Mu le Continent perdu par James Churchward 005
SOUVENIRS DU CONTINENT PERDU
Les souvenirs du continent de Mu sont aussi nombreux que variés. Parmi les documents
écrits, certains nous parlent de l'apparition de l'homme sur la terre, comme les tablettes
Naacal.
D'autres nous donnent la position géographique du continent perdu.
Les manuscrits américains, qui sont nombreux, nous expliquent que la terre de Mu se trouvait
à l'ouest de l'Amérique. Les documents asiatiques disent tous que Mu, la Mère-patrie, se
trouvait à l'est de l'Asie, vers « le soleil levant ». Par conséquent, la Mère-patrie de l'homme,
se trouvant entre l'Amérique et l'Asie, s'étendait au milieu de l'océan Pacifique, et sur les îles
nous trouvons des vestiges de pierre de ses villes et de ses temples, ainsi qu'une race blanche.
Je commencerai par les écrits américains, le Manuscrit Troano en premier; c'est un très ancien
livre Maya écrit au Yucatan. On estime qu'il remonte à une date variant entre 1 500 et 5 000
ans. Je pense qu'il a entre 1 500 et 3 000 ans. Je formule cette hypothèse en me fondant sur la
forme de son écriture.
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Quelques extraits de ce Manuscrit Troano que je présente ici prouveront l'exactitude de ma
théorie concernant l'existence de Mu.
Extrait 1. — « Dans l'année 6 Kan. le 11 Muluc du mois de Zac, il se produisit de terribles
tremblements de terre qui se poursuivirent jusqu'au 13 Chuen sans interruption. Le pays des
collines de terre — la terre de Mu — fut sacrifié. Deux fois soulevé, il disparut pendant la
nuit. après avoir été constamment secoué par les feux des abîmes. Comme ils étaient
enfermés, la terre se souleva et se noya plusieurs fois en divers endroits. Enfin la surface se
brisa et les dix pays (ou tribus) furent dispersés et déchirés. Le pays sombra avec ses 64 000
000 d'habitants il y a 8 060 ans avant la rédaction de ce livre. »
Géologiquement. la description du « pays des collines de terre est absolument exacte et
explique les carrières de pierre de l'île de Pâques.
Extrait 2. — « Le lieu de naissance des mystères sacrés. Mu: les Terres de l'Ouest. Ce pays de
Kui. La Mère-patrie des dieux. »
Il a déjà été démontré que le nom géographique de la Mère-patrie de l'Homme était « Les
Terres de l'Ouest » ou Lémurie et comme le Manuscrit Troano a été écrit en .Amérique, il est
évident que les Terres de l'Ouest étaient situées à l'ouest de l'Amérique. Je ferai état de
nombreux autres documents confirmant que le continent de Mu se trouvait à l'ouest de
l'Amérique.
« Ce pays de Kui » signifie le pays des âmes disparues. Le Ka égyptien avec ses significations
diverses vient du Kui maya. »
Dans les temps anciens, « dieu » ne signifiait pas la Divinité. Il s'agissait de l'âme d'un mort.
Ainsi dans ce manuscrit, la Mère-patrie des dieux signifie la Mère-patrie de l'Homme.
Sir Gardner Wilkinson, le grand égyptologue, nous dit dans son ouvrage Manners and
Customs, Volume II, page 70:
« Le pays de Kui était, dans le langage Maya, la terre natale de la déesse Maya, la mère des
dieux, et de l'homme. »
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L'extrait 2 est en outre corroboré à maintes reprises par le Livre des Morts égyptien.
