu'elle n'est pas intrinsèque à l'homme, 1000 ans de paix absolue démontre ce fait et remets en cause ce que nous imaginions sur les débuts de la civilisation, sur le pourquoi l'homme a eu besoin de passer du stade de la vie dans la nature à celui des cités. Est-ce le besoin d'organisation autour des dieux ou du Dieu ? est-ce tout simplement la caractéristique de l'Homme que d'être sociable et d'avoir une structure qui puisse permettre le développement de cette sociabilité ? Chez les anciens Grecs, la Polis, la cité, était la marque de l'homme civilisé, le barbare lui dormait à la belle étoile ! Finalement, est-ce dans ce concept que se retrouve l'explication ? La cité fait l'homme et l'homme fait la cité ?
Photo aérienne d'une partie du site de Caral (amphithéâtre et structures)
Caral n'a pas fini de susciter des interrogations, une chose est certaine, il s'agit d'une belle leçon de paix, d'harmonie, qui s'offre à nous, mille ans de paix sans aucun cliquetis d'arme, c'est difficile à croire, et pourtant… Voici près de 5 000 ans il existait un Eden, une cité idéale dans les Andes dans l'actuel Pérou.
VIDEOS SUR LA CIVILISATION DE CARAL :
(extraits du documentaire de la BBC "les pyramides oubliées de Caral - 2002)
Présentation de Caral avec reconstitutions en 3D :
Les pyramides oubliées de Caral
Vidéo envoyée par Koloborder
Les pyramides oubliées de Caral - Second volet
Vidéo envoyée par Koloborder
Les pyramides oubliées de Caral - Troisième volet
Vidéo envoyée par Koloborder