La préexistence ou la vie prémortelle
LA PREEXISTENCE ou vie prémortelle
Par
Adama
Si nous connaissons la doctrine de la réincarnation, en revanche, peu connaissent la doctrine de la préexistence des âmes, qui actuellement est enseignée par l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Orson Pratt a défini d'une manière brillante dans l'un de ces discours, la préexistence, dont voici un extrait au travers du compte rendu sur le Mormonisme du frère L.A. Bertrand intitulé « Mémoire d'un Mormon » publié chez Dentu dans la collection Hetzel – 1862.
Orson Pratt, aussi grand orateur, aussi habile théologien que savant ingénieur.
Il exposa le dogme de la préexistence des âmes ; puis il entra dans des développements curieux et fort longs que nous allons reproduire en partie.
« Les esprits ne sont pas contemporains des corps. Il n'est pas raisonnable de croire que Dieu crée un nouvel esprit chaque fois qu'on nouveau tabernacle vient dans le monde, car alors la création n'aurait pas fini au bout de sept jours, elle durerait encore, et Dieu ne serait occupé qu'à créer des esprits continuellement, un milliard par siècle au moins.
Nous admettons que l'esprit est beaucoup plus ancien que le tabernacle.
L'esprit qui vit maintenant dans chaque individu est vieux de plusieurs milliers d'années.
Nos esprits ont été formés par génération, de même que le corps. Lorsque Dieu jeta les fondements de la terre, les fils et les filles de Dieu applaudirent de joie en voyant la belle habitation où ils pourraient venir, à chacun leur tour, prendre un tabernacle. Salomon dit que quand le corps retourne en poussière, l'esprit retourne à Dieu : il est évident que si l'esprit n'avait jamais été dans le ciel, il ne pourrait y retourner.
Je ne puis pas retourner en Californie, puisque je n'y suis jamais allé. Dans la traduction inspirée que Joseph a faite de la Genèse, il est prouvé que les esprits de tous les hommes et de toutes les femmes existaient avant la création terrestre d'Adam et d'Ève. Dieu est le père de nos esprits.
« Il y a plusieurs dieux, l'Écriture le dit. Si un dieu peut propager son espèce et engendrer des esprits à son image et ressemblance, et les appeler ses fils et ses filles, de même tous les autres dieux qui sont semblables à lui peuvent en faire autant. En conséquence, il y aura de nombreux pères, et ils seront les enfants de ces êtres glorifiés, célestes, qui sont jugés dignes d'être dieux. Dans le Livre d'Abraham, traduit par Joseph, nous voyons que dans la grande famille des esprits il y en a de plus nobles et de plus grands que d'autres, de plus intelligents. Le mariage a été établi par Élohim, comme une loi par laquelle les esprits viendraient prendre des tabernacles pour entrer dans le deuxième état de l'existence.
Adam et Ève furent mariés par le Très-Haut quand ils étaient immortels, par conséquent pour l'éternité. Les mormons ont donc raison de se marier pour le temps et pour l'éternité, puisque le sacrement fut institué pour des êtres immortels, avant que leur péché n'eût condamné leurs corps à mourir. Leurs descendants ont été rachetés des effets de la chute par la rédemption, et la rédemption implique une restauration complète de tous les privilèges perdus par la chute ; par conséquent, le mariage éternel est rétabli.
Dieu a promis à Abraham que sa semence serait aussi nombreuse que les grains de la mer. Mais quand la terre continuerait encore à vivre huit mille ans, dix hectolitres de sable contiendraient plus de grains que toute la population humaine, depuis la création. Si l'homme cessait alors de multiplier, où serait la promesse faite à Abraham ? Dieu a donc voulu dire que la prospérité d'Abraham serait infinie, et qu'il y aurait une infinité de mondes pour sa résidence. Le prophète Énoch a dit que quand le sable de dix millions de terres comme la nôtre serait épuisé, ce ne serait pas encore le commencement de toutes les créations. Nous lisons que ceux qui font les œuvres d'Abraham seront bénis avec les bénédictions d'Abraham. Le sacerdoce des derniers jours a prononcé sur nos têtes les bénédictions d'Abraham.
Fin de citation
Le dictionnaire du Mormonisme en ligne donne cette définition :
Doctrine selon laquelle tout Etre humain, femme ou homme, en tant que fils et filles de Dieu, ont vécu en présence de notre Père Céleste avant de naître ici-bas dans des corps de chair. Nous n'étions alors "que" des esprits, et avons accepté le plan de progression que Dieu nous présenté, et qui prévoyait que nous venions sur Terre pour apprendre et être mis à l'épreuve dans des corps physiques.
Dieu savait que nous pécherions et avait désigné, déjà à ce moment-là, Jésus, son premier-né, pour être le Sauveur de l'humanité. C'est également dans la pré-existence (appelée aussi "vie prémortelle") que Satan, alors Lucifer, se rebella contre Dieu et son plan, et fut chassé de la présence du Tout-Puissant par Michel et ses anges (voir Apocalypse 12:7-12).