CODEX CORTESIANUS. Le Codex Cortesianus est un autre de ces anciens livres Maya qui
échappèrent au regard fanatique de l'évêque espagnol Landa. Cet ouvrage se trouve
aujourd'hui au musée national de Madrid. Les caractères, les figurines et les symboles
indiqueraient qu'il est contemporain du Manuscrit Troano. Le langage du Codex Cortesianus,
cependant, est beaucoup plus symbolique que celui du Manuscrit Troano. En voici quelques
extraits, sur ce même sujet:
« Par son bras puissant Homen causa un tremblement de la terre au coucher du soleil et
pendant la nuit, Mu, le pays des collines de terre, fut submergé. »
« Mu, la vie du bassin (les mers), fut submergé par Homen durant la nuit. »
« Le pays du chef mort est maintenant sans vie, il n'existe plus, après avoir à deux fois sauté
de ses fondations; le roi des profondeurs, en voulant sortir de force, l'a secoué de haut en bas,
l'a tué, l'a submergé. »
« A deux reprises, Mu sauta de ses fondations; il fut alors sacrifié par le feu. Il explosa,
secoué violemment de haut en bas par des tremblements de terre. En lui donnant un coup de
pied, Celui qui fait tout bouger comme une masse de vers, le sacrifia cette nuit même. »
Il est évident que le Codex Cortesianus et le Manuscrit Troano ont été écrits d'après les
archives du même temple. Le Codex Cortesianus donne au continent son nom hiératique seul,
alors que le Manuscrit Troano en donne à la fois le nom hiératique et le nom géographique.
LE DOCUMENT DE LHASSA. Ce document fut découvert par Schliemann dans le vieux
temple bouddhique de Lhassa au Tibet. Schliemann le déchiffra et le traduisit. De toute
évidence, il ne provient pas de la même source que les deux documents précédents. Il est plus
moderne et n'est pas écrit en caractères Maya.
En voici un extrait intéressant:
« Quand l'étoile de Bal tomba sur le lieu qui n'est maintenant que ciel et mer, les sept villes
avec leurs portes d'or et leurs temples transparents frémirent et furent secouées comme des
feuilles dans la tempête; et un déluge de feu et de fumée s'éleva des palais. Les cris de la
multitude montaient dans les airs. Le peuple cherchait un refuge dans ses temples et ses
citadelles, et le sage Mu — le Ra Mu hiératique — se dressa et lui dit: « N'avais-je pas prédit
cela? » Et les femmes et les hommes dans leurs beaux vêtements brillants brodés de pierreries
se lamentaient « Mu sauve-nous! » Et Mu répliqua: « Vous allez tous mourir avec vos
serviteurs et vos richesses, et de vos cendres de nouvelles nations surgiront. Et si elles
oublient qu'elles sont supérieures non à cause de ce qu'elles se mettent sur le dos mais à cause
de ce qu'elles font, le même sort leur sera réservé. » Les flammes et la fumée étouffèrent les
paroles de Mu;la terre et tous ses habitants furent mis en pièces et engloutis dans les flots. »
Bal est un mot Maya signifiant Seigneur des champs ». « Temples transparents » est sans
aucun doute une erreur de traduction. Ces temples n'étaient pas en verre ni aucune autre
substance transparente. Ils étaient ouverts, sans toits, de manière que les rayons de Ra, le
soleil, puis-sent tomber sur les têtes des fidèles, comme dans les temples Parsis d'aujourd'hui.
Le Plongeon a découvert au Yucatan des documents déclarant que « la tête hiératique du Pays
de Mu prophétisa sa destruction et certains, écoutant la prophétie, s'en allèrent dans les
colonies et furent ainsi sauvés. »
Le Plongeon mourut bien des années avant que Schliemann publie le Document de Lhassa.
TEMPLE D'UXMAL. Ce temple se trouve à Uxmal, dans le Yucatan, et Le Plongeon l'a
nommé le « Temple des Mystères Sacrés ». Sur ses murs on peut lire une importante
inscription: « Cet édifice est un monument commémoratif dédié à la mémoire de Mu — Les
Terres de l'Ouest — Ce pays de Kui — le pays natal de tous nos mystères sacrés. »
Ce temple est tourné face à l'ouest, où se trouvait jadis la Mère-patrie.
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Cette inscription corrobore le deuxième extrait du Manuscrit Troano et confirme d'autres
documents déclarant que la Mère-patrie se trouvait à l'ouest de l'Amérique. De plus — et c'est
le plus important — elle nous dit que les enseignements religieux de ce temple venaient de làbas.
