Extrait du Glossaire de l'Occultisme et de la Magie
Extrait du Glossaire de l’Occultisme et de la Magie
L’Echo du Merveilleux –151 Juin 1900 n°83
Cacoux : Nom qu’on donne en Bretagne à certains cordiers qui passent pour sorciers. Anciennement, c’étaient ces cordiers qui fabriquaient les cordes pour les tortionnaires et pour les bourreaux, quand la pendaison était utilisée comme genre de mort pour les criminels. Les cacoux, qu’on dénommait aussi Caqueux, vivaient à l’écart des hommes, ne se mariaient qu’entre eux et ne mettaient jamais les pieds dans une église : ils vendaient des sorts, des amulettes et des talismans, ainsi que divers remèdes empiriques pour des maladies spéciales.
Cactonite : Pierre merveilleuse qui, dans l’Antiquité, servait de Talisman et rendait victorieux les généraux qui la portaient sur eux.
Calice du Sabbat : Dans l’horrible sacrilège dénommé Messe noire ou Messe à rebours, l’officiant emploie un calice noir pour dire la messe et invoquer le démon à l’élévation.
Canidia, Canidie : Célèbre magicienne et empoisonneuse de l’Antiquité, mentionnée par Horace ; elle pratiquait des envoûtements à l’aide de figures de cire et utilisait des conjurations magiques pour obtenir la réalisation de ses désirs.
Capim ou Kapin : On désigne sous ce terme au Brésil, le suc très caustique extrait d’une liane amère qui produit une sorte d’anesthésie ou stupeur analogue à celle du Haschish. Les pages ou Sorciers se mettent en trance, (mot écrit avec un « c » dans le texte original) à l’aide de cette liqueur.
Carrés magiques : Ces carrés sont de diverses sortes. Il y a ceux qui se rattachent à la géomancie kabbalistique, c’est-à-dire ceux qui servent à la Divination et qui se rattachent à la kabbalah et à la science des nombres et qui utilisent pour leurs opérations des points ou petits cercles, dont les combinaisons amènent la connaissance de l’avenir ; il y a ensuite ceux qui sont divisés en cases, dans lesquelles sont inscrits des nombres, de manière à fournir toujours la même somme, quel que soit l’ordre dans lequel, on additionne les chiffres inscrits dans les cases, c’est-à-sire qu’on les additionnes additionne horizontalement, verticalement ou diagonalement ; voici un de ses carrés :
492
357
816
Le présent carré n’a que trois côtés, mais on peut faire des carrés magiques de cinq, sept et neuf côtés, car il faut toujours que, dans le carré magique, le nombre des cases qui forment ses côtés, soit impair. Les carrés magiques sont encore aujourd’hui très usités dans tout l’Orient principalement parmi les Guèbres, les Hindous, les Thibétains, les Chinois et autres peuples. Les carrés magiques, quand ils sont utilsés comme talismans, doivent être écrits sur parchemins vierges.
Cauchemar : Tout le monde sait ce qu’est le cauchemar : c’est une sorte de mauvais rêve à tel point angoissant que l’individu qui le subit, craint parfois de manquer de respiration, tant est forte l’oppression qu’il ressent. Tel est, en général, l’effet du cauchemar, mais quelle en est la cause ? Une grande fatigue avant de s’endormir, le ventre creux ou trop plein au moment de se coucher, peuvent également provoquer le cauchemar ; telles sont les principales causes physiques, auxquelles on peut joindre des causes morales : chagrin, afflictions, grandes contrariétés, ambition déçue, douleurs, soucis, excès de travail, etc., etc., en un mot toute cause déprimante, physique ou morale, peut donner le cauchemar ; mais ces causes sont extérieures, Exotériques comme ont dit en langue occulte, or le cauchemar peut également provenir de causes Esotériques, c’est-à-dire cachées pour la généralité des hommes. Ainsi des invisibles, c’est-à-dire des êtres hors du monde astral (de l’au-delà) peuvent parfois, le plus souvent, causer à l’homme du cauchemar en comprimant sa poitrine ou son ventre ou ces deux portions du corps à la fois, de sorte que l’individu qui subit ce mauvais rêve, ne peut ni crier, ni parler, ni parfois respirer. Ainsi on rêve qu’on se trouve en présence de malfaiteurs, on veut fuir et les jambes refusent leur concours, on a une arme quelconque, on veut s’en servir mais tous vos membres sont comme paralysés ; on veut crier, appeler au secours et la voix reste muette dans la gorge.