Dans la pré-existence, des prophètes (et sans doute, par extension, tout homme ou femme ayant reçu de Dieu une responsabilité divine ici-bas) ont été pré-ordonnés à leur appel, c'est-à-dire qu'ils ont été désignés, mis à part et préparés à ces appels avant que le monde soit créé (voir Jérémie 1:5, Alma 13:1-9).
Références bibliques :
Lorsque Dieu fondait la terre, tous les fils de Dieu lançaient des cris de joie (voir Job 38:4–7). L'esprit retourne à Dieu qui l'a donné (Ec 12:9).
Avant que je ne t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais (Jé 1:4–5).
Nous sommes de sa race (Ac 17:28).
Dieu nous a élus avant la fondation du monde (Ép 1:3–4).
Nous devons nous soumettre au Père des esprits (Hé 12:9).
Il a réservé, enchaînés éternellement, les anges qui n'ont pas gardé leur dignité (Jud v. 6).
Le diable et ses anges furent précipités (Ap 12:9).
L'encyclopédie Wikipedia nous explique très bien la théologie de la vie prémortelle :
Un autre aspect de la théologie de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est la croyance, non seulement en l'au-delà, mais également en l'en-deça ou vie prémortelle, en présence de Dieu. La partie immortelle de l'homme, son esprit, serait née de parents célestes avant de s'incarner ici-bas. Pour les saints des derniers jours, la création de chaque homme et de chaque femme a été spirituelle avant d'être physique. C'est ainsi que chaque être humain avait déjà une identité avant la création du monde. Selon cette théologie, après avoir vécu auprès de son Père céleste, l'homme est envoyé sur la terre pour faire l'expérience de la mortalité, expérience indispensable pour acquérir les attributs de la divinité. Ici-bas, il a l'occasion, en vivant par la foi et non plus par la vue, de devenir spirituellement adulte, si l'on considère sa vie prémortelle comme une enfance passée auprès de ses parents. La vie de l'homme devient alors une école où il est envoyé, où il reçoit un corps physique avec lequel il fait l'expérience de la vie et où il apprend à appliquer des lois célestes dans un environnement mortel, ce qui le prépare à retourner vivre en présence de Dieu, à hériter du royaume des cieux et à gouverner à son tour sur des sphères habitées, comme son Père céleste.
Voici quelques textes d'autorités mormones sur la préexistence :
AVANT LA NAISSANCE
Theresia Mangels, veuve âgée, vivait seule dans un appartement dans le nord de l'Allemagne. Un soir, elle entendit frapper à sa porte. Quand elle ouvrit, elle vit deux jeunes gens. Se souvenant qu'elle avait encore un livre que leurs collègues lui avaient laissé des années auparavant, elle les invita à entrer, puis elle se mit à la recherche du livre. Quand elle voulut le leur rendre, ils sourirent et refusèrent de le prendre, en lui disant qu'il venait en réalité d'une autre Église. Eux, ils étaient de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, dirent-ils, et ils demandèrent s'ils pouvaient lui remettre un message important. Elle se sentait un peu seule, et ils étaient très sympathiques. Elle accepta de les écouter.
Ils lui parlèrent ce soir-là de quelqu'un appelé Joseph Smith, le prophète, mais leur message la laissa perplexe. Des visions, des plaques d'or, des anges, tout cela semblait si étrange. Ils demandèrent s'ils pouvaient revenir et elle fut sur le point de dire non. Mais elle décida de leur donner une nouvelle chance.
Quand ils revinrent, ils dirent qu'ils allaient lui parler du but de la vie et du plan de salut de Dieu. Cela avait l'air intéressant. Alors ils se mirent à lui parler de quelque chose dont elle n'avait jamais entendu parler auparavant : une existence prémortelle où nous avions tous vécu avec Dieu. C'était comme si une lumière s'allumait dans son âme. Cet enseignement était vrai. Elle le sentait. Il expliquait tant de choses sur lesquelles elle s'était posé des questions mais que son Église n'avait jamais pu lui expliquer. A partir de ce moment-là, tout ce que les missionnaires lui enseignèrent lui parut parfaitement sensé, et quand ils l'invitèrent à recevoir le baptême, elle accepta avec empressement.
Boyd K. Packer, du Collège des douze apôtres, a enseigné : « Il n'y a pas de moyen de donner un sens à la vie sans connaître la doctrine de la vie prémortelle.
« L'idée que la vie ici-bas est le début est prétentieuse. Il n'y a aucun moyen d'expliquer la vie si vous croyez cela.
« La notion que la vie se termine avec la mort physique est ridicule. Il n'y a aucun moyen d'affronter la vie quand on croit cela.
« Quand nous comprenons la doctrine de la vie prémortelle, alors les choses prennent leur place et prennent un sens » (« Le mystère de la vie », L'Etoile, avril 1984, page 31).