Ainsi, quoi que nous y 'trouvions, nous savons que cela vient de Mu, les Terres de
l'Ouest. Avec ce renseignement, nous pouvons faire remonter la religion égyptienne à sa
source.
PYRAMIDE DE XOCHICALO, MEXIQUE. Cette pyramide est située à une centaine de
kilo-mètres au sud-ouest de Mexico et elle précède de plusieurs milliers d'années les
pyramides égyptiennes. Une de ses façades porte des inscriptions en forme de tableau divisé
en deux sections. La plus haute — la corniche — relate la destruction de Mu, les Terres de
l'Ouest, et l'origine des forces qui causèrent cette destruction.
Une grande partie de cette corniche a été détruite et ce qui reste est endommagé au point
d'être illisible; je ne tenterai donc pas d'en donner la traduction exacte mais simplement le
sens général.
La partie inférieure, et principale, de l'inscription est en assez bon état. bien que de nombreux
passages aient été effacés par le temps. Il manque donc beaucoup de détails, mais le sens est
clair.
Partie supérieure. La Corniche.
1. Un rectangle, la lettre hiératique M, symbole alphabétique de Mu, la Mère-patrie. D'un côté
on distingue deux excroissances, les deux îles qui, avec Mu, formaient les Terres de l'Ouest.
2. Forces volcaniques bouillonnant à l'intérieur de Mu, et la déchirant.
3. Le symbole Maya « Tian Chihans » des Quatre Grandes Forces Primaires, sortant
directement de l'Infini: Son « commandement », Son désir », Son « ordre », etc.
4. Tête ou pointe de flèche, de lance ou de javelot, symbole indiquant que ses forces sont
actives. Un trait divise la pointe de flèche, symbole indiquant que ce n'est pas une des Forces
Primaires mais une force subordonnée qui sort de la Primaire.
5. C'est un symbole complexe divisible comme suit:
a. Rectangle symbole de Mu.
b. Les quatre piliers qui la soutiennent.
c. Les forces ont fait tomber les piliers et Mu est emportée dans l'abîme.
6. Une figure humaine, indiquant que des êtres humains ont été engloutis avec la terre.
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Deuxième partie. La submersion.
1 a. Serpent stylisé, symbole des vastes eaux. Il est lové en forme de lettre hiératique U,
symbole d'un abîme, un abîme d'eau.
1 b. Les yeux du serpent sont fermés. Ils symbolisent ainsi le sommeil, le repos. Les eaux sont
au repos, ayant trouvé leur propre niveau.
2. Le nombre trois, symbole numérique de Mu.
3. Un des symboles des Terres de l'Ouest. Etant au-dessus des signes 2 et 3 cela signifie que
Mu, les Terres de l'Ouest, a été submergée.
4. La queue du serpent, c'est-à-dire les eaux, est recourbée sur une figure humaine, signifiant
ainsi que les habitants ont été engloutis avec la terre.
En ajoutant à ce qui précède d'autres inscriptions de la pyramide, je vais en donner sa
traduction:
Cette pyramide a été érigée pour être un monument à mu, la Mère-patrie de l'Homme, les
Terres de l'Ouest, afin de conserver pour l'humanité à venir le souvenir de son existence et de
sa destruction. Les piliers qui la soutenaient furent attaqués par de puissantes forces, ils
s'écroulèrent et Mu et tous ses habitants furent engloutis dans les abîmes des eaux.
Dans le Timée de Platon on lit que cette pyramide mexicaine est une reproduction exacte de la
Colline Sacrée de l'Atlantide où se dressait le temple de Poséidon.
Platon vivait au quatrième siècle avant Jésus Christ, et on veut nous apprendre que Christophe
Colomb a découvert l'Amérique!
Akad-Dzib. Dans la ville de Chichen Itza, il y a une pierre qui forme le linteau de la porte de
la chambre intérieure d'un bâtiment appelé Akad-Dzib. Elle représente les Terres de l'Ouest
détruites par des tremblements de terre et englouties.