Mais comment ces êtres, ces invisibles, ces véritables malfaiteurs de l’astral, peuvent-ils avoir le pouvoir ou seulement la faculté de tourmenter ainsi l’homme ? Ceci serait trop long à expliquer et nous ferait sortir du cadre très synthétique que nous a tracé l’éminent Directeur de cette revue, aussi nous bornerons-nous à dire que la responsabilité de l’homme, son libre arbitre, est fort peu de chose, et pour rester libre et indépendant, il doit être ou tout au moins s’efforcer d’être, absolument bon et moral pour attirer à lui les bonnes influences, car, dans le cas contraire, s’il est mauvais, vicieux, cupide, adonné au mal, il attirera des mauvaises influences qui pourront le conduire jusqu’au crime. Nous n’insisterons pas davantage sur ce sujet intéressant qui demanderait bien des pages pour son développement et nous nous bornerons à dire, que, pour nous, qui étudions l’occultisme depuis plus de trente années, nous pouvons affirmer à nos lecteurs que l’invisible joue un très grand rôle, un rôle prépondérant dans l’existence humaine ; nous pourrions ajouter : Experto, crede Roberto !
Ceinture magique : Ceinture douée de certaines propriétés qu’on fait porter à des malades atteints de certaines maladies, afin de les en guérir. Il existe de nombreux genres de ces ceintures, l’une des plus célèbres, dite Ceinture de Saint-Jean est faite avec des feuilles de fougères mâles cueillies la veille de la Saint-Jean à midi et tressées de façon à former le caractère magique HVTI. L’usage des ceintures n’a pas disparu de nos jours, ainsi il existe une Ceinture Ismaël, croyons-nous, qui formée d’une double bande de toile qui renferme des plantes odoriférantes et qui aurait, d’après son inventeur, la propriété de faire maigrir. Les ceintures électriques ou magnétiques pour obtenir le même résultat ou pour chasser les douleurs névralgiques ou arthritiques ne sont que des dérivés de la Ceinture Magique ; il en existe quantité d’autres, les ceintures vitalistes pour renforcer la vie, les ceintures fortifiantes, etc., car il faut savoir se borner.
Cercles : Il existe en Occultisme et en Magie, quantités de cercles, nous dirons quelques mots des plus importants ou des plus connus ; Cercle magique, est celui dans lequel le Mage ou Magicien doit s’enfermer avant de procéder aux opérations magiques, aux Œuvre magiques. On peut tracer ces cercles de diverses manières ; les Grimoires en donnent différentes descriptions, mais le meilleur cercle magique est celui qui est tracé de la manière suivante : On prend une épée et on trace autour de soi un cercle sur le sol, de manière à occuper le centre du dit cercle. On peut aussi, à l’aide d’un charbon, de la craie ou de la sanguine rouge, etc., tracer ce même cercle. Le Grand Grimoire nous apprend, qu’en entrant dans le cercle-magique, le magicien ne doit porter sur lui, aucun métal impur, c’est-à-dire fait avec d’autres métaux que l’or ou l’argent.
Le Cercle des Fées est un cercle ou une circonférence de gazon qui se trouve très vert, au milieu d’un terrain sec et aride.
Le Cercle des sorciers qu’on nomme aussi Cerne est celui qui est tracé par ces Goëtiens pour évoquer le Démon. On nomme Cercle des neuf Planètes ou Navakiraha-Sakkaram, le tableau astrologique des Brahmes.
Quand Chiva (Siva) donne ce cercle à sa femme Parvati, il lui dit : que quiconque adorerait la Divnité avec le Sakkaram coordonné ainsi qu’il le prescrit, recevrait le pouvoir de créer tous les mondes et que Brahma avait reçu par lui le pouvoir de créer.
Chaîne magique : Champ d’attraction fluidique que crée autour de lui dans le monde visible et dans le monde invisible le Magicien, et grâce auquel il peut être secondé dans ses œuvres magiques.
Chaldéens : Habiles magiciens, qui créèrent ou perfectionnèrent les divers arts magiques. Dans le monde visible et dans le monde invisible, il existe des genres très divers de Chaldéens. Cf. La Doctrine Esotérique à travers les âges, chap.XIV. La Doct. chez les Chaldéo-Assyriens.