Si nous ne comprenons pas notre vie prémortelle, nous ne pouvons pas saisir correctement notre relation avec notre Père céleste ; nous ne pouvons pas non plus saisir complètement le but de cette vie terrestre. La condition mortelle devient un puzzle auquel manquent les pièces essentielles, et notre héritage céleste nous paraît être un mystère, de même que notre destinée divine. « Cette doctrine de la vie prémortelle, dit frère Packer, était connue des anciens chrétiens. Pendant près de 500 ans, la doctrine a été enseignée, mais elle a ensuite été rejetée comme une hérésie par un clergé qui avait sombré dans les ténèbres de l'apostasie. Quand ils eurent rejeté cette doctrine... ils ne purent plus débrouiller le mystère de la vie. Ils devinrent comme un homme qui essaye d'assembler une rivière de perles sur un fil trop court. Ils n'ont aucun moyen de les mettre toutes ensemble » (L'Etoile, avril 1984, pp. 16-17).
Quand nous comprenons que nous avons vécu avant la naissance et avant de venir sur cette terre pour être mis à l'épreuve, la nécessité d'un Sauveur apparaît plus clairement. Même les questions embarrassantes de l'inégalité, de la maladie et du handicap physique deviennent beaucoup moins difficiles quand on les voit à la lumière de l'existence prémortelle.
Le Seigneur n'a pas révélé beaucoup de détails sur la vie prémortelle. Par exemple, nous ne savons pas à quoi elle ressemblait, ce que nous y faisions, quelles lois et quelle situation y régnaient, combien de temps nous avons vécu avec notre Père céleste ni ce qu'était réellement la guerre dans les cieux. Mais ce qui a été révélé nous suffit pour accomplir notre but sur cette terre.
« Les faits essentiels concernant notre vie mortelle ont été révélés, dit frère Packer. Bien qu'ils soient sommaires, ils débrouillent le mystère de la vie » (L'Étoile, décembre 1984, p. 29). Voici quelques-uns de ces faits essentiels :
- Nous sommes littéralement les enfants d'esprit de Dieu et, comme tels, nous avons le potentiel de devenir comme lui (voir Romains 8:7-17 ; D&A 93:33-34).
- Nous avons assisté à un conseil dans les cieux, nous avons entendu le Père présenter son plan et nous avons décidé de suivre Jésus-Christ, qui s'était proposé pour venir sur notre terre pour être notre Sauveur et notre Rédempteur (voir Abraham 3:24-28).
- Satan s'est rebellé et a été chassé du ciel avec « le tiers des armées du ciel », et ils travaillent maintenant avec une volonté diabolique à la destruction de notre âme (voir D&A 29:36-39).
- Nous entrons dans cette vie terrestre sans avoir le souvenir de notre existence précédente, mais nous arrivons avec des points forts et des talents, aussi bien qu'avec des faiblesses que nous devons nous efforcer de surmonter (voir Ether 12:27 ; D&A 104:17 ; 138:55-56 ; Abraham 3:23).
- La vie terrestre n'est ni le commencement ni la fin, mais c'est à la fois une épreuve et une étape cruciale dans le cours de notre développement. La façon dont nous réussissons cette épreuve façonne notre avenir éternel (voir Abraham 3:25-26).
Commentaires d'Adama :
La préexistence trouve un parallélisme la théorie moderne de Jean E. Charon selon laquelle nous avons vécu plusieurs milliards d'années au travers des atomes composant notre corps. C'est une doctrine qui se retrouve également au sein platonisme, et d'une manière générale chez les anciens Grecs, mais aussi dans la Cabale. Bien sur ces doctrines anciennes sont différentes dans le détail, mais l'idée est similaire.
Un auteur nous donne cette excellente définition de la préexistence chez les Anciens :
La préexistence est l'existence antérieure à la vie présente, et dont l'idée, impliquée dans toutes les théologies et les mythologies qui admettent la métempsycose, est devenue pour Platon, qui l'avait empruntée aux Pythagoriciens, l'objet d'un dogme philosophique: La préexistence des âmes se rattache, dans Platon, à la théorie de la Réminiscence, et à l'explication du mal. L'âme, en concevant les vérités éternelles que Platon appelle idées, ne ferait que se ressouvenir de ce qu'elle aurait appris dans cette vie antérieure; en même temps, le mal que l'humain subit en ce monde ne serait que la punition du mal commis précédemment. Sur le premier point, le reproche le plus grave qu'on puisse faire à la doctrine de Platon, c'est qu'elle est absolument hypothétique; sur le second, d'autres considérations non moins graves viennent s'ajouter à cette objection fondamentale. Elle ne fait que reculer la difficulté; car si le mal, en ce monde, est la punition de fautes commises antérieurement, ces fautes qui sont elles-mêmes un mal, il reste à savoir quelle en est l'origine et la cause. En outre, il nous parait que la punition qu'on suppose manquerait son but de juste et utile expiation, en nous frappant pour des fautes dont nous aurions complètement perdu le souvenir. (B-E.).
Fin de citation.
C'est surtout le Ménon et le Phèdre qui traite de la préexistence.
Nous trouvons dans le texte de R. Joseph Gikatila « le secret du mariage de David et de Bethsabée » des notions de la préexistence, avec la prédestination des âmes.
ARTICLE EN CONSTRUCTION