Traditions Mayas. Les Mayas du Yucatan considéraient l'Ouest comme une « région de
ténèbres, le lieu où les âmes des morts retournaient dans le sein de leurs ancêtres », selon le
Codex Cortesianus.
Valmiki, « Ramayana », Vol. I, page 342: « Les adeptes Mayas, les Naacals, partant de la
terre de leur naissance à l'est pour propager la religion et les sciences, se rendirent d'abord en
Birmanie et enseignèrent les Nagas. De Birmanie, ils allèrent en Inde. dans le Deccan, d'où ils
portèrent leur religion et leurs connaissances à Babylone puis en Egypte. »
Birmanie. A Angkor Thom, au Cambodge, on peut voir les animaux stylisés que les
archéologues ont baptisés « lions ». Ils sont tous placés face à l'est, tournés vers l'ancien
emplacement de la Mère-patrie. Il est indiscutable que ces animaux font allusion à mu, car ils
prononcent son nom, ainsi que le démontrent leurs gueules stylisées en forme de rectangles,
une des formes de la lettre hiératique M dans l'alphabet de Mu, et un de ses symboles.
Je vais maintenant examiner les îles du Pacifique et les vestiges de pierre qui y ont été
découverts, ainsi que les extraordinaires légendes des sauvages de ces régions.
En quittant l'Amérique pour le Pacifique, nous allons nous diriger vers l'ouest; nous serons
donc à l'ouest du Yucatan, ce que le lecteur est prié de ne pas oublier, car cela lui permettra de
comprendre des documents dont nous ferons état plus loin.
Dans tous les archipels de la Polynésie et de l'Indonésie, nous allons découvrir des preuves,
formant un lien entre la civilisation d'Amérique, aux temps préhistoriques, avec les
civilisations de l'Asie du Sud et de l'Est et, éventuellement, d'autres civilisations de par le
monde. Le voyage sera long, mais fertile en surprises et en révélations. Et c'est sur des îles
qui, de mémoire d'homme, ont été habitées par des sauvages et des cannibales, que nous
trouverons les restes d'une antique civilisation.
Cependant ces cannibales, comme je l'ai démontré, sont les descendants d'un peuple
hautement civilisé. Les ancêtres des Polynésiens d'aujourd'hui, devenus sauvages, vivaient
jadis dans le centre même de la civilisation mondiale.
Les grands vestiges de pierre des îles du Pacifique.
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Dans cet éparpillement d'îles et d'îlots on peut découvrir les souvenirs d'une grande
civilisation. Il y a de gigantesques temples de pierre. des murs de pierre cyclopéens, des
canaux, des routes pavées, d'innombrables monolithes, des statues, oeuvres qui ont exigé des
ressources continentales et des ouvriers habiles. Ces vestiges, nous ne les trouvons pas sur un
grand continent, mais au contraire sur de minuscules îles habitées par des sauvages.
Ces grandes ruines ne peuvent être, aux yeux du profane comme du savant, que les travaux
d'une grande civilisation disparue qui existait il y a des millénaires, et de laquelle nous ne
savons rien.
Ces souvenirs sont nombreux, éparpillés, et il est difficile de savoir par où commencer leur
description. Il faudrait des volumes pour les évoquer toutes. Je ne puis en donner qu'un bref
aperçu.
Le mieux est, je crois, de commencer par les mystérieuses statues de l'île de Pâques, qui sont
mieux connues que les autres vestiges.
ÎLE DE PAQUES. Cette île est située à l'extrémité sud-est de la Polynésie, à 2 100 milles de
la côte d'Amérique du Sud. Sa superficie est seulement de 118 km2. Or, on y trouve environ
550 pierres taillées, statues colossales. et d'autres exemples de l'art d'une grande race préhistorique.