Chaman ou Schaman : Nom du sorcier dans certaines contrées de l’Asie septemtrionale et de la Sibérie. Les Tchouktis maltraitent fort souvent leurs chamans, nous dit Wrangel (Tome I., p. 265, le Nord de la Sibérie, trad. Franç.) mais ceux-ci demeurent inflexibles. Les chamans s’excitent pour prophétiser en frappant sur une sorte de tambour dénommé Boubna.
Chance : Terme vulgaire qui sert à désigner le bonheur qu’obtient un individu, sans avoir rien fait en apparence pour l’obtenir ; d’où les expressions ; avoir de la chance au jeu, en amour, dans ses affaires, etc. – C’est une idée très fausse, car l’homme n’a que le bonheur que lui mérite son karma.
Charmes : Enchantements, sortilèges, sorts pratiqués de diverses façons pour produire des effets divers sur les personnes qui sont le but des charmes. Il existe un très grand nombre de charmes et de sorts, dans les Grimoires, on peut trouver de nombreuses formules pour pratiquer des charmes et un grand nombre d’autres pour les Contres-Charmes. (Voy. Ce mot.)
Chardins : Astrologues ou Magiciens Chaldéens qui exerçaient l’art magique par tous les modes usités.
Chaudrons : Les vibrations quelles qu’elles soient exercent sur le système nerveux des influences diverses. Beaucoup de nos lecteurs savent par exemple, que, dans la campagne, pour rassembler en un seul point, en boule compacte, un essaim d’abeilles qui se disperse ; il suffit de frapper sur un chaudron de cuivre ou une forte casserole et, au bout de quelques minutes, les abeilles se massent les unes sur les autres en un peloton compact sur l’arbre au-dessous duquel on frappe ; de là, le préjugé de croire qu’en frappant sur un chaudron, on peut, par ce moyen, éloigner d’un lieu quelconque les mauvais esprits, les spectres et les fantômes.
Chemise de nécessité : Sorte de chemise chargée de caractères magiques que revêtaient les sorcières allemandes du moyen-âge, quand elles croyaient avoir à craindre de subir des maux divers.
Chevesche : Nom qu’on donnait aux sorcières, qui avaient la réputation de sucer comme des vampires le sang des jeunes enfants. La chevesche est une sorte de grande chouette qui aime à se repaître de sang.
Chrysopée : Nom sous lequel les Alchimistes désignent la Pierre Philosophale.
Chrysoprase : Pierre précieuse qui a la propriété de fortifier les vues affaiblies.
Clavicules de Salomon (Schlômo) : Ouvrage de magie, qui a été attribué au roi Salomon ; primitivement écrit en hébreu, il a été traduit dans un grand nombre de langues. Cet opuscule est un véritable trésor pour la science occulte. Il contient non seulement des conjurations et des formules magiques, mais encore, en une grande évocation, il synthétise en une cérémonie, presque tous les enseignements magiques.
Conjurateurs : Magiciens ayant une puissance fluidique assez forte pour conjurer les Démons, les tempêtes et autres cataclysmes de la Nature ; ces magiciens obtenaient ces résultats par simple Conjuration, c’est-à-dire qu’on obtenait, au milieu d’eux, chez quelques personnes, des effets analogues à ceux qu’on remarqua plus tard chez de pieux visiteurs de la tombe du diacre Paris. Ce diacre était janséniste, il mourut en 1727 et ceux dont il avait partagé les idées et les opinions religieuses, c’est-à-dire les Jansénistes, en firent bientôt un Saint ; et c’est sur son tombeau que s’accomplirent de nombreux « miracles » et qu’on pratiquait une sorte de culte qui parut si idolâtrique à l’archevêque de Paris, qu’il dut l’interdire. Cette sorte d’épidémie d’extase se manifestait par d’horribles convulsions, durant lesquelles le convulsionnaire éprouvait une perte totale de sensibilité dans tous ses membres, mais acquérait, en revanche, une exaltation considérable de ses facultés intellectuelles. Nous n’insisterons pas plus longuement sur ce sujet, d’autant que les lecteurs de l’Echo du Merveilleux suivent actuellement dans la Revue tout l’historique de cette affaire. (A suivre). Jean Darlès.