W. J. Thomson, qui est, je crois, la plus haute autorité sur les statues de l'île de Pâques, nous
dit:
« La plus grande effigie se trouve dans une des carrières; elle est inachevée et mesure plus de
21 mètres de haut. Nous avons découvert la plus petite dans une grotte, haute d'un mètre
environ. La plupart sont hautes de 5 à 7 mètres. On suppose que ces effigies représentent des
personnalités auxquelles on élevait des monuments. »
Ces immenses monolithes sont surmontés de sphères rouges, presque toutes taillées dans la
roche rouge des volcans éteints. Une de ces sphères a quatre mètres de diamètre. Elle se
trouve dans la carrière des monts Terrai. A part les statues, on trouve à l'île de Pâques
plusieurs immenses plates-formes de pierre taillée. Elles sont hautes de dix mètres et longues
de soixante à cent mètres. Ces masses de pierre taillée attendaient d'être expédiées dans
d'autres parties du continent, pour la construction des temples et des palais.
Les vestiges d'un grand temple de pierre se dressent près des volcans éteints de Ran Roraka et
de Rana Rao. L'écroulement des pierres trace un quadrilatère d'environ .30 mètres de long sur
7 de large. Les murs qui ne sont pas écroulés sont hauts d'un mètre trente et larges d'un mètre
cinquante. Certaines des pierres de cette construction sont gravées de figures, les symboles
sacrés de la première religion de l'humanité.
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W. J. Thomson: « Il existe environ 7 tablettes, tout ce qui reste d'un vaste nombre, portant
l'histoire écrite de l'île de Pâques. »
Thomson, avec l'aide d'un vieil indigène, le seul de l'île qui connût la signification des
symboles de ces tablettes, en déchiffra et traduisit quelques-unes. Voici la traduction par
Thomson de deux de ces tablettes:
Tablette N° 1. « Quand cette île a été crée et a été connue de nos ancêtres, la terre était
traversée de belles routes pavées de pierres plates. Ces pierres étaient si parfaitement jointes et
posées qu'on ne voyait pas les bords. Des caféiers (erreur de traduction) bordaient les routes et
les ombrageaient, formant un tunnel de leurs branches entrelacées.
« Heke était le constructeur de ces routes, et c'est lui qui s'asseyait à la place d'honneur, où les
routes se séparaient pour aller dans toutes les directions.
« Dans ce pays heureux, ce beau pays où Romaha vivait jadis avec Hangarva sa bien-aimée,
Turaki écoutait les voix des oiseaux et leur donnait à manger. »
On peut voir encore aujourd'hui des vestiges de ces routes sur l'île de Pâques et bien d'autres
archipels des Mers du Sud.
Tablette 2, appelée « Le Grand Roi », raconte l'histoire suivante:
« Cette petite île a fait partie jadis d'un vaste continent, traversé par de nombreuses routes,
merveilleusement pavées de belles pierres plates. Les routes étaient si adroitement conçues
qu'elles formaient une toile d'araignée, et aucun homme ne pouvait en découvrir le
commencement ni la fin. »
W. J. Thomson: « A l'extrémité sud de l'île il y a 80 à 100 maisons de pierre, bien rangées le
long d'une terrasse de roche ou de terre, qui forme par endroits l'adossement des
constructions. Les murs de ces curieuses maisons sont épais d'un mètre cinquante et hauts
d'un mètre trente. Les portes sont minuscules, larges de quarante centimètres et hautes de
quarante-deux. Les murs sont formés par des couches de pierres irrégulières, qui sont souvent
peintes en rouge, en blanc, et en noir, représentant des oiseaux et des visages. »
« Près des maisons, les rochers de la falaise plongeant dans la mer sont sculptés de formes
étranges, ressemblant à des figures humaines, à des tortues, des oiseaux, des poissons, des
animaux mythiques. »
Depuis sa découverte par l'homme blanc l'histoire de l'île de Pâques est une longue suite de
tragédies.
ARCHIPEL COOK. Cet archipel est situé à 40 degrés au sud de Hawaii, à mi-chemin entre
Tahiti et les Fidjis, mais au sud. Je retiens deux îles de ce groupe:
RAROTONGA. Sur cette île, on trouve un
petit morceau de la route dont il est question dans la tablette de l'île de Pâques, et dans la
légende.
MANGAÏA. C'est l'île la plus méridionale de l'archipel, moitié moins grande que Pâques. On
y trouve des vestiges similaires. Comme il n'y a pas de carrières, et aucune preuve permettant
de penser que les pierres ont été taillées là, tout porte à croire qu'elles ont été apportées de
loin.
TONGATABU. C'est un atoll de corail appartenant à l'archipel Tonga. Il n'y a pas la moindre
parcelle de pierre sur cette île, rien que des coraux. Et pourtant nous y trouvons un immense
monument de pierre, en forme d'arche composée de deux énormes piliers pesant chacun au
moins 70 tonnes, reliés par une autre pierre pesant environ 2.5 tonnes.
Comme il n'y a pas de pierre sur l'île et que les pierres les plus proches se trouvent à plus de
200 milles, on peut se demander quels navires les hommes de la préhistoire possédaient, pour
transporter des poids aussi considérables, comment ils les chargeaient sur les bateaux et quel
était le matériel dont ils disposaient pour les dresser là où nous les voyons aujourd'hui.
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ÎLES GILBERT ET MARSHALL. On trouve sur plusieurs des îles formant ces deux
archipels de hautes et fines pyramides de pierre.
Les indigènes se servent des symboles sacrés de la Mère-patrie comme ornements, sans savoir
comment ils connaissent ces dessins, ni ce qu'ils signifient. J'ai évoqué plus haut l'éventail de
la princesse Arawali. de l'île d'Arorai, portant le blason royal de Mu.
LES CAROLINES. Dans tout l'océan Pacifique, on ne trouve nulle part de ruines aussi
stupéfiantes que celles des îles Carolines. Le plus troublant, c'est qu'elles sont situées à une
lune vers le soleil levant (en venant de Birmanie) là où, selon les tablettes Naacal et Valmiki,
s'étendait jadis la Mère-patrie, d'où étaient partis les premiers colons de l'Inde et de la
Birmanie.
PANAPE. C'est là, je crois, que se trouvent les vestiges les plus importants des Mers du Sud.
Il s'agit des ruines d'un vaste temple, une construction de cent mètres de long sur vingt de
large, dont les murs se dressaient encore en 1874 à dix mètres de haut, épais d'un mètre
cinquante à la base.
On voit sur les murs des vestiges de sculptures représentant de nombreux symboles sacrés de
la Mère-patrie.
Le temple possède des caves, des cryptes. des passages et des plates-formes, et il est entouré
de canaux et d'ouvrages défensifs en terre. La construction est en basalte.
Sous le pavage du grand quadrilatère, à deux extrémités opposées, il y a deux passages, ou
portes, d'environ dix mètres de côté, percés dans le mur extérieur et conduisant vers le canal.
A l'intérieur du vaste rectangle il y a une salle centrale pyramidale, sans aucun doute le saint
des saints.
Selon les indigènes, ce temple a été occupé il y a de nombreuses générations par l'équipage
naufragé d'un vaisseau flibustier espagnol. On trouve encore des souvenirs de ces hors-la-loi
dans une des caves qui servait sans doute d'entrepôt.
Il est impossible de persuader les indigènes de s'approcher des ruines, parce qu'ils disent
qu'elles sont hantées par des fantômes et des esprits mauvais, qu'ils appellent mauli.
Panape contient aussi d'autres ruines, certaines près de la mer, d'autres au sommet des
collines, ou dans des clairières au centre de l'île, mais qui toutes offrent un panorama de la
mer. Dans une des clairières il y a un monceau de pierres couvrant un hectare ou deux, sur un
plateau. Il semble y avoir autour les restes d'un fossé ou d'un canal. Aux quatre points
cardinaux, les ruines sont plus hautes, indiquant par leur position que la construction était
carrée.
A mon avis, les ruines de Panape sont celles d'une des capitales de la Mère-patrie, une des
Sept Villes S